DEA de CHHIV Yiseang

05/18/04

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CHHIV Yiseang a le plaisir de vous présenter sur cette page mon travail de DEA.

A lire également "Discours identitaire" du même ex-étudiant de Paris III.

L'histoire de sa vie sentimentale et surtout de ses rencontres que l'on pourrait qualifier "hors du commun" est époustouflante. Une des grandes figures des anciens étudiants du DEF, Yiseang a connu un parcours  extraordinaire : il a commencé par simple professeur de français pour devenir en cette année 2004, en passant pendant plus d'un an en tant qu'attaché de presse à l'Ambassade de France au Cambodge, un stagiaire incontournable pour la France comme pour le Japon ! Ce premier énarque cambodgien attire sur toutes ses faces et à tous points de vue l'empire du soleil...

 

Université de la Sorbonne – Nouvelle – Paris III

Formation doctorale de Didactologie des Langues-Cultures

(E.R.A.D.L.E.C)

 UFR de Didactologie des Langues-Cultures

  

L’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères en milieu exolingue : le cas de l’Institut National des Langues et des Civilisations Orientales

 Mémoire de DEA présenté par CHHIV Yiseang

Sous la direction de

Monsieur Robert Galisson

 1998-1999

Remerciements

 Je tiens à remercier mon directeur de recherche, Monsieur Robert Galisson, Professeur de Didactologie des Langues et des Cultures, qui a accepté de m’encadrer et de me guider, dans la rédaction de ce mémoire. Ses encouragements m’ont permis d’en contourner les nombreux obstacles.

Je suis reconnaissant également à Monsieur Alain Daniel, responsable de la section cambodgienne de l’Inalco, qui m’a fait bénéficier de sa longue expérience d’enseignement du khmer à l’Institut National des Langues et des Civilisations Orientales.

Que Claire Cabanel, Chantal Claudel, Christophe M. Thioux-Maciejowski trouvent ici l’expression de ma plus vive sympathie pour leur aide précieuse dans l’élaboration de ce travail.

 Je souhaite aussi remercier tous les étudiants de khmer de l’Inalco qui ont eu la gentillesse de répondre à mon questionnaire .

 Enfin, je remercie mes proches et amis pour le soutien moral qu’ils n’ont cessé de me prodiguer tout au longue de cette année et je les assure de mon indéfectible attachement.

Sommaire

Introduction

1. Etat des lieux de l’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères

1.1.  Le cadre institutionnel

1.2.  Le programme et le fonctionnement des cours

1.3.  Les apprenants

2. Les difficultés de l’enseignement et de l’apprentissage de la langue et de la culture khmères

2.1.  Difficultés linguistiques

2.2.  Difficultés culturelles

3.Propositions didactiques

3.1.  Un programme nouveau

3.2.  Les techniques d’enseignement adéquates

3.3.  Propositions de solutions aux problèmes relevés dans la deuxième partie

Conclusion

Bibliographie

Annexes

Index

Table des matières

Introduction

Nous avons été formé comme professeur de français et avons exercé ce métier pendant quelques années, avant d’occuper, depuis 1997, un poste de lecteur de khmer à l’Institut National des Langues et des Civilisations Orientales (INALCO). Le khmer étant notre langue maternelle , il nous paraît intéressant de faire le point sur cette langue à la lumière de notre expérience de professeur de FLE au Cambodge.

Dans ce travail, nous nous proposons de transférer nos connaissances en didactique du FLE et en didactologie des langues et des cultures à l’enseignement du khmer. Nous tenterons donc d’appliquer certaines démarches issues d’approches du FLE à une étude de cas en milieu exolingue.

Notre choix s’est porté sur l’Inalco du fait que nous y enseignons. Il s’agit d’un établissement où les diplômes délivrés ont une notoriété, y compris à l’étranger (par exemple, au Japon). De plus, le nombre élevé de langues enseignées dans cet établissement va nous permettre d’effectuer quelques comparaisons entre l’enseignement du khmer  et celui des autres langues de l’Asie du Sud-Est.

Ainsi, notre étude portera-t-elle sur « L’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères en milieu exolingue : le cas de l’Inalco ».

Avant d'aborder le cœur de notre sujet nous soulignerons, dans un premier temps, les problèmes que cet enseignement pose actuellement :

-         Le problème central est l'absence de manuel de base pour l'enseignement du khmer . Cela présente l'inconvénient de ne proposer aucune progression  stricte, ni d'objectifs bien définis. En tant que lecteur, nous avons souffert du manque de coordination que cela implique avec l'enseignant titulaire de la section cambodgienne. Pour les étudiants, cela induit un certain flou dans les étapes d'acquisition des connaissances et des difficultés d'auto-évaluation.

-         D'autre part, les techniques d'enseignement  nous paraissent très traditionnelles (recours à la traduction systématique, méthode ne permettant pas l'acquisition de compétences communicatives , absence d'une approche de la culture comportementale).

-         L'apprentissage du khmer présente des difficultés linguistiques  particulières pour un public francophone : il s’agit d'une langue non indo-européenne ; l'alphabet khmer n'est pas romanisé contrairement au vietnamien. Sur le plan phonétique, l'éventail vocalique du khmer est plus large que celui du français. Il comporte cinq niveaux d'ouverture au lieu de quatre.

Dans un second temps, nous tenterons d'apporter des solutions  aux problèmes que nous venons d'évoquer.

Notre méthode d'investigation repose sur l'analyse de plusieurs documents. L'étude de la progression et des objectifs d'apprentissage sur les quatre années du diplôme  supérieur (équivalent à la licence) s'est faite à partir de l'analyse des programme s, des sujets d'examen et de devoirs relatifs au contrôle continu. L'étude des difficultés phonétiques a porté sur l'analyse d'enregistrements faits lors de l'examen oral et sur un questionnaire  proposé aux étudiants. Ce questionnaire a par ailleurs, servi à cerner le profil des apprenants  (identité, motivations, etc.).

Notre travail comprend trois parties. La première fait un état des lieux de l'enseignement du khmer  à l'Inalco. La deuxième partie fait le point sur les difficultés linguistiques et culturelles rencontrées par les apprenants et les enseignants. La troisième partie propose des solutions  aux problèmes évoqués dans les parties précédentes.
 

1.    Etat des lieux de l’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères

1.1.          Le cadre institutionnel

    1.1.1.               L’enseignement du khmer  à l’Inalco

 Le khmer, langue principale de la famille  des langues « môn-khmer », famille  encore représentée par plus de 90 langues et dialectes, a été enseigné à l’Inalco pour la première fois au début du XXè siècle. A l’époque l’établissement s’appelait l’École nationale des Langues orientales vivantes. Les premiers cours de khmer, dispensés par un fonctionnaire et avant cela par un administrateur des colonies, s’adressaient surtout aux fonctionnaires coloniaux qui allaient être envoyés au Cambodge et aux orientalistes, historiens, archéologues, mythologues ou traducteurs. L’intérêt des études khmères se justifiait alors par le fait que le pays était une des parties de la France d’Outre-mer : pour les élèves-administrateurs des colonies, la connaissance de la langue leur permettait d’avoir des contacts avec les autochtones, mais on peut y voir aussi, un moyen de manifester leur autorité. Quant aux élèves-orientalistes, cela leur permettait de faciliter leurs recherches.

L’enseignement du khmer s’est interrompu à l’Inalco une dizaine d’années après son introduction par manque d’enseignants ; ceux-ci furent en effet obligés de reprendre leur service ou leur profession.

En 1930, le khmer a été réintroduit à l’Inalco mais cette fois-ci, pour des raisons budgétaires, son enseignement a été associé à celui du siamois. En 1943, l’enseignement du khmer  a obtenu son existence autonome et régulière suite à la création de la chaire temporaire de khmer. Dès lors, un diplôme  de khmer fut délivré comme pour les autres langues. Enfin, la chaire magistrale de khmer a été créée en 1945 et fut placée sous la responsabilité d’un professeur délégué. Cette création, à laquelle s’adjoint un cours de pratique exercé par un répétiteur khmer, donnait appui aux efforts du professeur délégué pour l’amélioration de l’enseignement de cette langue, au même titre que celui des autres langues de la région du sud-est asiatique.

 Depuis ses débuts, l’enseignement du khmer a rencontré beaucoup de difficultés étant donné d’une part, l’hétérogénéité des motivations des apprenants (voir 1.3.2. p.22), d’autre part et surtout, les particularités de la langue elle-même. D’ailleurs, une forte inquiétude des professeurs de langue de l’Inalco était de réaliser un enseignement conforme à l’esprit général de l’établissement qui, tout en étant essentiellement pratique, prépare à une connaissance vraiment scientifique de la langue. Or, nous avons constaté que l’enseignement de toutes les langues s’y fait selon un programme  de cours plus ou moins similaire, sur la base d’un enseignement traditionnel de type grammaire-traduction.

1.1.1.               Aperçu sur la langue khmère  : généralités et particularités

1.1.1.1.                    Langue

D’après de nombreuses études sur la langue khmère, les linguistes affirment que c’est une langue difficile à classer. Cependant, ils considèrent qu’elle fait partie des langues môn-khmère, elles-mêmes relevant des langues austo-asiatique. Les langues môn-khmère sont un groupe important en Asie du Sud-Est. Selon H.J. Pinnow[1], ce sont les langues les plus intéressantes parmi les groupes austro-asiatique (les langues malayo-polynésiennes, thaï-vietmaniennes et môn-khmère), car elles possèdent des écritures particulières.

1.1.1.2.                    L’écriture khmère

L’origine de l’écriture khmère  remonte à l’époque de Fou Non (du Ier au VIè siècles) pendant laquelle on a découvert, à Vôkâgn dans la région de Gnâtrâng du Viêt-nam du sud, une inscription rédigée en sanskrit qu’on considère comme la première inscription khmère. Selon une étude comparée entre l’écriture du vieux khmer et celle de l’Inde du sud, on conclut qu’elles ont la même forme. En plus, on a découvert à Okéo (ex-port maritime du Cambodge au Kampuchéa krom) des pièces indiennes qui étaient gravées en brami, qui ressemble à l’écriture du vieux khmer. Etant donné qu’à l’époque, le Cambodge et l’Inde avaient beaucoup de relations entre eux, on conclut que l’écriture khmère a été empruntée à celle de l’Inde du sud dite « brami ». Or, cette écriture « brami » est née de l’ancien alphabet sémitique. Et parmi plusieurs écritures indiennes nées de cette écriture « brami », le davanagari était le plus connu. Avec le temps, le davanagari est devenu l’écriture que l’Inde utilise officiellement jusqu'à l’heure actuelle. L’écriture khmère utilisée à l’époque, ne ressemble pas à l’écriture khmère actuelle : elle a subi plus d’une dizaine de modifications avant d’arriver à sa forme actuelle.

 Le système d’écriture du khmer surprendra l’usager des langues notées en caractères latins. Il possède sa logique propre, fondée sur une origine historique tirée d’écritures davanagari de l’Inde du sud et rend compte de la grande richesse phonologique de la langue qu’il note très fidèlement. Ses caractéristiques la distinguent notamment des écritures chinoise et vietnamienne, et la rapprochent des écritures thaï, lao et birmane qui en sont issues.

L’écriture khmère est de type alphabétique, c’est-à-dire qu’elle utilise un nombre limité et ordonné de graphèmes, non des idéogrammes. Les caractères ne sont pas liés les uns aux autres comme par exemple à l’intérieur des mots du français cursif, et aucun espace ni signe particulier ne sépare deux mots consécutifs. Elle est aussi de type syllabique, en ce sens qu’elle se décompose en syllabes juxtaposées de la gauche vers la droite, les lignes étant écrites de haut en bas, comme en français. Chaque unité syllabique est lue d’une seule émission de voix.

1.1.1.3.                    Consonnes et voyelles

Dans cette langue, les consonnes et les voyelles sont attachées, ce qui provoque une relation réciproque entre elles. Cette relation fait apparaître la présence de voyelles inhérentes (la voyelle qui n’a pas de forme, elle n’a que le son intrinsèque à la consonne) à l’intérieur des consonnes. Les consonnes sont réparties en deux séries sauf certaines qui n’existent que dans une seule série. Les voyelles dépendantes sont divisées elles aussi en deux séries dont les prononciations dépendent des deux séries de consonnes inhérentes, mais dont les signes-voyelles n’ont qu’une seule forme. Il est à noter que chacun des signes-voyelles est susceptible d’une deuxième prononciation, distincte de la première. On verra par l’écriture que c’est la consonne qui détermine celui des deux registres qui convient.

Grâce à la présence des voyelles inhérentes dans les consonnes inhérentes, chaque consonne peut devenir une syllabe et avoir un sens, à la différence notamment du français où une consonne peut devenir une syllabe si elle se combine avec une voyelle.

En khmer, deux consonnes consécutives peuvent aussi devenir une syllabe. Dans ce cas, la consonne finale ne possède pas de voyelle inhérente et on ne prononce que le son de la consonne. Malgré l’absence d’indication de la voyelle inhérente dans la consonne finale, les erreurs d’interprétation sont rares. Le contexte permet de lever les ambiguïtés.

Comme le français, par exemple, ne possède ni voyelle inhérente  ni consonne inhérente , deux ou trois consonnes consécutives ne peuvent pas devenir une syllabe, mais un groupe consonantique (tr de « trouver », spl de « splendeur », etc.). En khmer, en revanche, les consonnes d’un groupe consonantique ne sont pas écrites les unes après les autres mais l’une au-dessus de l’autre, ce qui a pour conséquence la création de consonnes souscrites ou « pieds », placés au-dessous des consonnes de base avec un graphisme différent pour former un groupe consonantique. Ce système des consonnes souscrites fait partie du principe des voyelles et consonnes inhérentes.

Une autre particularité de l’écriture khmère , c’est l’utilisation de deux signes diacritiques « " », «    », placés au-dessus des consonnes existant dans une seule série et qui ont pour utilité de les faire passer de la première à la deuxième série et vice-versa.

1.1.1.4.                    Emprunt

Comme dans beaucoup d’autres langues, de nombreux mots étrangers se sont mêlés au khmer. Le plus grand nombre de mots étrangers empruntés provient du pâli et du sanskrit. Le pâli est arrivé au Cambodge par le Bouddhisme hinayana (petit véhicule) et le sanskrit, par le bouddhisme mahayana (grand véhicule) et le brahmanisme. Etant donné que les Cambodgiens pratiquent ces religions venues de l’Inde, le pâli et le sanskrit ainsi que leurs règles grammaticales ont beaucoup influencé le khmer et y sont encore enracinés. Les Cambodgiens possédaient déjà leur propre langue : le khmer lorsque le pâli et le sanskrit sont arrivés au Cambodge. Ceci vient confirmer le point de vue de J. Taupin : « La littérature et la langue khmère  sont filles du sanskrit ». Le khmer utilise les emprunts du pâli et du sanskrit uniquement pour compléter sa pénurie. Et, en plus, les mots venus de ces deux langues ont été modifiés phonétiquement et morphologiquement pour s’adapter au goût des Cambodgiens. Ce genre de khmérisation ne s’applique pas seulement au pâli et au sanskrit, mais aussi à tous les emprunts de langues étrangères. En outre, les langues khmère-môn sont très éloignées du pâli et du sanskrit qui sont des langues indo-européennes, car elles possèdent des déclinaisons.

1.1.1.5.                    Nombre des syllabes

Les mots d’origine khmère possèdent peu de syllabes. Il existe beaucoup de mots monosyllabiques à la différence du pâli et du sanskrit qui sont polysyllabiques. Dans le cas d’un mot khmer de deux ou plusieurs syllabes, la prononciation a tendance à réduire le nombre de syllabes en atténuant le son de la première syllabe et en accentuant la dernière syllabe. Cette tendance à réduire le nombre de syllabes a beaucoup influencé les mots d’origine pâli ou sanskrit qui possèdent plusieurs syllabes. Voilà l’une des méthodes utilisées pour khmériser les mots venus du pâli et du sanskrit.

1.1.1.6.                    Morphologie et dérivation des mots

 A la différence des langues indo-européennes, et notamment du pâli et du sanskrit, qui possèdent le genre, le nombre et la morphologie, le khmer n’en possède pas. Mais il existe des mots pour indiquer les sexes (masculin, féminin, mâle, femelle) qu’on utilise avec les noms. Il y a aussi des mots utilisés avec les noms pour marquer le nombre (un, deux, tout, toutes, etc.). Dans la langue khmère , comme il n’existe ni genre ni nombre, les mots d’une phrase ne changent pas de formes, aussi il n’y a pas de morphologie. Le khmer est une langue indéclinable.

Il dispose de procédés particuliers qui permettent de créer, à partir d’une racine, des mots qui ont des sens différents mais qui restent de la même famille . On peut créer des mots à partir d’un verbe, d’un adjectif au moyen des affixes : préfixes, infixes.

Combefort explique que :

« la structure morphologique de cette langue a ceci d’originale qu’elle ignore totalement les suffixes, lesquels sont d’ailleurs très copieusement remplacés par les infixes et notamment l’infixe nasal. Ce procédé de dérivation par infixes n’est pas l’apanage exclusif de la langue khmère , il en constitue cependant une des particularités les plus remarquables ».[2]

Par ailleurs, on peut utiliser en khmer plusieurs adjectifs, qui peuvent être synonymes, avec un nom  pour renforcer le sens comme « le grandiose, splendide et merveilleux temple d’Angkor Wat ». Ceci peut être redondant par rapport au français mais, en khmer, cette répétition est tout à fait normale.

1.1.1.7.                    Les classificateurs.

Ce sont des mots spécifiques qui permettent d'assurer le comptage. On donne successivement la nature de l'objet compté, le nombre d'objets, puis un terme appelé classificateur, variable suivant le type d'objet. Chez les êtres humains, on distingue les personnes ordinaires, les membres du clergé, les membres de la famille  royale. Cela mène à trois termes spécifiques qui n'ont pas d'équivalent français.

1.1.1.8.                    Phonétique

Le khmer possède la particularité  de ne pas être une langue à tons. C’est l’un des points qui le différencie notamment du chinois, du vietnamien, du thaïlandais et du laotien qui sont des langues toniques. (Voir 2.1.1. p.22 et 3.3.1. p.22)

1.1.1.9.                    Syntaxe

Comme la plupart des autres langues d’Extrême-Orient, dans la syntaxe khmère, le mot est invariable. Les catégories grammaticales ne correspondent pas aux « parties du discours ». On ne trouve donc pas de marque particulière indiquant le genre, le nombre, la personne, le temps, le mode, etc. Il n’y a, en outre, pas de déclinaison, ni de conjugaison. Certes, on trouve en khmer des mots qui tiennent le rôle de verbes, substantifs, adjectifs, etc., comme en français mais sauf peut-être en ce qui concerne les dérivés, rien ne permet de les différencier morphologiquement ; leur rôle dépend de leur place. Un autre fait important à remarquer, c’est que le mot khmer est toujours pris dans son sens le plus général, d’où nécessité de le faire préciser en mettant à sa suite les déterminants appropriés dans l’ordre voulu, car c’est l’ordre qui va de l’indéterminé au déterminé qui prévaut en khmer. C’est la règle capitale, remarquait déjà au XIIIè siècle le Chinois Tcheou Ta Kouan lors de son voyage au Cambodge[3].

Selon Alain Daniel, la fonction du mot n'est pas définie par sa forme mais par sa place à l'intérieur de la phrase. (Ex. Eqá ´ [cHkEkHøom] « mon chien » ; ´ Eqá [kHøom cHkE] « je suis un chien »). La phrase ressemble souvent à un rébus dont les éléments peuvent apparaître comme difficiles à interpréter et à classer.

Du point de vue syntaxique également, on peut utiliser en khmer le même marqueur de personne dans tout le texte : ce qui ne se fait pas dans la syntaxe française. A propos des marques de temps, le khmer n’en possède que trois (le passé, le présent et le futur).

Par ailleurs, F. Ponchaud explique que la langue khmère est très concrète et descriptive : pour dire « Va chercher cela ! » Il convient de dire « aller pendre objet là porter venir moi »[4]. Pour un français une phrase exprime une idée après laquelle on en enchaîne une autre. Pour le Khmer, les redondances, les répétions sous une autre forme permettent à l’interlocuteur de saisir l’idée exprimée. La phrase khmère est mono-propositionnelle : les relatifs et les conjonctions (parce que, afin que, pour, par …) sont d’usage récent, calqué sur le français. Elle est une juxtaposition spatiale et temporelle et non une organisation selon la logique cartésienne. Dans la phrase d’ailleurs, tout doit être explicite, sans idée abstraite. L’interrogation « que désirez-vous : du pain ou du riz ? » ne sera pas comprise immédiatement. Pour ce faire il faudra expliquer de quoi on parle en premier et dire : « du pain ou du riz que désirez ? ». (Voir aussi 2.1.2. p.22, 3.3.2. p.22)

 De ces diverses notions, nous pourrons conclure qu’avec le khmer, nous aurons affaire à une langue narrative qui procède par précisions successives, mais à qui l’interprétation est interdite.

La présentation de ces particularités de la langue et de l’écriture khmères a pour but de montrer les grandes différences qu’il existe entre le khmer et le français ces deux langues faisant partie de deux familles très éloignées : la première, de la famille  austro-asiatique, la seconde, du groupe indo-européen. 

1.1.1.10.                L'évolution de la langue.

Depuis le milieu du XVIIIè siècle, on peut distinguer trois étapes dans l’évolution de la langue khmère.

A l’époque de la colonisation française (1863-1953), l’évolution du khmer a été ralentie. Jusqu’à 1900, les Cambodgiens apprenaient leur langue uniquement dans les pagodes. Ainsi, les garçons étaient obligés de prendre l’habit, d’une part pour le respect de la coutume et de la religion et d’autre part, pour apprendre à lire et à écrire le khmer et le pâli, mais aussi pour aborder les principes du Bouddha. Pour les filles, impossible de prendre l’habit, elles étaient donc généralement analphabètes. Dans la capitale, jusqu'à 1930, il y avait très peu d’écoles en dehors des pagodes. Après cette date, le khmer est introduit dans le seul collège qui existait alors. En 1936, le premier journal en khmer est créé sous le nom de Nagaravatta. Ce journal allait être fermé six ans plus tard par l’autorité coloniale, ce qui ne favorisa pas le développement de la langue.

Après l’Indépendance en 1953, le khmer est déclaré langue officielle. Les créations du Comité de la culture, des Facultés de Pédagogie et des Lettres, de l’Institut National de khmérisation ont promu l’invention de vocabulaire technique. L'évolution très rapide de la société, sa modernisation, créent de nouveaux besoins linguistiques. Deux voies d'enrichissement sont en présence, l'une consistant à utiliser au maximum les procédés de dérivation traditionnels, l'autre à emprunter massivement au pâli.

L’avènement du régime Khmer Rouge a entraîné la stagnation voire la régression de la langue. Suite à cela, l’ensemble des organismes ayant des fonctions similaires à celles de l'Académie Française ont totalement disparu. En l’absence de ce type d’instance, chacun peut inventer et proposer ses propres mots nouveaux. Le temps seul fera ses choix parmi eux.

1.1.1.11.                La romanisation

 Pour les apprenants francophones, écrire le khmer en caractères latins rendrait à coup sûr leur apprentissage plus facile. Les systèmes proposés sont trop simplificateurs et ils introduisent de nombreuses confusions. Ils ne délivrent pas exactement la richesse de la phonétique khmère. La profusion de signes supplémentaires, d'accents, de barres et de points au-dessus ou au-dessous des lettres les rendent aussi difficiles à déchiffrer que l'écriture traditionnelle. L'intérêt est donc bien mince. Une seule tentative de l'imposer a cependant eu lieu. En 1943, l’autorité coloniale a voulu romaniser le khmer comme elle l’avait déjà fait au Viêt-nam. Cette loi de romanisation  du khmer a été un échec. De nombreux moines et des intellectuels cambodgiens l’ont contestée, aussi a-t-elle été abolie en 1945. Cette lutte contre la romanisation fait que les Cambodgiens possèdent, aujourd’hui encore, leur propre écriture.


 

[1] PINNOW H.-J., « Personnal pronouns in the Austroasiatic languages : a historical study » dans Lingua, XIV, 1965, pp.3-42

[2] CAMBEFORT G., Introduction au cambodgien, Les langues d’orient, G. P. Maisonneuve et Cie, Paris, 1950, p. 5

[3] CAMBEFORT G., op. cit., p.6

[4] PONCHAUD F., cité par J. ROUER, site Internet : www.lb.refer.org/miroirs.CBODG_CT/

1.1.          Le programme  et le fonctionnement des cours

1.1.1.               Le fonctionnement des cours

Compte tenu de la date de l’introduction du khmer, l’Inalco est à notre connaissance la plus ancienne école d’apprentissage du khmer hors du Cambodge même. Il s’agit d’un enseignement universitaire, réparti sur quatre années.

Les cours de khmer sont organisés de façon à ce que les personnes salariées puissent venir les suivre. C’est ainsi que pendant trois jours par semaine, les cours ont lieu entre 18h et 21h et sont répartis en deux séances.

Actuellement, les cours de langue sont dispensés par un professeur français, un lecteur et deux professeurs cambodgiens qui sont au CNRS et qui assurent chacun deux unités d’enseignement (UE).

Comme toutes les autres langues, les diplômes de premier cycle comprennent le certificat de langue et civilisation et le Diplôme Unilingue de Langue et de Civilisation Orientale (DULCO). Le certificat de langue et civilisation se prépare en deux ans avec 4 unités d’enseignement (UE) et deux de civilisation dont une est obligatoire et l’autre optionnelle. Quant au DULCO, il se prépare normalement en 3 ans et comprend 6 UE, 4 de civilisation et 2 ou 3 UE libres selon le poids horaire des UE. Pour les diplômes de deuxième cycle, le premier est le diplôme supérieur option langue et littérature ou diplôme supérieur option français langue étrangère (équivalent à la licence) et le Diplôme de Recherche et d’Etudes Appliquées (DREA).

Pour le fonctionnement des enseignements généraux de langue et de civilisation à l’Inalco, de nombreuses unités d’enseignement ont été proposées ; pour le premier cycle, des cours d’initiation à la linguistique, d’introduction aux littératures des pays de l’Asie du Sud-Est et de préparation à la communication interculturelle ; pour le deuxième cycle, des cours sur le bouddhisme, l’histoire de l’art et l’archéologie en Haute Asie et en Asie du Sud-Est, des cours d’initiation pratique à la recherche et de technologie de la communication. En plus de ces cours, il y a pour le département de l’Asie du Sud-Est, des séminaires sur les civilisations de la région. Ceux-ci concernent l’ethnologie, la sociologie, l’histoire, la géographie, la géopolitique, l’économie et les sciences sociales.  

1.1.1.               Les objectifsdes cours de langue

Selon le responsable de la section cambodgienne, l’objectif des cours de 1ère année est qu’à la fin du premier semestre, les étudiants soient capables de déchiffrer n’importe quel texte, d’écrire en khmer et de prononcer correctement les sons khmers. A la fin de la 1ère année, les étudiants doivent avoir acquis un vocabulaire qui leur permet de lire des textes de niveau élémentaire et de s’exprimer dans des situations très simples de la vie courante.

En ce qui concerne les objectifs  généraux de la 2ème année, les étudiants doivent avoir acquis une bonne connaissance théorique de la grammaire et avoir suffisamment accru leur vocabulaire pour pouvoir lire des textes d’un niveau plus élaboré ; ils doivent savoir également lire des textes simples de type descriptif et comprendre une conversation simple et peu rapide, dans laquelle ils peuvent demander à l’interlocuteur de répéter.

Quant aux objectifs de la 3ème année qui aboutit DULCO, les apprenants doivent avoir une bonne maîtrise de la langue écrite et parlée, la capacité de rédiger des textes sur tous types de sujets concrets, soutenir une conversation simple et ils doivent avoir acquis des principes de bases de traduction d’une langue à l’autre. A la fin de la 4ème année, l’année du diplôme  supérieur, les étudiants doivent avoir une bonne connaissance de la langue écrite et parlée, une maîtrise de l’emprunt aux langues étrangères, sanscrit et pâli notamment, une aptitude à l’exposé oral sur un sujet donné et une familiarisation à la littérature romanesque et journalistique modernes, une connaissance de la traduction à travers des textes et une approche des grandes œuvres de la littérature khmère.

En résumé, les quatre premiers mois de cours pour les 1ère années permettent de maîtriser la lecture et l’écriture, la quatrième année peut déboucher sur la rédaction d’un mémoire de maîtrise, puis d’une thèse.

Il nous semble que la définition des objectifs  reste trop générale pour déterminer avec précision les compétences que l’on peut attendre des étudiants à chaque niveau de leur cursus. 

1.1.2.               L’élaboration du programme

 Nous avons fait des recherches sur le programme des cours depuis l’introduction du khmer à l’Inalco, mais n’avons trouvé de trace écrite qu’à partir de 1986.

D’après M. Alain Daniel, professeur responsable de la section khmère à l’Inalco depuis 1986, le programme des cours (ou des UE) a été fait, en principe, en s’inspirant des autres programmes et en harmonie avec les autres langues de l’Inalco. Mais, étant donné que chaque langue a ses spécificités, il faut faire un découpage qui s’adapte aux étudiants qui font du cambodgien en majorité en plus de leur travail ou de leurs études principales.

Le programme  de cours[1] est grosso modo[2] le suivant depuis 1986.

Code Module

Code U.E.

Intitulé

 

CAM 1A

(9 semaines)

 

CAM 100

CAM 101

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien (18h)

Apprentissage de la lecture du cambodgien (27 h)

CAM 1B

(14 semaines)

 

CAM 102

CAM 103

Cambodgien élémentaire

Etude de textes élémentaires cambodgien (36h)

Pratique orale élémentaire du cambodgien de base (54h)

CAM 2A

 

CAM 200

CAM 201

Théorie du cambodgien I

Grammaire du cambodgien (27h)

Compréhension écrite du cambodgien (27h)

CAM 2B

 

CAM 202

CAM 203

Pratique du cambodgien I

Pratique orale du cambodgien I (41h)

Expression écrite cambodgienne I (41h)

CAM 3A

 

CAM 300

CAM 301

Théorie du cambodgien II

La traduction cambodgien-français (27h)

Textes de civilisation cambodgiens (27h)

CAM 3B

 

CAM 302

CAM 303

Pratique du cambodgien II

Pratique orale du cambodgien II  (41h)

Expression écrite cambodgienne II  (41h)

CAM 4AS1

 

CAM 400

CAM 401

Méthodologie du cambodgien avancé (1er semestre)

Méthodologie de la traduction en cambodgien (21h)

Méthodologie de l’oralité en cambodgien (20h)

CAM 4B

 

CAM 402

CAM 403

Pratique du cambodgien avancée (2ème semestre)

Pratique de la traduction avancée cambodgien-français (21h)

Pratique avancée de l’oral cambodgien (20h)

CAM 4C

 

CAM 404

CAM 405

Expression cambodgienne moderne (1er semestre)

Sélection d’articles de presse en cambodgien (41h)

Littérature romanesque moderne cambodgienne (41h)

CAM 4D

 

CAM406

CAM407

Expression cambodgienne contemporaine (2ème semestre)

Champ lexical des termes techniques cambodgiens (20h)

Littérature romanesque cambodgienne contemporaine (20h)

Nous avons comparé les programmes des UE des autres langues de la région comme le thaï et nous avons constaté que les intitulés de chaque UE sont tous très vastes. Néanmoins, nous avons noté que la section thaï expliquait le contenu des UE présentées. Cela montre qu’au moins les objectifs des cours sont définis.

Afin de mieux comprendre les intitulés présentés dans le programme, nous allons expliquer le déroulement des cours, les démarches utilisées et leurs supports.

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien (18h)

Apprentissage de la lecture du cambodgien (27 h)

            A raison de 5h par semaine pendant les quatre premiers mois, l’enseignement du cambodgien est consacré uniquement à l’initiation à la langue. Il exclut l’apprentissage de phrases. Les cours d’initiation sont répartis en deux séquences dont la première qui est assurée par le professeur responsable, est consacrée à l’explication de la phonologie, de la théorie de l’écriture du cambodgien et de quelques notions importantes sur la langue ; la deuxième séquence porte sur l’apprentissage de la lecture et de l’écriture et sa charge est confiée au lecteur. Pour la correction phonétique, les cours ont lieu dans le laboratoire de langue.

Cette répartition nous semble justifiée, car la maîtrise de la lecture et de l’écriture est primordiale pour la suite de l’apprentissage. Il est à noter que cette maîtrise est tellement indispensable que les étudiants qui n’ont pas réussi l’examen du premier semestre ne sont pas autorisés à poursuivre leurs études.

Cambodgien élémentaire

Etude de textes élémentaires cambodgiens (36h)

Pratique orale élémentaire du cambodgien de base (54h)

            Comme l’indiquent les intitulés de l’UE, de nombreux textes en khmer sont étudiés pendant tout le second semestre. Tout d’abord, ils sont expliqués et traduits en français. Puis, ce sont les cours de lecture et de compréhension écrite. En plus de l’étude des textes élémentaires, s’ajoutent celle de dialogues élémentaires. L’apprentissage du dialogue a lieu dans le laboratoire de langue et se fait en deux parties : la première est un exercice d’écoute et de répétition  pour la vérification de la prononciation et la deuxième porte sur les exercices structuraux. Une partie du cours est réservée également à la traduction du français au khmer. Il s’agit de morceaux de phrases traduites de l’anglais vers le français extraites du manuel d’apprentissage du khmer de J.-M. Jacob[3], qui sont conçues pour marquer la différence entre la syntaxe  anglaise et la syntaxe cambodgienne.

Théorie du cambodgien I

Grammaire du cambodgien (27h)

Compréhension écrite du cambodgien (27h)

            Ce sont des cours de grammaire exclusivement. Les points grammaticaux sont expliqués en français. Quant aux cours de compréhension écrite, ils prennent la suite de ceux de la première année. Les mêmes techniques, traduire d’abord des textes en français puis vérifier oralement la compréhension, sont utilisées.

Pratique du cambodgien I et II

Pratique orale du cambodgien I et II

Les cours sont répartis en deux parties : la première est la pratique orale à partir de textes déjà expliqués et la deuxième est l’exploitation de dialogues qui sont la suite de ceux de la première année. Les exercices utilisés sont des exercices structuraux : il s’agit d’écouter le modèle et de répondre aux questions selon le modèle.

Expression écrite cambodgienne I et II

Une série de textes en français, composés d’une dizaine de lignes, sont à traduire en langue étudiée. 

Théorie du cambodgien II

La traduction cambodgien-français (27h)

Textes de civilisation cambodgiens (27h)

Il s’agit d’un cours théorique de traduction à partir de textes de civilisation cambodgiens fabriqués ou authentiques. Les éléments culturels khmers au quotidien à savoir les expressions imagées, les métaphores, les dictons, les proverbes, etc., sont à relever puis il s’agit de chercher les équivalents approximatifs en français. Les cours se font en français. 

Méthodologie du cambodgien avancé (1er semestre) et pratique du cambodgien avancé (2ème semestre)

Méthodologie de la traduction en cambodgien (21h) et pratique de la traduction avancée cambodgien-français (21h)

C’est la suite du cours théorique de traduction, sauf que cette fois-ci, des extraits d’œuvres littéraires et de contes sont utilisés.

Méthodologie de l’oralité en cambodgien (20h) et pratique avancée de l’oral cambodgien (20h)

La méthodologie des exposés oraux est présentée puis, chaque semaine, un ou deux étudiants préparent et font un exposé oral sur le sujet de leur choix. Chaque exposé est suivi d’un débat  ou d’une discussion. 

Expression cambodgienne moderne (1er et 2ème semestre)

Sélection d’articles de presse en cambodgien (41h)

Champ lexical des termes techniques cambodgiens (20h)

Des articles extraits de la presse cambodgienne sont expliqués et traduits en français et analysés, afin de relever les termes techniques permettant d’élargir le champ lexical.

Littérature romanesque moderne cambodgienne (41h)

Quelques romans contemporains célèbres khmers ont été choisis pour étudier le courant littéraire et la société que ces œuvres reflètent. Ces cours se font en français.

Deux observations nous semblent pouvoir être faites :

A la lecture des programmes de la brochure pédagogique, la progression proposée paraît très vague. Cela  implique que l’enseignant a toute liberté pour faire les cours à sa manière, mais cela signifie en contrepartie que la coordination des enseignants en matière de progression est quasiment absente.

Il manque cruellement d’ouvrages modernes d’enseignement du khmer. Un certain nombre de manuels d’initiation ont vu le jour depuis la deuxième moitié du XIXè siècle et sont désormais inadaptés. C’est ainsi que parmi les ouvrages à considérer, le premier est le Dictionnaire de Aymonier, paru en 1874, qui traite d’aspects divers de la culture et de la langue ; la première grammaire khmère de Georges Maspéro a paru en 1915 et la première méthode destinée à des non-khmérophones est celle de Louis Manipoud (cette dernière n’a jamais été publiée, mais a été utilisée entre 1913 et 1946 au Cambodge). Ces trois principaux ouvrages sont ceux auxquels on se réfère, aujourd’hui encore, le plus souvent.

Nous avons constaté que les professeurs responsables de la section de khmer à l’Inalco ont tous mis l’accent sur l’apprentissage des bases de la lecture et de l’écriture, lesquelles sont indispensables pour la suite de l’apprentissage. C’est la raison pour laquelle chaque professeur écrit une méthode de lecture et d’écriture[4]. Nous sommes d’accord sur l’importance à accorder à cette approche.

            Pourtant, il n’existe ni méthode, ni manuel qui assure la suite de cette initiation. Selon M. Alain Daniel, « fidèle à sa tradition, l’enseignement du cambodgien fait une large place à la littérature ancienne malgré la difficulté d’apprentissage d’une écriture dont la complexité rend à merveille la grande richesse phonologique »[5]. Etant donné les problèmes posés pour cette littérature, l’enseignant recourt largement à la traduction. Ceci extrait montre clairement que le rôle de la langue maternelle  est primordial pour la compréhension des textes littéraires. Nous pouvons induire que la traduction est quasiment systématique au cours de l’enseignement-apprentissage du khmer.

            Avant les méthodes directes, le recours à la langue maternelle  ou à la traduction n’était pas un problème. Mais, à l’heure de l’approche communicative, utiliser la traduction de façon systématique est pour le moins obsolète.    Nous reviendrons sur ce point dans la troisième partie.[6] 

1.1.          Les apprenants

Bien que l’enseignement dispensé à l’Inalco s’inscrive dans le cadre de l’enseignement universitaire, l’ensemble de ses sections disposent d’un test d’accès réservé à ceux qui souhaitent suivre les cours de langue, mais ne sont pas titulaires du baccalauréat.

Chaque année, en plus des étudiants régulièrement inscrits, il y a aussi des auditeurs libres. Le statut de ces derniers ne leur permet pas de bénéficier des corrections de devoirs, ni du laboratoire. Il n’est accordé qu’aux candidats qui remplissent les conditions administratives pour bénéficier d’une inscription normale.

1.1.1.               Profil sociologique

Afin de cerner le profil sociologique des étudiants, nous avons procédé à une enquête sous forme d’un questionnaire [7] effectué auprès des étudiants inscrits et présents. Il existe un écart entre le nombre d’étudiants inscrits et les étudiants présents car officiellement, les inscrits sont 39 en 1ère année, 22 en 2ème année, 7 en 3ème année et 8 en 4ème année. A la fin de l’année, en 1ère année, 20 seulement se sont présentés à l’examen. Il y a donc des étudiants qui ont abandonné au cours de l’année pour diverses raisons et d’autres qui ne viennent que passer l’examen final.

Nous avons donc distribué plus d’une quarantaine de questionnaires aux étudiants présents en leur laissant une semaine pour répondre à toutes les questions. En dépit de notre position d’enquêteur (Professeur), seuls 21 filles et 11 garçons, soit 32 personnes, les ont remplis.

Pour mieux cerner le profil des étudiants, nous avons élaboré deux questionnaires, l’un  destiné aux étudiants d’origine cambodgienne et l’autre à ceux d’origine non cambodgienne. En fait, nous avons pensé qu’il était intéressant de poser certaines questions aux uns, lesquelles n’étaient pas importantes pour les autres. Ces questions avaient pour fonction de vérifier certaines de nos hypothèses.

Parmi les 32 questionnaires reçus, 20 sont des réponses d’étudiants d’origine non cambodgienne et 12 celles de personnes d’origine cambodgienne. Ils ont entre 18 et 56 ans dont 6 ont moins de 20 ans, 13 entre 20 et 26 ans et 13 plus de 26 ans. Quant à la nationalité, 26 sont Français, 4 Cambodgiens (Cambodgiens de France), une Canadienne d’origine cambodgienne et un Japonais.

5 étudiants sur 32 sont mariés, dont trois Français et 2 d’origine cambodgienne qui sont en couple mixte (conjoint non asiatique et cambodgien). Parmi les trois Français, un est marié avec une Cambodgienne.

La plupart des étudiants d’origine non cambodgienne exercent une activité professionnelle parallèlement à leurs études et c’est le contraire pour les étudiants d’origine cambodgienne. Il est à noter que les professions des étudiants sont très diversifiées. Ceux-ci sont : journaliste, infirmière en soins palliatifs, agent de propreté, éducatrice spécialisée, surveillantes d’école maternelle, bibliothécaire, comédienne, entrepreneur de spectacle, consultant, professeur de sciences physiques, fonctionnaire, médecin, stagiaire de l’Ambassade du Japon, etc.

En ce qui concerne leurs études, deux tiers des étudiants ont affirmé que le khmer était leur cursus principal. Un tiers font d’autres études en parallèle : pour les étudiants d’origine cambodgienne, ce sont des études de langues étrangères (chinois, thaïlandais, japonais, anglais, etc.), et de sociologie ; pour les étudiants d’origine non cambodgienne, ce sont des études variées à savoir l’ethnologie, l’histoire de l’art, les relations internationales, les sciences politiques, le droit ; une étudiante prépare un doctorat de médecine.

La connaissance et les relations avec le Cambodge sont variables : deux tiers des étudiants d’origine non cambodgienne y sont déjà allés dont 3 sont restés moins de 3 mois et 5 plus de 3 mois. Leur voyage a été effectué entre 1993 et 1998. Une étudiante est née au Cambodge et y a passé une partie de son enfance.  

Les trois quarts des étudiants d’origine cambodgienne sont déjà allés au Cambodge. Leur séjour a duré entre une semaine et deux ans, entre 1991 et 1998.

Les étudiants d’origine cambodgienne ont tous de la famille  au Cambodge sauf une étudiante dont toute la famille  était réfugiée à l’étranger. Ils entretiennent des rapports sous forme de correspondance plus ou moins régulière, d’aide financière, d’appels téléphoniques et de visites. Lors de leur voyage au Cambodge, un quart d’entre eux séjournait dans leur famille.

La plupart des étudiants d’origine non cambodgienne estiment avoir un niveau rudimentaire en khmer et un tiers passable. Parmi les étudiants d’origine cambodgienne, 4 sur 12 utilisent le français au quotidien dans leur famille, 1 le khmer et 7 le français et le khmer.

            En dehors du français et du cambodgien, tous connaissent au moins une autre langue étrangère qu’elle soit occidentale comme l’anglais, l’allemand, l’espagnol, l’italien, le portugais, et/ou une langue orientale à savoir le chinois, le japonais, le laotien. Il en est de même pour les étudiants d’origine cambodgienne, mais les deux tiers connaissent en plus d’une langue occidentale une langue orientale telle que le chinois, le japonais ou le thaï. Ceci se justifie par le fait qu’en France, l’apprentissage des langues étrangères est obligatoire pendant la scolarité. 

1.1.2.                                       Motivations

Avant d’analyser les motivations  des étudiants actuels, faisons une brève présentation des motivations des premiers apprenants de khmer à l’Inalco. A l’origine, la majorité des apprenants de la chaire de khmer étaient les élèves de l’École nationale de la France d’outre-mer. On comptait ensuite des membres de l’enseignement primaire qui avaient l’intention de solliciter un poste en Indochine française, des fonctionnaires en congé qui profitaient de quelques mois de répit pour perfectionner les rudiments acquis dans le pays et acquérir un diplôme utile à leur avancement. Enfin, les apprentis orientalistes qui s’intéressaient tout particulièrement aux choses du vieux royaume khmer, les indianistes qui ne pouvaient ignorer la langue des hommes d’Angkor[8], des linguistes que passionnaient les aspects propres à la langue à savoir la structure de la langue, son évolution et ses emprunts, sa phonétique et sa phonologie. Ajoutons encore à cette liste des ethnologues et des folkloristes en quête de traditions populaires, et nul ne s’étonnera du nombre relativement considérable des élèves inscrits au cours de khmer. De plus, des auditeurs extérieurs à l’École de la France d’Outre-mer suivaient les enseignements avec la même application que les élèves de l’École des Langues Orientales.

Pour ce qui concerne les étudiants actuels, le questionnaire  distribué a permis aussi de connaître les raisons de leur apprentissage de la langue khmère et les occasions de leurs contacts avec cette langue et cette culture.

Les étudiants d’origine non cambodgienne sont entrés en contact par divers biais : la littérature (7 réponses), le cinéma (4 réponses), les documentaires sur le Cambodge (7 réponses), les journaux (7 réponses), les contacts avec des amis cambodgiens (12 réponses), les voyages (7 réponses), les productions artistiques (3 réponses), le vécu des ancêtres au Cambodge, l’histoire ancienne et récente du Cambodge, l’envie de travailler et de vivre dans un pays au passé et à l’actualité à la fois riches et parfois difficiles (1 réponse) et une association de parrainage d’enfants au Cambodge (1 réponse).

Deux étudiants d’origine cambodgienne ont dit que leur apprentissage de la langue khmère a commencé dès la toute petite enfance avec la lecture et l’écriture et dix autres, plus tard, lorsqu’ils en ont exprimé le désir.

En ce qui concerne les motivations  pour lesquelles les étudiants apprennent le khmer, leurs réponses sont les suivantes : la majorité des étudiants d’origine non cambodgienne apprennent la langue pour accéder à la culture cambodgienne, aller travailler ou faire du tourisme au Cambodge, utiliser cette langue dans leur projet de recherche ou d’étude. Un étudiant d’origine non cambodgienne a répondu qu’une des raisons qui le motivent dans l’apprentissage du khmer est familiale (il a une conjointe cambodgienne), deux autres étudiants, parce qu’ils ont adopté ou parrainent des enfants cambodgiens, une étudiante, parce qu’elle vit en concubinage avec un Cambodgien et le dernier pour passer le concours des cadres d’Orient.

 Pour les étudiants d’origine cambodgienne, les raisons sont aussi diverses : il s’agit de perfectionner une langue que leur parents parlent à la maison[9]. Certains affirment apprendre la langue pour retourner vivre et aller travailler au Cambodge : un étudiant étudie le khmer parce que le sud-est asiatique l’intéresse en général, le Cambodge en particulier, un autre, parce qu’il voudrait, à long terme, devenir directeur d’une compagnie internationale pour les échanges import-export franco-asiatiques. Une étudiante explique qu’elle voudrait devenir interprète/traductrice.

Par ailleurs, les raisons pour lesquelles des personnes apprennent le khmer sont liées à des problèmes d’identité.

Certains trouvent que quand leurs parents parlent khmer et qu’eux répondent en français, cela gène la communication ou qu’il y a une contradiction dans le fait d’avoir une apparence physique khmère et de ne pas parler khmer. D’autres enfin éprouvent le besoin de mieux connaître leurs racines cambodgiennes après l’exil de leurs parents.

Neuf sur trente-deux déclarent qu’ils se sont inscrits à la section cambodgienne de l’Inalco pour avoir un diplôme, 7 pour compléter leur cursus universitaire[10] et 3 seulement pour trouver du travail en France dans des sociétés qui ont des rapports avec le Cambodge et utiliser cette langue dans leur profession. A ce propos, nous remarquons que cette idée n’est peut-être pas fondée car d’une part, il existe très peu de relations commerciales entre la France et le Cambodge et d’autre part, la langue khmère n’est pas une langue qu’on utilise dans le commerce.

[1]INALCO, Brochure pédagogique de l’année 1998-1999, Département de l’Asie du Sud-Est, Haute Asie et Pacifique, p. 16

[2] Il y a des modifications des intitulés de cours, mais le contenu reste le même.

[3] JACOB J.-M., Introduction to cambodian, Orford University Press, London, 1968

[4] Il existe par exemple les livres suivants :
- MARTINI  F. Méthode de lecture et de transcription du cambodgien, Librairie Orientaliste et Américaine, G.P. Maisonneuve, 2 livrets, Paris 1932-34. Cette méthode comprend des leçons de lecture simultanées en caractère et en translitération accompagnées de listes de mots regroupés d’après leurs sons et d’un texte avec lexique.

- CAMBEFORT  G. Introduction au Cambodgien, G.P. Maisonneuve, Paris 1950
- LEWITZ  S., Lectures cambodgiennes : notions succinctes, Librairie d’Amérique et d’Orient, A. Maisonneuve, Paris, 1986
- DANIEL A., Lire et Ecrire le cambodgien : précis pédagogique raisonné écrit et oral à l’usage des étudiants non-khmérophones, Institut de l’Asie du Sud-Est, Paris, 1992

[5] DANIEL  A., « Le cambodgien », dans Deux siècles d’histoire de l’École des langues orientales, Textes réunis par Pierre Labrousse, Editions Hervas, Langues’O, 1995, p. 260

[6] Voir 3.1. Un programme  nouveau, p.22

[7] Voir le questionnaire  et les réponses en annexe n° 1, pp. 76-101

[8]BERNARD S., « Le cambodgien à l’École Nationale des Langues Orientales Vivantes », dans Cent-cinquantenaire de l’École des langues orientales, Imprimerie nationale de France, Paris, 1948, p. 366

[9] Certains étudiants savent déjà parler un peu khmer, car leurs parents les obligent à le parler à la maison ; mais en général ils ne l’écrivent ni ne le lisent. Ils s’inscrivent à l’INALCO pour combler cette lacune et ne pas se sentir gênés lorsque leurs amis français leur demandent s’ils maîtrisent bien le khmer. 

[10] Le khmer est une des langues présentées au baccalauréat, ou une langue intégrée dans un cursus universitaire.

1.   Les difficultés de l’enseignement et de l’apprentissage de la langue et de la culture khmères

 Parmi les difficultés rencontrées au cours de l’enseignement et de l’apprentissage de la langue et de la culture khmères, nous avons décidé de sélectionner celles qui paraissent pertinentes sur le plan linguistique (en phonétique et en syntaxe ) et sur le plan culturel. 

1.1.                      Difficultés linguistiques

1.1.1.               Phonétique

Les réponses au questionnaire montrent que chez les étudiants d’origine non cambodgienne, la majorité a répondu qu’elle éprouvait des difficultés phonétiques. Celles-ci sont tout d’abord pour quelques étudiants, le fait de prononcer les phrases avec un bon rythme, c’est-à-dire faire ressortir l’apostrophe khmer (’) qui rend la prononciation des mots qui les portent plus courte que celle des mots sans apostrophe. Une autre difficulté est d’insister sur la première partie d’une voyelle diphtonguée , car cela ne va pas de soi en français. De plus, le fait de ne pas entendre la consonne finale pose aussi des problèmes, car quand les Khmers parlent, on n’entend presque pas la consonne finale. C’est ainsi qu’en khmer, lorsqu’une consonne est en final d’un mot, elle n’est pas prononcée. Par exemple, le mot BUk[puk|] matelas, k[k] qui est précédé par la voyelle « U»[u] n’est pas prononcé, il est simplement combiné avec [u] pour que ce [u] ne soit pas trop long. [k|] : le petit signe [|] après [k] montre que [k] n’est pas prononcé.  Quelques étudiants expliquent que certaines consonnes (nasales, sourdes et aspirées) sont très difficiles à prononcer  parce qu'elles n'existent pas en français comme le g [N«ù], c [], C [c«ù] et en plus de ces consonnes s’ajoutent des souscrites et/ou d’autres consonnes qui se suivent pour certains mots. La consonne r [r] présente une difficulté particulière pour trois étudiants. Enfin, les difficultés phonétiques pour trois autres étudiants sont les alternances et la distinction entre les consonnes aspirées et les consonnes non aspirées.

Par ailleurs, la prononciation des voyelles en fonction des différentes ouvertures pose également des problèmes pour quelques étudiants. En khmer, en effet, il y a 5 degrés d’ouverture contre 4 seulement en français. De même que la durée d’émission des voyelles qui forment des voyelles longues et brèves et leur alternance sont une des difficultés phonétiques[1] pour deux étudiants. A ce sujet, en khmer la différence entre les voyelles longues et brèves est pertinente, car elle modifie complètement le sens des mots et l’erreur d’emploi peut être lourde de conséquence. Par exemple, cab [cAùb] [moineau] et cab; [cab/] [saisir]. Une autre difficulté évidente pour deux étudiants est liée à l’inexistence de certaines voyelles (diphtonguées[2]) en français, à savoir la voyelle,  W [Îù], eO [].

Pour  deux étudiants, les accents français et les différents accents en khmer leur posent aussi des difficultés phonétiques, parce qu’ils n’osent pas mettre l’accent où il faut et les multiples accents les perturbent.

Pour deux autres étudiants, la difficulté est la prononciation des mots d’origine savante empruntés au pâli et au sanscrit ; pour un étudiant, certains mots sont prononcés d’une certaine façon par des Khmers de son entourage et à l’écrit, leur transcription ne correspond pas à la prononciation.

En résumé, ces difficultés résultent des particularités de la langue khmer aussi bien dans les sons que dans les combinaisons des consonnes et des voyelles.

Quelques étudiants d’origine non cambodgienne n’éprouvent pas de difficultés phonétiques au cours de leur apprentissage du khmer : certains ont des amis khmers et ont pris l’habitude d’entendre et de prononcer la langue bien avant de l’étudier. C’est pourquoi même s’ils ne comprennent pas, ils sont habitués à la sonorité du khmer. D’autres disent qu’ils ont eu un bon apprentissage au départ, qu’ils ont une assez bonne oreille musicale et une bonne mémoire.

            La plupart des étudiants d’origine cambodgienne n’éprouvent pas de difficultés phonétiques. C’est évident. Ils sont habitués à entendre parler la langue dans leur entourage, les sons leurs sont donc familiers. De plus, d’autres parlent le khmer à la maison ou ils le maîtrisent déjà.

            Afin de vérifier les réponses du questionnaire , nous avons examiné également les enregistrements faits lors de l’examen oral du deuxième semestre. Les difficultés éprouvées dans le questionnaire sont ainsi confirmées.

            Parmi les difficultés décrites ci-dessus, nous avons sélectionné les trois plus importantes. La première porte sur certaines consonnes nasales, sourdes et  aspirées et les voyelles diphtonguées qui n’existent pas en français ; la deuxième concerne la durée d’émission des mots en fonction des voyelles et de l’apostrophe khmère ; la troisième difficulté porte sur la consonne « r » [r] combinée avec d’autre(s) consonne(s).

            Nous reviendrons sur quelques points exposés ici dans la 3ème partie de ce travail. Nous proposerons des méthodes de correction phonétique qui pourraient être les remèdes à ces difficultés. (Voir 3.3.1. p. 22)

1.1.2.               Syntaxe 

Presque tous les étudiants d’origine non cambodgienne et deux tiers des étudiants d’origine cambodgienne éprouvent des difficultés en syntaxe. Leurs difficultés sont diverses.

D’une part, pour quelques étudiants, la syntaxe  khmère qui n’est pas la même qu’en français ou en japonais, constitue une difficulté parce qu’ils ont tendance à faire des phrases khmères sur le modèle des phrases françaises ou japonaises. Cette différence implique des difficultés à construire des phrases khmères correctes, soit en sachant placer les mots dans le bon ordre, utiliser les bons mots de liaison dans des phrases complexes. A cet égard, deux étudiants affirment que la syntaxe khmère étant très rigoureuse, le plus difficile est de savoir quand utiliser les petits mots qu’on retrouve souvent et où les placer dans la phrase.

D’autre part, pour quatre étudiants, la présence de nombreuses particules dans la syntaxe est une grande difficulté parce que parfois, elles sont mal définies et si nombreuses, qu’ils ont du mal à les mémoriser. Un étudiant explique aussi qu’il a du mal avec l’usage des particules selon qu’elles sont utilisées seules ou avec d’autres groupes de mots.

En khmer, il n’y a pas de conjugaison, aussi pour indiquer le temps, on ajoute des particules temporelles. La mémorisation de ces particules et le raisonnement chronologique dans la construction des phrases posent des problèmes supplémentaires.

Les éléments de la phrase comme les pronoms, les verbes, les auxiliaires, les adjectifs, les classificateurs, les mots ayant un sens générique et les mots d’origine savante constituent aussi des difficultés.

Deux étudiants ont des problèmes pour trouver le sujet de la phrase et pour utiliser le sujet lorsqu’il s’agit de quelqu’un du même niveau social et du même âge. La place du pronom est un problème et la non-utilisation de pronom personnel en est un autre pour deux étudiants. Ces derniers expliquent aussi que la redondance verbale, la décomposition de certains verbes sont des difficultés dans l’apprentissage du khmer. Il en va de même pour les auxiliaires.

Une autre difficulté pour deux étudiants est la place des adjectifs, surtout quand il en y a plusieurs pour un seul nom  par exemple : en français, « une jolie petite maison neuve ».

D’ailleurs, l’emploi des classificateurs qui est systématique en khmer, n’est pas évident pour deux étudiants dont l’un ne sait pas faire la différence entre les classificateurs et les mots ayant un sens générique.

La grande variété des mots d’origine savante empruntés au pâli et au sanscrit présente des difficultés particulières pour un étudiant. Deux autres soulignent également qu’une des difficultés dans l’apprentissage de la syntaxe khmère est la grande différence entre la langue parlée et la langue écrite[3].

En ce qui concerne les étudiants qui n’éprouvent pas de difficultés en syntaxe, cela s’explique de différentes manières : ceux qui sont d’origine cambodgienne maîtrisent déjà la langue et ils la parlent à la maison. Un étudiant d’origine non cambodgienne explique qu’il est déjà habitué avec le chinois à une syntaxe très différente des langues européennes ; de plus, selon lui, il y a beaucoup de similitudes entre les syntaxes chinoise et khmère.

Après avoir examiné les copies d’examen, nous avons constaté que les difficultés exposées ci-dessus se confirmaient.

Parmi ces problèmes, nous allons choisir les trois plus courantes pour les apprenants francophones : l’ordre des mots dans le groupe nominal, les particules de temps et l’emploi des verbes.

Ces quelques points seront à nouveau examinés dans la 3ème partie de ce travail (voir 3.3.2 p.22). Nous suggérerons alors des méthodes de corrections syntaxiques  comme remède à ces différents problèmes.

1.2.          Difficultés culturelles 

1.2.1.               Difficultés générales relevées par les étudiants 

Comme nous l’avons noté, les méthodes et les techniques d’enseignement  sont très traditionnelles : utilisation systématique de la langue maternelle  (L1), étude de nombreux contes, d’extraits d’œuvres littéraires et de romans contemporains. Nous avons constaté que la culture courante et en particulier, les spécificités culturelles  semblaient un peu négligées dans l’enseignement. Nous avons fait des hypothèses dans ce sens et nous les avons vérifiées au travers de notre questionnaire.

Plusieurs remarques sont faites par les étudiants qui sont déjà allés au Cambodge. Parmi celles-ci, les étudiants d’origine non cambodgienne ont retenu le sourire, la pudeur, la réserve, la modestie, la violence rentrée ou au contraire, le manque d’intériorisation des sentiments, la façon d’établir la communication et le « oui » même quand on pense « non ». Par ailleurs, ce qui a frappé les étudiants d’origine cambodgienne, est pour l’un d’entre eux que « les Khmers nous[4] regardent avec rancœur car pour eux, nous sommes des privilégiés ». Les autres ont observé l’hostilité envers les Cambodgiens de l’étranger, la crainte, la peur, l’importance de la famille et le respect des personnes âgées qui les frappent.

Ce qui leur paraît particulièrement différent de la culture française et/ou de ce qui se passe en France, ce sont du côté des étudiants d’origine non cambodgienne, que tout d’abord, les Khmers utilisent plus le langage extra-verbal que les Français, ensuite, la sagesse dans une gestion et une conception du temps, de l’espace, du travail[5], la façon de concevoir les relations, de se comporter, les rapports entre les gens, la prépondérance du groupe sur l’individu, le fait qu’ils disent « oui » tout le temps même s’ils ne comprennent pas. Et aussi, l’absence d’une pensée conceptuelle, la place laissée à l’intuition, la très grande place des sentiments interpersonnels, la notion de respect lié à l’âge, la place immense de la famille , l’amour de la fête. Par ailleurs, la façon de vivre, le rythme de vie, l’habitat, l’architecture, l’alimentation, le deuil, la prépondérance des coutumes rend les comportements choquants et traditionnels ; les niveaux de langage, le comportement en présence d’autrui, les conventions sociales et familiales et la vie religieuse et culturelle sont également des sujets d’étonnement. Enfin, les influences religieuses si différentes, l’absence de notion de péché, de châtiment dans le bouddhisme, l’idée de synthèse moins perceptible dans le raisonnement cambodgien.

Les étudiants d’origine cambodgienne affirment que les Cambodgiens du Cambodge sont beaucoup plus accueillants, souriants, aimables et attachants que les Français (la vie est beaucoup plus simple, les mœurs ne sont pas les mêmes, le niveau de vie est différent, les gens sont plus attachés aux traditions qu’au modernisme, les gens les regardent comme des étrangers et ne comprennent pas la mentalité des nouvelles générations asiatiques qui vivent en France).

Cependant, une partie des étudiants ayant rempli le questionnaire fait remarquer qu’ils n’ont pas été étonnés par les manières d’agir et les comportements des Cambodgiens. Et pour cause, certains étudiants d’origine cambodgienne ont vécu pendant un certain temps au Cambodge ; ils étaient donc déjà imprégnés de culture khmère ou connaissaient déjà la culture et les mœurs cambodgiennes par leurs parents. Les étudiants d’origine non cambodgienne ont répondu qu’ils s’étaient préparés à la différence entre les deux cultures. Un étudiant a affirmé qu’étant ouvert aux autres cultures, l’étonnement devient une richesse. Un autre ayant déjà lu des livres sur la culture khmère n’a pas été surpris par les différences observées. Enfin, un autre étudiant a expliqué que toute culture étant différente, elle induit nécessairement  des étonnements.

Concernant les spécificités culturelles  de type extra-verbal (la gestuelle, les comportements, etc.) et de type verbal (salutations différentes en fonction de l’interlocuteur, différences dans les remerciements, etc.), tous les étudiants questionnés ont répondu qu’il serait intéressant de les étudier. Quant à la question permettant de savoir si ces spécificités culturelles sont suffisamment étudiées en cours, deux tiers des étudiants questionnés ont répondu négativement. Ils souhaitent qu’elles soient abordées sous la forme de documentaires de télévision, de films de réalisateurs cambodgiens, d’informations télévisées, d’articles de journaux et sous d’autres formes. Ces dernières sont les activités en classe (jeux de rôle, mise en situation, discussion), rencontres dans le milieu khmer, analyses des légendes ou des contes pour enfants ayant pour but l’initiation à l’interculturel, analyses des manuels scolaires, rencontres avec des intervenants cambodgiens et exploitations de publicités en cambodgien.

            Un tiers pense que les spécificités culturelles  sont suffisamment étudiées en cours. Il est vrai que traditionnellement au travers d’explications de textes, de contes et d’extraits d’œuvres littéraires, une partie des spécificités ci-dessus est enseignée. Notons d’autre part que le lecteur de khmer a introduit depuis 1997 des pratiques nouvelles[6] visant à sensibiliser les étudiants à la culture comportementale  cambodgienne.

Nous allons rendre compte de quelques difficultés culturelles liés aux comportements psychosociaux et à la lexiculture en analysant une chanson .

1.2.2.               Analyse de quelques exemples de difficultés culturelles

1.2.2.1.                    Difficultés psychosociales

1.2.2.1.1.                     La conduite du dialogue dans la culture khmère

 

La conduite du dialogue  est différente d’une société à l’autre ou d’une culture à l’autre. Celle-ci est due aux « règles et aux principes qui sous-tendent le fonctionnement des conversations, et plus généralement, des différents types d’échanges communicatifs qui s’observent dans la vie quotidienne »[7]. Chaque culture possède ses propres règles. Cela constitue des difficultés lors de l’apprentissage d’une langue et d’une culture étrangères.

Les étudiants de khmer de l’Inalco, qu’ils soient ou non déjà allés au Cambodge, sont confrontés à des différences considérables au cours de la conduite d’un dialogue.

Au Cambodge, quand on parle de conduite, on expose avant toute chose, les c,ab; [cbab] « codes de conduite khmer », les  Rkm [krùm] « code de civilités » tels que c,ab;Rbus [cbab| proh] « morale des garçons », c,ab;RsI [cbab| srei] « morale des filles », etc. Nourris depuis leur enfance de ces formules qui mêlent les préceptes du bouddhisme aux prescriptions du formalisme traditionnel, les Cambodgiens y trouvent des règles de conduite pour les diverses circonstances de la vie.[8]

Parmi ces règles, la conduite du dialogue  a une place importante, comme nous allons le voir en présentant quelques approches verbales et non-verbales.

Dans la culture khmère, quand deux personnes se rencontrent, elles ne se serrent pas la main, elles ne se font pas la bise non plus comme les Français, mais elles se saluent en plaçant les paumes à plat l’une contre l’autre (sMBH [sAmpeah]) et en les levant à une hauteur différente suivant le rang de la personne. Cette élévation va de la poitrine au front. Des mots tels que CMrabsYr [cumri«p su«] « bonjour » accompagnent ce geste. Après le SAmpeah et Cumri«p Su«, les expressions courantes suivantes sont prononcées pour engager la conversation :

+ Gñksuxsb,ayCaeT ? [nak sok sabaj ci« te ? » littéralement : « Etes-vous paisible et heureux ? », mais pouvant se traduire par « comment allez-vous ? ou

+ Ég man RKYsar ehIy b¤ enA ? [/ENmi«n kru« s ha«j r®ù n«®]  « Es-tu marié ? »

+ Ég man kUn ecA b:unµan ehIy ? [/EN mi«n kon ca® pùnman ha«j] « Combien avez-vous d’enfants et de petits-enfants ? ».

Ces deux phrases étonnent un peu les Occidentaux.

Une telle adresse s’explique, disent les vieux, par les traumatismes de l’Histoire. Au cours des siècles, chaque famille  a connu la mort violente, que ce soit à cause des relations houleuses entretenues avec les pays voisins ou à cause des folies politiques des dirigeants. Les khmers ont été et se sont exterminés. Les survivants s’interrogent sur leur descendance et la survie de leur race.

De plus, avant d’engager une conversation, les femmes comme les hommes ont coutume de se découvrir la tête devant un supérieur, ce qui le plus souvent consiste à enlever le Rkma [krùma] « écharpe cambodgienne », parfois le chapeau, qui protège du soleil.

Par ailleurs, dans la société cambodgienne, chacun occupe une place en fonction de son âge et de ses caractéristiques. Les pronoms personnels étant inexistants, chacun se désigne et désigne son interlocuteur  par un appellatif : « enfant », « père », « mère », « oncle cadet des parents », « oncle aîné des parents », « sage », « puissance-bénédiction », etc. (voir 2.2.2.2. p.22). Ces différents appellatifs soulignent les liens de sang, l’âge, le rang social, la qualité de la personne qui parle et celle de son interlocuteur. Cet ensemble de termes est utilisé pour signifier le respect.[9] 

1.2.2.1.2.                              Le niveau interactionnel : l’utilisation de « oui» 

L’utilisation de « oui  » et de « non » par les Khmers pose des problèmes chez les étudiants de khmer de l’Inalco.

La langue khmère n’a pas, à proprement parler de mot signifiant « oui ». Le mot utilisé se traduit littéralement par « plante des pieds » pour les hommes, « Maître » pour les femmes. C’est plus une formule de politesse signifiant « oui, je vous écoute » qu’un acquiescement. Celui qui parle peut d’ailleurs intercaler ces mots, )aT [baùt|] pour homme, cas [cah] pour femme, dans son discours, un peu comme « n’est-ce pas » en français. Ce mot peut être couplé avec eT [te] « non » pour exprimer une négation polie. Pour exprimer un véritable acquiescement, le Khmer répétera le mot important de la question ou une partie de la phrase. A l’interrogation : « Veux-tu aller au marché ? » il répondra )aT [baùt|] « oui, je veux » ou )aT eT [baùt| te] « oui, non » pour une réponse négative.

Parmi les principes essentiels de la politesse khmère , nous en citons un qui est « ne pas refuser ce qu’on vous offre ». Cela induit que les Khmers répondent rarement « non » à une invitation.

            A ce propos, Sun Hyo-Sook montre que, pour les Coréens, le « oui » (que l’on peut considérer comme une prophrase) qui est soit la réponse à une question, soit la manifestation d’un accord avec l’énoncé précédent de l’interlocuteur, est soutenu par l’intercalation du terme ou de l’expression qui le suit[10].

Quant à D. Bertrand, il explique les malentendus qui peuvent en découler dans une situation de communication avec des Vietnamiens ou des Asiatiques en général : « Nous avons appris (…) qu’il était très malséant de dire non (…). Le oui, en fait, est seulement une sorte d’accusé de réception qui signifie : je vous ai entendu, mais non l’acquiescement à une proposition »[11]. Ces remarques semblent s’appliquer au contexte cambodgien.

1.2.2.1.3.                              Fonctionnement du groupe, l’expression de ses idées, recherche de consensus  : notion de face 

L’harmonie  est une notion centrale des rapports interpersonnels au Cambodge. Il est important que chacun reste à sa place. En effet, il est déconseillé de se singulariser. Dans ce contexte, il est nécessaire avant tout d’agir, non pas en fonction de soi, mais par rapport à ce que l’autre attend de nous. Ainsi, avant de parler, chacun évalue son interlocuteur. Par exemple, un inférieur hiérarchique observe son supérieur avant de s’exprimer, de façon à aller dans le sens de ce dernier. « On a toujours peur de l’opinion et du regard de l’autre, surtout du plus « grand » que soi. Il faut à tout prix passer inaperçu, sans se singulariser. »[12]

Ces idées sont partagées par Marie-Alexandrie Martin selon laquelle chez les Khmers s’effacer devant le groupe et adopter une attitude de modestie lorsqu’on a réussi socialement, est constant. Le type de comportement valorisé est celui du « GñkCYr [ni«k cu«], « celui qui est dans le rang »[13].

Jacques Népote, pour sa part, explique que le statut personnel chez les Khmers au travers d’une identité collective se traduit par un usage répandu du eyIg [jON] « nous ». Parlant d’eux-mêmes,  les Khmers disent ExµreyIg [kHE jPN] « nous les Khmers ». Dans certaines conversations, cette expression est utilisée très souvent, ce qui rappelle les incantations. Cette pratique est culturellement marquée. C’est une façon polie de ne pas se singulariser vis-à-vis du groupe dans lequel on se trouve.

A ce propos, S. LEWITZ explique que l’association du « nous » avec le « je » a conduit à la création d’un nouveau pronom personnel eyIg´ [jON kHøom] « nous je  », au sens plus précis de nous. De nos jours, cette expression sera utilisée, par exemple, dans les publicités, pour vanter la qualité d’un service. Mais « la dynamique culturelle va plus loin et potentiellement, l’individu n’exprime plus qu’une volonté collective. »[14]

De fait, une bonne part des pronoms personnels du Khmer fait référence à un groupe précis comme le souligne S. POU (1979) :

« D’anciens noms communs […] ont servi à développer la liste des pronoms : ce qui, d’après les textes, semble répondre à un besoin accru de nuancer la pensée. […] Les Khmers semblent soucieux de pousser très loin l’analyse des groupements humains, de leurs rapports entre eux, et celles des rapports d’individus entre eux dans chaque groupe. Le statut d’individu est défini par le groupe social auquel il appartient […]. Ainsi certains termes sont d’anciens noms désignant des groupes humains, qui ont pris une valeur partitive ».[15]

 

Elle cite ainsi « les gens », « le monde », « le groupe », etc., ainsi que le cas de ces pronoms personnels composés utilisés par les personnes d’un rang hiérarchique élevé, dont le sémantisme véhicule une part de responsabilité. Ces pronoms traduisent la structure de la société cambodgienne qui fonctionne au travers d’un système hiérarchique strict.

Par ailleurs, Sun Hyi-Sook analyse dans un article paru dans la revue LIDIL la recherche du consensus  et le refus de toute formulation pouvant déboucher sur un conflit relationnel entre un Coréen et un Français[16]. Ses remarques nous semblent s’appliquer aux échanges entre Cambodgiens et Français.

La recherche du consensus  a non seulement pour rôle d’éviter les conflits, mais également d’éviter de faire perdre la face, une notion omniprésente dans la société asiatique[17].

1.2.2.2.                    Difficultés de type linguistique (langagière)

Registres de langue , variation du terme d’auto-désignation  « je » (notion de personne et notion de hiérarchie)

Parmi les termes d’auto-désignation , les Khmers emploient des appellatifs  : chacun se situe par rapport à l’autre, souvent en s’abaissant, parfois en abaissant l’autre pour manifester du mépris ou de la colère.

Un des termes utilisés est ´ [kHøom]. Il est la forme unique que l’on peut rapidement traduire par « je, moi, mon, ma, mes » en français, mais aussi par :

´ [kHøom] « serviteur » dans une conversation avec un étranger.

´)aT [kHøom baùt] « serviteur-plante-des-pieds » pour honorer quelqu’un d’important.

´RBHkruNa [kHøom prahkar«na] « seviteur-compassion » lorsque l’on s’adresse à un bonze.

« serviteur portant sur sa tête la divine adoration sous la poussière la plus fine des augustes pieds de Monseigneur Maître », pour s’adresser au roi.

Mais, il existe aussi des termes de parenté comme :

bg [bùN]« aîné » si l’on est le cadet, la fiancée ou la femme du locuteur.

b¥Ún ou GUn [pHù/on /on] « cadet » si l’on parle à son aîné, à son fiancé ou à son mari.

kUn [kon|] « enfant », ecA [ca®] « petit enfant », kµÜy [kHmu«j] « neveu », si l’on parle à ses parents, grand-parents, oncles, tantes, personnes plus anciennes.

ta ou CIta [ta ou cita] « grand-père », yay ou CIdUn [ji«j ou cidon|] « grand-mère », Buk ou )a: [puk ou pa] « père », Em: ou m:ak; [mE ou mak] « mère »[18], BU ou G¿‘[pou ou /om] « oncle cadet ou aîné des parents », mIg ou G‘¿ [miNou/om] « tante cadette ou aînée des parents » si l’on parle à ses petits-enfants, enfants, neveux, nièces.

Gj [/aN|] quand on s’adresse à des enfants, quand on est en colère, que l’on insulte autrui.

A ce sujet, il convient de faire attention à l’usage du tutoiement. Le Khmer ressentira la relation « je-tu » comme celle du « /aN|-/aEN », où la personne tutoyée est placée à un rang inférieur. C’est une expression de mépris. Même des amis se tutoient rarement en public.

 

D’autre part, la notion de hiérarchie est très importante dans la société khmère . Dans la vie quotidienne, de nombreux titres sont utilisés pour s’adresser à l’interlocuteur. Ces titres définissent le statut et la place du locuteur dans le rang et la hiérarchie sociale. Chaque interlocuteur doit en tenir compte, il ne faut en aucun cas passer au-delà, car cela risquerait de causer quelques incidents (perte de face, par exemple). Ainsi, dans une réunion, un débat, chacun doit attendre son tour.

Pour marquer la hiérarchie, citons les titres les plus courants :

elak [lok] est équivalent à « monsieur » en français, elakRsI [lok srei] « madame », nagkBaØa [ni«N kaøa] « mademoiselle » ; semþc [samdec] est un titre royal équivalent à « monseigneur », Ék]tþm [Ek udom] titre ministériel, « votre excellence » (le féminin étant elakCMTav [lok com ti«B), GñkGgÁm©as; [neak /aN mcah] est un terme d’adresse utilisé pour les membres de la famille  royale, qui sera traduit par « altesse ».

En famille, on utilise les termes suivants :

-         Pour le maître de maison, elakRbus [lok proh] sans nom  de famille

-         Pour la maîtresse de maison, GñkRsI ou elakRsI [neak srei ou lok srei], sans nom  de famille

-         Le fils est nommé GñkRbus [neak proh], la fille Gñknag [neak ni«N]

-         Les amis sont appelés par leur prénom ou bien par l’onomatopée « a », équivalent du « tu ».

-         On s’adresse aux bonzes à l’aide de l’expression etCKuN [dekun]. [dekun] peut être utilisé également par des domestiques s’adressant à leur maître. Les bonzes s’adressent aux laïcs en employant ej:am [øom|].

Les nombreux termes d’auto-désignation  et de titres présentés constituent de grands problèmes pour les apprenants francophones et mettent en cause, en outre, la notion de personne , car on n’utilise pas un même pronom personnel en l’occurrence « je » en français pour s’auto-désigner. Le « je » des judéo-chrétiens est un « je » unique pour tout le monde, quel que soit son rang. Mais, linguistiquement, il n’existe pas de mot khmer pour identifier la notion de personne. Les lexicographes ont donc dû fabriquer, à partir du pâli, des néologismes dont le nombre atteste l’incertain statut linguistique de ce terme (la plupart ne figure même pas dans le vocabulaire khmer).

L’individualité est à peu près inconnue pour les Khmers du fait qu’ils fonctionnent avec une autre notion qui est celle de famille. A ce propos, J. Népote affirme que :

« la famille  constitue le lieu affectif privilégié de la sensibilité khmère. Au-delà du comportement individuel du Khmer pour qui la grande affaire est sa vie de famille , il faut surtout souligner la résonance culturelle exceptionnelle que suscite ce sentiment. »[19]

Cette sensibilité à la famille  est tellement importante que psychologiquement et culturellement, il est impossible pour l’individu de vivre normalement hors de sa famille . C’est ainsi que le type du « Renonçant », qui est pourtant l’un des éléments-clés de la pensée indienne, est à peu près inconnu au Cambodge. Néanmoins, tout cela ne veut pas dire qu’il ne soit pas possible d’être soi-même au Cambodge, mais le canal d’expression de cette individualité est la famille . « Le type social si valorisé dans nos sociétés occidentales du self made man est un non sens culturel au Cambodge où l’on est toujours endetté de sa vie, de ses talents, de son savoir, de son pouvoir enfin, auprès de ses parents, de ses maîtres, de ses patrons, de ses supérieurs ou des génies. »[20].

La famille est un segment de la société dans laquelle l’ordre social est central et dont les valeurs fondamentales sont la confiance et la permanence. Il s’agit alors d’un seul ensemble qui se serre durablement les coudes en cas d’adversité. Quand l’un de ses membres dévie du droit chemin, le groupe s’arrangera pour trouver en lui-même les moyens de réharmoniser les choses. Ainsi,

« La société khmère  n’est point tant, culturellement parlant, composée d’individus que de familles. On comprendra au passage toute l’absurdité qu’il y a à vouloir imposer des pratiques « démocratiques » reposant sur la notion d’individu dans cette société. C’est là une autre forme (…) de colonisation culturelle dont on peut se demander si elle est plus le fruit d’un machiavélisme occidental que le fruit d’un européocentrisme progressiste à courte-vue. »[21].

 

            Enfin, un autre aspect concernant la notion de personne  est le nom. Dans la société khmère, un nom personnel est attribué à l’enfant dès sa naissance par la famille . Il s’agit généralement d’un nom commun dépréciatif dans le but préventif de ne pas attirer l’attention des esprits « mauvais ». Ces « prénoms », le plus souvent monosyllabiques, applicables indifféremment aux deux sexes, sont loin de caractériser la personne pendant toute son existence. Qu’un incident survienne (maladie, changement de village, fuite devant les dettes, etc.), le Khmer aussi bien enfant qu’adulte en changera. A ce propos, F. Ponchaud explique que « De tout temps, les Khmers changeaient volontiers de nom, un enfant malade prenait le nom de « Chéa » qui signifie « guéri » afin de déjouer les influences maléfiques des esprits ».[22]

            En ce qui concerne le nom  de famille , G. Martel[23] a mené une étude en 1962 sur les habitants du village Lovéa qui sont très peu touchés par la civilisation occidentale. Elle explique que l’usage de donner un nom qui se perpétue de génération en génération, condition nécessaire pour tenir un état civil, n’existe pas. La notion même de nom de famille , telle que les Occidentaux la conçoivent est étrangère à la culture khmère et a été, difficilement, imposée par le Protectorat français (1863-1953). Dans la société traditionnelle et jusqu’en 1860 environ, les gens portaient un nom unique composé d’une seule syllabe. S’ils devenaient de grands personnages, le roi leur accordait l’honneur et la distinction de faire précéder ce nom par un autre nom, en général un titre, qui devenait leur nom de famille . Ceux qui ont fait des études, avaient une vie sainte, un poste de fonctionnaire et qui voulaient se distinguer de la masse paysanne prirent l’habitude de porter des noms multisyllabiques.

            La politesse sociale, dans les situations de représentation, exige l’emploi du titre suivi du nom  et du prénom ou suivi du prénom seulement. Cette dernière combinaison est différente de la politesse occidentale qui exige l’emploi du titre et du nom de famille .

1.2.2.3.                    Dimension lexiculturelle : analyse d’une chanson avec les 3ème et 4ème années : « Veuf sans avoir été marié »

 Les difficultés d’ordre culturel rencontrées au cours de l’apprentissage d’une langue étrangère sont très variées. Parmi celles-ci, la valeur culturelle ajoutée au lexique de la langue apprise reste peu accessible aux étudiants. Nous pensons que l’utilisation de la chanson  est un moyen d’y accéder.

En effet, la chanson  quelle que soit l’évocation qui en est faite, offre toujours quelques images de la société. Sa mélodie, son rythme et son contenu reflètent l’esprit de la société dans laquelle elle a été composée. Ainsi, les idées qu’elle transmet rappellent le type de culture à laquelle elle appartient. Même si certains sujets sont universels (le thème de l’amour), suivant le lieu et/ou l’époque, ils ne seront pas abordés de la même façon.

La chanson  est par conséquent le reflet de la société. Elle traduit l’évolution sociale et les différents changements qui peuvent avoir lieu.

La chanson véhicule les aspects culturels et son utilisation en classe permet aux apprenants de les aborder de manière divertissante. Elle est le lieu où s’actualisent des implicites culturels. Ses paroles reflètent une certaine réalité ou une part de rêve partagées par la communauté à laquelle l’auditeur appartient. Elle est donc « l’expression d’une vision du monde singulière, proposée, sinon imposée, par une mentalité collective fonctionnant à la manière d’un inconscient social extrêmement puissant, construit au fil de l’histoire d’un peuple »[24]. Sa charge « connotative » est très importante. Comme la poésie, elle est le fruit d’interprétations diverses. C’est pourquoi, chacun la perçoit en fonction de son propre vécu.

Nous avons expérimenté avec les étudiants de 3ème et 4ème années de khmer l’utilisation d’une chanson  datant des années 60 intitulée en français : « Veuf sans avoir été marié »[25] de Sin Sisamut, le chanteur le plus connu dans le monde de la chanson khmère. Cette chanson présente pour les étudiants un grand intérêt non seulement à cause de la diversité du vocabulaire, mais aussi à cause des multiples allusions qui sont faites à des faits culturels.

Pour les étudiants francophones de khmer, le titre de la chanson est déjà révélateur de la culture khmère.

Nous avons choisi la chanson dont le thème porte sur le mariage , parce que dans toutes les cultures, on retrouve le mariage. Ce dernier est plus ou moins important d’une société à l’autre et d’une tradition à l’autre. Au Cambodge, c’est une institution très importante. En effet, traditionnellement, les Cambodgiens qui vivent en union libre sont d’une part mal considérés par leurs familles et leur entourage et se sentent, par conséquent, mis au ban de la société. D’autre part, les enfants nés hors mariage sont considérés comme illégitimes.

Au Cambodge, le mariage se déroule toujours en présence d’un très grand nombre de personnes. En effet, les invités sont considérés comme témoins du mariage ; plus il y a d’invités, meilleure est l’ambiance et plus il y a de participants pour se partager les frais du banquet[26] comme c’est la coutume  au Cambodge.

Il est à rappeler qu’avant de travailler cette chanson, nous avons demandé à un ou deux étudiants de faire un exposé sur le mariage  khmer. Les étudiants sont sensés être au courant des différentes cérémonies traditionnelles et religieuses du mariage. Savoir tout cela au préalable est indispensable pour la compréhension de la chanson.

Par ailleurs, il s’agit d’un texte dont le style est extrêmement recherché : le pronom sujet est quasiment absent et chaque couplet commence par un verbe.

Lors de la première écoute, les étudiants n’ont pratiquement rien compris, ils ont retenu seulement quelques mots déjà rencontrés. A la deuxième écoute, ils ont pu comprendre globalement de quoi il s’agissait.

D’après eux, les difficultés sont diverses : d’une part, ils n’ont pas d’habitude d’écouter des chansons khmères, ce qui leur demande un grand effort pour essayer de comprendre ; d’autre part, le plus difficile est le vocabulaire.

Cette chanson  comporte de nombreux mots à charge culturelle  partagée :

Veuf sans avoir été marié

 Dans les formulaires administratifs, par exemple dans celui de demande de visa, la rubrique de situation de famille propose plusieurs mots du même champ lexical, à savoir, célibataire, marié(e), divorcé(e), veuf(ve), etc. Pour ce micro-système lexical, quand un mot est choisi, les autres sont donc exclus. Pourtant, le terme « veuf(ve) » n’a pas la même acception d’une culture à l’autre. Dans la culture française, d’après le dictionnaire le Petit Robert, le mot désigne une personne dont le conjoint est mort. Mais, dans la langue et dans la culture khmères, le terme veuf(ve) désigne à la fois, la personne dont le conjoint est mort, les divorcés et les fiancés qui n’ont pas pu se marier à cause de la mort de l’un des deux dans la période située entre les fiançailles et le mariage . Normalement, les cérémonies de mariage ont lieu quelques mois après les fiançailles.

La tente

Puisque le Cambodge pratique le régime matriarcal, les cérémonies du mariage ont toujours lieu chez la mariée. La maison de la mariée ne peut pas recevoir tous les invités aux différentes cérémonies. Une tente provisoire mais de très grande taille est alors montée pour accueillir ces personnes lors du banquet de noce.

Les invités, les invitations au mariage

Etant donné que les invités sont considérés comme témoins du mariage, les familles des mariés invitent non seulement leurs proches, mais aussi quasiment toutes les personnes de leur entourage qu’elles connaissent pourtant plus ou moins bien.

Le jour où le cortège apporte la dot

Au début du siècle, le mariage traditionnel au Cambodge durait sept jours. Par la suite, il fut réduit à trois jours. Ainsi les cérémonies étaient réparties selon le nombre de jours et étaient célébrées selon un rituel qui respectait la liturgie traditionnelle. C’est la raison pour lesquelles, dans la chanson , on utilisait le terme « jour » au lieu de « cérémonie ». Mais, depuis 1970, pour des raisons économiques, il ne dure plus qu’un jour. Les cérémonies traditionnelles sont donc raccourcies.

Le jour du mariage, le marié va chez la mariée. Il tient à la main des fleurs d’aréquier et est accompagné par un long cortège conduit par un achar, maître des cérémonies. Le cortège est composé des garçons et des enfants d’honneur, des parents et des invités proches. Ces derniers portent des gâteaux, des fruits, des boissons, etc. Puis, la mariée accueille le marié devant la porte de chez elle pendant que l’achar sonne les trois coups de gong traditionnels. La mariée met une guirlande de fleurs embaumées au cou du marié. Ensuite, tous les deux entrent dans la maison de la mariée, suivis des gens du cortège.

Le jour de la cérémonie du lancer des fleurs d’arequier

Après que les parents, les oncles, les tantes, etc., ont noué des bracelets de fils aux poignets des mariés, c’est la cérémonie du lancer des fleurs d’arequier : l’achar détache les deux bouquets de fleurs d’aréquier et les distribue à toute l’assistance qui les jette sur les mariés en formulant des vœux de bonheur.

Rembourser le prix de la dot

Selon le régime matriarcal au Cambodge, l’homme ou la famille du garçon, après avoir demandé la main de la jeune fille, offre une dot à sa famille. Entre les fiançailles et le jour de mariage, il est possible que la famille  de la fille rembourse la dot s’il y a un problème quelconque.

Crématorium : bouddhisme, brûler les cadavres

Les Khmers pratiquent quasiment tous le bouddhisme du Petit Véhicule. Dans cette religion, après la mort, les défunts sont emmenés au crématorium qui se trouve dans l’enceinte d’une pagode. Une fois la crémation achevée, un achar[27] recueille les ossements résiduels. Ils sont lavés avec du jus de noix de coco, puis enveloppés dans un tissu blanc et enfermés dans un urne surmontée d’un couvercle. L’urne est ensuite placée sur l’autel des ancêtres. Celui-ci contient au moins une photo de la personne disparue.

Bien que tous ces mots aient été expliqués, les étudiants ne sont pas sûrs de bien comprendre cette chanson . Cela est dû d’une part, à l’histoire de cette chanson qui est assez compliquée et d’autre part, aux métaphores utilisées qui ne sont pas vraiment faciles à comprendre.

Nous ne nous y attardons pas. Cependant, nous tentons de dégager son sens global de façon que les étudiants aient une idée de ce dont il s’agit.

            Nous poursuivons notre travail par l’analyse de cette chanson . La dimension culturelle (aspect « connotatif ») est parallèlement présentée.

            Le premier couplet introduit la thèse de la chanson . Cette thèse pose le problème d’un mariage  fondé sur l’argent. Les valeurs telles que l’honneur sont mises à l’écart et même bafouées. Il y est donc mis en relief certains aspects de la société cambodgienne dans laquelle, aujourd’hui encore, le mariage arrangé est répandu.

            Dans les deuxième et troisième couplets, il est question des cérémonies de mariage. Celles-ci sont illustrées au travers de mots-clés comme cortège, dot, fleurs d’aréquier. Un coup de théâtre intervient au milieu du troisième couplet. Le mariage est interrompu en pleine cérémonie : la famille de la mariée revient sur sa décision (elle rembourse la dot).

            Le dernier couplet peut s’interpréter de deux façons différentes. D’une part, sous prétexte que la mariée est morte, le prétendant est présenté comme « Veuf sans avoir été marié ». D’autre part, on met en parallèle les deux dernières propositions. Dans chacune d’elle, un acte contradictoire survient. Premièrement, le cercueil arrive au crématorium, mais il n’est pas brûlé. De même que le cadavre est « ramené intact ». C’est le dénouement de cette histoire dans laquelle le marié se rend compte qu’il a été dupé. Aussi s’interroge-t-il sur le mariage et sur ses implications financières, ce qui nous ramène au premier couplet. La thèse qui y est exposée appelle une conclusion que chaque auditeur pourra tirer en fonction de sa propre expérience, de sa propre perception[28].

2.   Propositions didactiques 

Devant la richesse des particularités de la langue khmère, tant sur le plan phonétique que sur celui du système d’écriture, nous avions imaginé que les étudiants rencontreraient de très nombreuses difficultés au cours de leur apprentissage. Cependant, après avoir enseigné le khmer pendant deux ans à l’Inalco, nous nous sommes aperçu que, outre des difficultés inhérentes à la structure de la langue, d’autres venaient s’ajouter dont l’existence était due à des questions de programme  et de méthodes d’enseignement . 

2.1.          Un programme nouveau 

Nous avons constaté dans la première partie de ce travail que le programme des cours comportait des faiblesses. Les objectifs  paraissent et la progression  semblent vague. Les techniques d’enseignement  sont traditionnelles. En effet, il est systématiquement fait recours à la L1. Enfin, aucun manuel de base n’existe pour les niveaux débutant et intermédiaire.

A partir de ces constatations, nous avons essayé de formuler et de proposer un programme  d’enseignement du khmer  intitulé programme nouveau  dans lequel nous suggérons des objectifs  utilitaires, permettant d’accéder à une compétence de communication (orale et/ou écrite), à la culture courante et à une dimension interculturelle. Ce programme nouveau propose une progression  ou une ligne directrice comme la progression du manuel de français Archipel, méthode à l’approche communicative, avec laquelle les enseignants sont libres de commencer par n’importe quelle unité sans pour autant sortir des objectifs définis. Quand les objectifs sont bien définis, la coordination s’établit alors plus facilement entre les enseignants. Cela assure donc de procéder par étapes dans l’acquisition des connaissances par les élèves qui auront ainsi moins de difficulté pour s’auto-évaluer.

Le programme nouveau propose également des techniques d’enseignement  adéquates, non traditionnelles (on ne recourra pas à la traduction systématique). Ces techniques d’enseignement  s’inscrivent dans l’approche communicative : la langue maternelle n’est ni systématiquement écartée, ni systématiquement utilisée ; « l’alternance codique » est occasionnelle. Ces techniques[29] sont adaptées par les enseignants pour atteindre les objectifs  déterminés (voir 3.2. p.22).

Le contenu de ce programme nouveau est présenté comme dans le tableau suivant. Nous développerons ultérieurement les objectifs qui y sont présentés.


 

[1] Rappelons qu’en français, les voyelles sont ordinairement brèves.

[2]Phonétiquement, on distingue les voyelles monotongues, c’est-à-dire celles dont le timbre reste le même pendant toute la durée de l’émission, et les diphtongues, celles qui changent de timbre au cours de l’émission par suite d’un changement de position des organes vocaux. Les diphtongues cambodgiennes sont normalement longues, leur attaque est fortement marquée, et leur finale n’est que faiblement prononcée.

 

[3] Cette opposition est souvent ressentie comme telle par beaucoup de personnes. Il s'agit d'une opposition entre une langue soutenue, de construction solide, mais alourdie par une surabondance de termes d'introduction récente, qui est celle de l'administration, de la politique ou de la presse, par opposition à la langue courante, concise, rapide, qui fait l'économie des éléments relationnels.

[4] Les Khmers de la diaspora.

[5] Un étudiant fait la citation suivante : « petit grain deviendra grand ».

[6] Jeux de rôle, exploitation de documents vidéo khmers.

[7] KERBRAT-ORECCHIONI C. Les interactions verbales, Tome III, Armond Colin, Paris, 1994, p. 7

[8] Cf. COEDES G., Les peuples de la péninsule indochinoise, cité par J. ROUER, op. cit.

[9] Voir PONCHAUD F., Cambodge, année zéro, Julliard, Paris, 1977, pp. 153-172

[10] SUN H.-S., « Le français, outils de communication pour les sujets coréens en situations exolingue », in LIDIL n °5 : l’apprenant asiatique face  aux langues étrangères, Univ. Stendhal, Grenoble, 1992, p. 46

[11] BERTRAND D., « Analyses de situation de communication avec des Vietnamiens », in Intercultures, n° 15, octobre 1991, p. 83

[12] PONCHAUD  F., « Elections et société khmère  », in Les Cambodgiens face  à eux-mêmes, Dossier pour un débat , Fondation pour le progrès de l’homme, n° 4, 1993, p. 146

[13] MARTIN M.-A., Le mal cambodgien, Histoire d’une société traditionnelle face à ses leaders politiques 1946-87, Hachette, Paris (Histoire des gens), 1989, p. 27, cité dans NEPOTE J., Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain : quelques aspects et quelques applications du modèle les régissant, Ed. Olizane, Genève, 1992

[14] NEPOTE J., 1992, op. cit. pp. 13-14

[15] id. p. 14

[16] SUN H.-S., 1992, op. cit. pp. 31-66

[17] Cf. GOFFMAN E., La mise en scène de la vie quotidienne, 1. La présentation de soi, Les Editions de Minuit, Paris, 1973, p. 64

[18] Les enfants s’adressent aux parents avec les expressions )a: [pa] « papa » ou m:ak; [mak] « maman » s’ils sont citadins, Buk  [puk] et Em: [mE] s’ils sont villageois.

[19] NEPOTE J., 1992, op. cit. p. 111

[20] id. p. 112

[21] ibid. p.116

[22] PONCHAUD F., 1977, op. cit. pp. 154-155

[23] MARTEL G., Lovéa village des environs d’Angkor, 1962 (217 pages), cité par J. ROUER, op. cit.

[24] BROCHE M. et al., Comment donner une représentation vivante d’une langue-culture étrangère en milieu exolingue ? Une approche par le biais de la chanson, Dossier de cercle de mai, ERADLEC, Univ. de Paris III, 1997-1998, p. 3

[25] Le texte de cette chanson  se trouve en annexe n°2, pp. 102-103

[26] Chaque invité participe financièrement à la manifestation.

[27] Dans ce cas, l’achar est un laïc qui sert d’intermédiaire entre les moines et les fidèles et qui décide du jour et de l’heure les plus fastes pour la crémation.

[28] Suite à une explication de cette chanson, certains étudiants ont manifesté un certain étonnement.

[29] Nous entendons par « techniques » les activités variées comme, par exemple, les jeux de rôles, les activités ludiques, etc.

1.1.1.               Tableau synoptique du programmenouveau[1]

 

Module

Intitulé

1ère année (1er semestre)

 

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien

Apprentissage de la lecture du cambodgien

1ère année (2ème semestre)

Cambodgien élémentaire

Initiation au cambodgien de base à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien de base

2ème année (1er semestre)

Cambodgien intermédiaire I

Initiation au cambodgien intermédiaire à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien intermédiaire

2ème année (2ème semestre)

Cambodgien intermédiaire II

Pratique de l’écrit en cambodgien II

Pratique de l’oral en cambodgien II

3ème année (1er semestre)

Cambodgien avancé I

Cambodgien avancé à l’oral et à l’écrit

Analyse de textes de civilisation en cambodgien

3ème année (2ème semestre)

Cambodgien avancé II

Pratique de l’exposé oral en cambodgien

Expression écrite cambodgienne

4ème année (1er semestre)

Cambodgien de perfectionnement

Expression écrite et orale

Etudes de documents audiovisuels authentiques

Expression cambodgienne moderne

Lecture de la presse écrite cambodgienne

Littérature romanesque moderne cambodgienne

4ème année (2ème semestre)

 

Pratique du cambodgien de perfectionnement

Problématique et pratique de la traduction

Perfectionnement de la pratique de l’oral en cambodgien

Expression cambodgienne contemporaine

Langue et vie quotidienne au Cambodge

Littérature romanesque cambodgienne contemporaine

[1] Voir la comparaison entre le programme du cours depuis 1986 et le programme nouveau   en annexe n°3, p.104

1.1.1.               Description du contenu des modules d’enseignement 

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien

Apprentissage de la lecture du cambodgien

Ce module d’enseignement est orienté vers l’acquisition progressive du système phonologique et graphique de la langue khmère  par le biais du manuel d’Alain Daniel intitulé Apprendre à lire et à écrire le cambodgien[1]. Cette acquisition permettra de maîtriser la lecture des textes de niveau élémentaire. En parallèle à l’acquisition de la lecture, les apprenants s’initieront également à l’expression élémentaire dans des situations de communication de la vie quotidienne au Cambodge.

Cambodgien élémentaire

Initiation au cambodgien de base à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien de base

Ce module d’enseignement a pour objet de donner aux apprenants la possibilité d’acquérir une connaissance de base de la langue khmère, tant par l’étude en laboratoire de langue à l’aide de moyens audio et audiovisuels que par des exercices. Ces données orales et écrites seront les éléments constitutifs de base de nombreuses unités didactiques dont les thèmes porteront sur la vie courante. 

Cambodgien intermédiaire I et II

Initiation au cambodgien intermédiaire à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien intermédiaire

Pratique de l’écrit en cambodgien II

Pratique de l’oral en cambodgien II

Ce module d’enseignement qui se veut être la suite du module d’enseignement du cambodgien élémentaire aura pour objet l’acquisition de connaissances plus approfondies de la langue khmère. L’accent sera particulièrement mis sur les réalités du Cambodge contemporain par des documents semi-authentiques permettant ainsi une approche plus complète de la culture courante par le truchement de la langue. 

Cambodgien avancé I et II

Le cambodgien avancé à l’oral et à l’écrit

Analyse de textes écrits en cambodgien

Pratique de l’exposé oral en cambodgien

Expression écrite cambodgienne

En premier lieu, ce module d’enseignement qui sera la suite du module d’enseignement du cambodgien élémentaire, aura pour objet l’acquisition de connaissances plus complexes de la langue et de la culture khmère. Elle visera également la pratique de l’exposé oral. En second lieu, ce module sera plus particulièrement axé sur l’apprentissage de la logique interne et sur celle de la structure des textes khmers. Cela se fera grâce à la lecture et l’analyse des textes écrits portant essentiellement sur la culture et l’actualité du Cambodge.  

Cambodgien de perfectionnement

Expression écrite et orale

Cet enseignement vise la maîtrise de compétences tant écrites qu’orales, afin d’améliorer de manière notable la prise de parole et la rédaction. Ces deux approches sous-tendent la connaissance des techniques argumentatives propres à la langue khmère . 

Etudes de documents audiovisuels authentiques

Cet enseignement sera basé sur l’utilisation exclusive de documents authentiques (programmes radiophoniques et télévisés, fictions cambodgiennes, etc.) ayant pour thèmes tous les aspects sociaux, culturels, politiques et économiques du Cambodge d’aujourd’hui. La pratique de l’oral visera à la fois la compréhension de la langue des médias et celle de la conversation courante, au travers de discussions portant sur les thèmes inclus dans ces documents. 

Expression cambodgienne moderne

Littérature romanesque moderne cambodgienne

Lecture de la presse cambodgienne

Cet enseignement proposera l’utilisation d’articles de presse, d’extraits de romans et de nouvelles contemporains, des textes littéraires. Il sera également consacré à la lecture et la compréhension de textes authentiques, dont le style permettra une prise de conscience de l’état de diversité de la langue du point de vue synchronique. 

Pratique du cambodgien de perfectionnement

Théorie et pratique de la traduction

Cet enseignement permettra de mettre en évidence, au-delà de l’emploi de structures linguistiques différentes, les oppositions radicales entre les mentalités et les visions du monde. Les ambitions de ce cours ne se limiteront pas à l’acquisition d’outils de traduction, mais permettront une approche plus approfondie des caractéristiques particulières de la langue et de la culture khmères. 

Perfectionnement de la pratique de l’oral en cambodgien

Cet enseignement aura pour ambition de faire acquérir les techniques oratoires visant à convaincre un auditoire en abordant par exemple, sous forme d’improvisation, des documents de diverses natures. Cela devrait permettre aux apprenants d’avoir confiance en eux, un élément nécessaire à la communication directe avec les autochtones. 

Expression cambodgienne contemporaine

Langue et vie quotidienne au Cambodge

Littérature romanesque cambodgienne contemporaine

Cet enseignement se caractérisera par une étude contrastive des réalités cambodgiennes actuelles. Il s’agira de montrer que le Cambodge n’est pas figé dans des croyances ancestrales, dans les fêtes traditionnelles et dans une réalité rurale immuable, mais qu’il connaît des mutations rapides sur le plan économique, social et donc culturel. Cette complexité de la société cambodgienne sera étudiée à travers des auteurs contemporains (romanciers, essayistes) et prendra en compte le vocabulaire spécifique.

1.2.          Les techniques d’enseignement  adéquates 

1.2.1.               Pour les première et deuxième années

En suivant le programme  nouveau, nous allons expliquer les techniques d’enseignement  adéquates, afin de réaliser les objectifs décrits dans 3.1.2.

Comme nous l’avons déjà dit plus haut, au début de la première année, la maîtrise de la lecture et de l’écriture est indispensable pour la suite de l’apprentissage. Ainsi, lorsqu’un étudiant confond deux mots homophones ou phonétiquement proches, l’enseignant peut expliquer le problème soit en montrant la graphie, soit en donnant des exemples qui prouvent que ces mots sont réellement différents. Nous jugeons donc nécessaire de commencer par ce que nous avons intitulé Initiation au cambodgien (Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien et Apprentissage de la lecture du cambodgien). Sur ce plan, nous suivons ce qui se pratique déjà actuellement.

Une fois la lecture et l’écriture maîtrisées, nous pourrons commencer les cours pour amener l'étudiant à une connaissance élémentaire de la langue khmère , centrée sur la capacité de communication, à l’oral comme à l’écrit, en compréhension comme en expression.

Les cours se dérouleront selon un programme  composé d’unités didactiques dont les thèmes porteront sur la vie quotidienne cambodgienne.

 

            Nous proposons ici même un schéma inspiré du manuel Libre Echange 2 et représentant notre conception de ce que doit être une unité didactique :

 

 

Text Box: Schéma n° 1

 

 

 

 

 

 

 


            Le dialogue, qui se trouve au cœur de l’unité didactique, porte sur un thème relevant de la vie quotidienne comme par exemple « qui êtes-vous ? », etc. Les objectifs phonétiques (travailler sur tel ou tel son) et grammaticaux seront définis à partir de ce dialogue. Les enseignants peuvent donc chercher des exercices existant dans les manuels ou fabriquer des exercices qui gravitent autour du thème général du dialogue ou de l’unité didactique.

Nous suggérerons alors :

-         pour les activités phonétiques, à partir des objectifs définis, différents types d’exercices comme la discrimination auditive, l’écoute de l’enregistrement et l’observation des différentes graphiques de sons sélectionnés. L’écoute et la répétition, la répétition en comptant, l’écoute et l’imitation de l’intonation. Ces activités se dérouleront aussi bien dans la classe que dans le laboratoire de langue.

-         pour les activités de grammaire : dans le but d’atteindre les objectifs  définis, l’utilisation de toutes sortes d’exercices grammaticaux à savoir les QCM, les exercices à trous, etc.

Tout en restant dans le thème général du dialogue, nous proposons de travailler les aspects concernant le comportement, la civilisation et la culture. Tout d’abord, pour l’aspect comportemental, l’enseignant peut chercher ou fabriquer un texte explicitant la vie de tous les jours concernant le thème étudié. Il en est de même pour la civilisation, si ce n’est que l’enseignant introduit un ou plusieurs documents authentiques sur un fait de civilisation relatif au thème général. Enfin, pour la partie  culture, l’enseignant peut aborder un fait culturel en utilisant un ou plusieurs documents authentiques comme une chanson , une poésie, etc. Pour chaque document ou texte, l’enseignant fabrique un appareil pédagogique qui contient la compréhension écrite, l’analyse de discours, le travail sur le vocabulaire, l’expression orale et écrite (voir le schéma n°2 en annexe n°4, p.105).

Concernant le niveau débutant, nous sommes conscient qu’il est difficile d’utiliser l’appareil pédagogique que nous venons de décrire. Il est donc souhaitable de se limiter, pour le côté comportemental, à l’explication des spécificités culturelles  en utilisant le verbal et le non-verbal. Pour la civilisation, il conviendra d’aborder par exemple un extrait de manuel de khmer pour les enfants. Pour la culture, nous proposons l’utilisation de chansons, de poésies populaires enfantines (voir le schéma n° 3 en annexe n°5, p.106 ) qui sont, en général, faciles. 

En ce qui concerne le déroulement du cours, il s’agit de travailler tout d’abord sur la compréhension globale du dialogue. L’enseignant peut travailler en premier lieu sur l’image du dialogue, s’il y en a une, en posant des questions fermées afin d’identifier les éléments constitutifs de l’image. En deuxième lieu, il fait écouter le dialogue et pose des questions permettant aux apprenants de comprendre globalement le dialogue, pour ensuite parvenir à une compréhension détaillée. Enfin, l’enseignant explique les mots de vocabulaire importants dans le dialogue en utilisant le verbal ou le non-verbal. La traduction du vocabulaire en L1 est déconseillée.

Ensuite, l’enseignant peut passer aux exercices de phonétique en utilisant comme support des moyens audiovisuels et des documents écrits. Enfin, pour les activités de grammaire, en premier lieu, divers exercices seront proposés aux apprenants à l’oral et à l’écrit. En second lieu, l’enseignant invitera les apprenants à découvrir les règles à partir des exercices faits. Ces deux étapes se font en langue étrangère (L2).

Une fois que les aspects linguistiques sont traités, l’enseignant peut aborder les aspects culturels sur le thème général de l’unité didactique en utilisant les supports ou documents que nous avons présentés plus haut. Les techniques d’enseignement  pour ce type d’activité sont l’utilisation des questions fermées et semi-ouvertes incitant les apprenants à parler.

Pour clore l’unité didactique, quelques exercices seront proposés aux étudiants. Ils viseront la maîtrise de situations de communication authentiques sous forme de jeux de rôle et d’activités ludiques reprenant tout ce que les apprenants auront étudié. 

            Dans la situation actuelle, à l’Inalco, l’enseignement du khmer  des trois premières années est dispensé par deux enseignants, un professeur de khmer français et un lecteur venu du Cambodge. Ainsi, pour appliquer l’unité didactique présentée précédemment, nous pensons que les deux enseignants devraient se répartir judicieusement les activités présentées. C’est ainsi que la compréhension orale pourrait être confiée au professeur français, l’activité phonétique étant la tâche du lecteur … Cela montre qu’une coordination parfaite entre les enseignants est requise, afin d’assurer au mieux le fonctionnement des cours.

1.2.2.               Pour les troisième et quatrième années

Pour les modules d’enseignement des troisième et quatrième années, nous proposons les techniques d’enseignement  suivantes :

-         En ce qui concerne l’enseignement de l’écrit dont les intitulés du cours sont Analyses de textes écrits et Expression écrite, les techniques reposent sur l’analyse des éléments constitutifs du texte tels que les mots de liaison, les termes utilisés pour énumérer les idées, etc. Une fois que le squelette du texte a été repéré, l’enseignant demande aux apprenants d’inventer par exemple un autre texte tout en se servant des éléments du squelette. Les cours se feront en L2.

-         Quant à l’enseignement de l’oral dont les intitulés du cours sont Pratique et perfectionnement de la pratique de l’exposé oral et Expression orale, les techniques consistent en une présentation théorique, par l’enseignant, de ce qu’est l’exposé oral. Ce dernier il demande ensuite aux apprenants d’en préparer un d’environ 15 minutes sur un thème de leur choix dans le cadre de la langue et de la culture khmères.  Le rythme de l’exposé sera d’une fois par semaine. Les questions des autres apprenants peuvent être posées seulement à la fin de l’exposé. Quand le temps de questions-réponses sur l’exposé est terminé, l’enseignant intervient pour apporter d’éventuelles précisions sur certains points de l’exposé et le cas échéant pour corriger les erreurs de langue s’il y en a. Le prolongement de l’exposé oral, pour les quatrièmes années, sera un débat  sur le thème étudié. L’enseignant se transformera alors en animateur.

-         Les techniques d’enseignement  pour les cours d’Etude de documents audiovisuels authentiques sont les suivantes : chaque document audiovisuel authentique devrait ne pas dépasser 3 minutes ; si le document dure plus longtemps, il faudrait le découper en séquences de 3 minutes. Par exemple, pour un document radiophonique enregistré, dans un premier temps, l’enseignant travaille à l’oral sur la compréhension globale, puis sur la compréhension détaillée du document et, en second lieu, il distribue un texte lacunaire de la transcription du document étudié. Ces éléments manquants sont normalement des mots, des expressions, etc., qui représentent des exemples  de  l’objectif du cours. Les apprenants vont remplir les trous. Une fois que le texte de transcription est rempli, l’enseignant pose aux apprenants à peu près trois ou quatre questions sur le texte. Les apprenants peuvent répondre alors soit par écrit, soit à l’oral.

-         A propos de l’enseignement de la littérature romanesque cambodgienne moderne et la lecture de la presse cambodgienne, les techniques d’enseignement  se font, à partir d’articles de presse et d’extraits de romans et nouvelles contemporains, de textes littéraires, sous forme d’une lecture analytique effectuée parallèlement par l’enseignant et les apprenants. C’est-à-dire que l’enseignant donne des consignes ou une grille de lecture pendant que les apprenants essaient de suivre les consignes et de remplir la grille. Cette lecture analytique permet à ces derniers de connaître le style existant dans les documents abordés et de prendre conscience de l’état de diversité de la langue d’un point de vue synchronique.

-         Pour l’unité d’enseignement intitulée Théorie et pratique de la traduction, l’enseignant présente d’abord quelques théories importantes de la traduction, puis passe à la pratique en commençant par traduire en français des textes faciles, mais assez riches en spécificités linguistiques et culturelles khmères. En second lieu, des textes courts en français et en khmer seront proposés aux apprenants afin qu’ils les préparent à la maison. Leur préparation sera corrigée en classe.

-         Enfin, pour l’enseignement des unités intitulées La langue et la vie quotidienne au Cambodge et La littérature romanesque cambodgienne contemporaine, l’enseignement se fera, à partir d’extraits de romans d’auteurs contemporains et de documents de toute nature abordant des réalités cambodgiennes actuelles. L’enseignant distribuera un extrait de roman à l’avance, puis il présentera un document audiovisuel. Il demandera enfin aux apprenants de faire une étude contrastive. Sur les réalités sociales présentées, précisons qu’au Cambodge, les romans sont moins étudiés sur un plan stylistique qu’ils ne sont le prétexte à une exploitation sociologique des personnages et des situations présentées.

1.3.          Propositions de solutions  aux problèmes relevés dans la deuxième partie 

D’après le programme  nouveau et les techniques d’enseignement  adéquates  que nous venons de décrire, nous pouvons dire qu’une grande partie des difficultés phonétiques et  syntaxique sera résolue grâce aux exercices et aux activités proposées. Il en est de même pour les difficultés d’ordre culturel.

Néanmoins, nous sommes conscient qu’il existe toujours des difficultés chez les apprenants. Cependant comme elles ne revêtent pas la même importance selon les apprenants, nous proposerons les solutions  qui vont suivre. 

1.3.1.               Solutions phonétiques 

Nous avons sélectionné plus haut les trois difficultés les plus importantes. La première porte sur les consonnes nasales, sourdes et aspirées et les voyelles diphtonguées qui n’existent pas en français ; la deuxième est consacrée à la durée d’émission des mots due aux voyelles et à l’apostrophe khmère ; la dernière porte sur la consonne « r » [r] combinée à d’autre(s) consonne(s).

Afin de proposer des solutions  à ces difficultés, nous nous inspirons du mémoire de DEA de Mao Bunneang intitulé Les interférences phonétiques dans l’apprentissage du français par des apprenants cambodgiens[2]. Dans ce mémoire, l’auteur relève les erreurs phonétiques commises en français par des apprenants cambodgiens. Afin de proposer des pistes pour la correction de ces erreurs, il a fait une description détaillée et comparative des deux systèmes phonétiques français et khmer (voir les tableaux récapitulatifs des consonnes et des voyelles des deux langues en annexe n°6, pp. 107-109). Ensuite, il a analysé les erreurs ou les difficultés selon le système phonétique décrit. Enfin, il a proposé des méthodes de corrections phonétiques intitulées méthode articulatoire, méthode des contextes facilitants et méthode spécifique. La méthode articulatoire repose sur le postulat selon lequel l’émission des sons implique une connaissance relativement poussée du fonctionnement de l’appareil phonatoire. C’est en analysant et en pratiquant en même temps, à partir des schémas, les mouvements nécessaires à la réalisation d’un son que l’élève est amené à produire ce son »[3]. La méthode des contextes facilitants est « une méthode qui en s’inspirant de la méthode verbo-tonale permet de réduire les interférences phonétiques »[4] : après avoir pronostiqué les erreurs phonétiques, on va chercher, en fonction des phonèmes, les éléments (consonnes/voyelles) les plus favorables pour corriger ces erreurs ; « L'intervention consiste à replacer l'élément fautif dans un environnement optimal pour reconditionner l'audiophonation et ce, en recourant, selon les cas, à l'intonation, au rythme, à la tension, à la phonétique combinatoire et à la prononciation nuancée »[5]. La méthode spécifique est une « méthode qui propose une progression  "type" de cours de phonétique pour corriger des erreurs phonétiques »[6].

Ces trois méthodes nous semblent pouvoir s'appliquer dans la résolution des difficultés phonétiques des étudiants de khmer à l'Inalco.

            Pour pouvoir proposer une solution, il faudrait que nous sachions pourquoi les francophones ont ce genre de difficultés.

Les erreurs cités plus haut sont dues à plusieurs raisons. Nous n’en présenterons que deux, car nous estimons qu’elles sont les plus importantes. D’une part, elles sont dues à l'audibilité ou « perception auditive » : un apprenant qui ne discrimine pas un son ne peut pas le produire correctement[7]. D’autre part, ces difficultés sont dues à l’absence du phonème en question en français et aux interférences phonétiques.

-         Certaines consonnes nasales, sourdes et aspirées n’existent pas en français, elles posent des problèmes de prononciation aux apprenants du khmer. Ceux-ci ne peuvent que difficilement produire les phonèmes c[c], g[N], j[ø], q[cH], F[tH], eO[w«], eo[i«]. Il convient alors de prendre en considération ce phénomène pour pouvoir effectuer une correction phonétique « type ». Le meilleur moyen pour résoudre ce problème n’est sans doute que la méthode articulatoire.

-         Au plan articulatoire, les deux phonèmes [r] et [R] ne sont pas les mêmes, l’un est roulé et l’autre est uvulaire. En raison de l’absence de [r] dans leur système consonantique, les apprenants francophones adoptent [R] plutôt que [r] parce que ce phonème n’est pas facile à produire et qu’ils considèrent que ces deux sons sont identiques. De plus, pour eux, c’est encore plus difficile quand ce phonème est combiné avec d’autres consonnes et voyelles, c’est-à-dire lorsqu’il est dans un mot, comme dans RcUt [crot] moissonner, RsYl[sru«l|] facile. Tout cela est une difficulté supplémentaire pour la prononciation du khmer. La méthode articulatoire est également un moyen adéquat pour résoudre ces problèmes.

1.3.2.               Solutions syntaxiques 

Nous avons sélectionné plus haut les trois difficultés syntaxiques les plus courantes pour les apprenants francophones : l’ordre des mots dans le groupe nominal, les particules de temps et l’emploi des verbes.

Précisons que l’ordre des mots en khmer est très rigoureux et possède sa logique propre. Il est à rappeler que les mots khmers sont invariables : ni déclinaison, ni marque du genre, ni du nombre, ni conjugaison.

-         Le groupe nominal khmer commence toujours par un nom suivi généralement d’un adjectif (adjectif verbal et/ou adj. possessif, adj. numéral), d’un classificateur , d’un adj. démonstratif. Par exemple :

Nom + adj. verbal + adj. numéral + classificateur  :

pÞH FM mYy xñg

[pHti«h tHom mu«j|   kHnùN]

/maison grande une classificateur/

 « une grande maison » 

Nom + adj. possessif + adj. numéral + classificateur :

ecARsI ´ bI nak;;

[ca® srei  kHøom bei  nak]

/petites-filles  mes      trois classificateur/

« mes trois petites-filles ». 

Nom + adj. possessif + adj. num. + classificateur + adj. démonstratif :

      kµÜy   Rbus    Kat;    BIr   nak; enaH

[kHmu«j broh   ki«t     più  nak    nuh]

/ neveux        ses     deux classificateur là/

« ses deux neveux-là ». 

            Il existe également d’autres groupes nominaux composés d’une cascade de noms synonymes, car la redondance et la répétition ne posent pas de problème dans la langue khmère.

Par ailleurs, en khmer, on considère également la construction de « quel(le)(s) et combien » en français avec un nom, comme un syntagme nominal. C’est ainsi que :

Kat;      )an     Tij    esovePA    Na ?

[keat    baùn|  tiø     si«B pH«®  na]

/il         part.  acheter  livre       quel/

« Il      a      acheté    quel   livre ? »

Il est à noter qu’en khmer, le nom  esovePA [si«B pH«®] « livre » se trouve avant la particule interrogative Na  [na]. Quand il s’agit de pluriel, « quels livres », on utilise la particule NaxøH  [na kHlah]. Il en est de même pour b:unµan [ponman] « combien » en français. Par exemple :            Gñk   man       esovePA       b:unµan       k,al ?

 [nak   mi«n   si«B pH«®   ponman  kHbal]

/vous  avez     livres          combien   classificateur/

 « vous avez combien de livres ? ». 

Cet exemple montre que le syntagme nominal khmer est complètement différent de celui du français.

-         D’autre part, en khmer, le temps ne joue qu’un rôle effacé dans la classification des idées. De même que le mode n’existe pas pour les verbes en dehors de l’impératif.

Pour rendre la notion de temps, le Khmer recourt à des procédés qui lui sont propres, et qui révèlent une conception du temps et de l'espace différents des Français.

Et en plus, on peut mettre une phrase indiquant le passé ou le futur au présent en y ajoutant une particule temporelle comme « Hier, il vient chez moi » ou « demain, je vais à Bangkok, etc. ». Les particules sont donc très nombreuses.

-         Enfin, l’emploi des verbes pose plusieurs problèmes aux étudiants francophones ; dans les textes khmers, il y a souvent redondance verbale[8]. Certains verbes sont décomposés[9] et surtout, les verbes « auxiliaires » ne sont ni le verbe « avoir » ni le verbe « être »[10].

De plus, il existe un autre type de verbe que nous appelons les verbes complétifs.

Par exemple :      ´   eTA    pSar     Tij     RtI

[kHøom  t«®      pHa       tiø        trei]

/je           aller   marché acheter poisson/

« je vais au marché pour acheter du poisson ».

va     yk     kUnesar    [       ´

[Bi«   j«k        konsao   /aoj   kHøom]

/il       prendre  clé          donner  moi/

« il a pris la clé pour me donner ». 

Les verbes « acheter » et « donner » sont  des verbes complétifs. Ils s’associent à « aller » et à « prendre ».

G. Cambefort explique que cette notion de détermination du verbe par un autre verbe ne se trouve pas dans la phrase simple, qui en khmer suit le même ordre qu’en français (sujet-verbe-complément), mais dans la phrase complexe. Dans ce type de phrase, on rencontre souvent « un verbe indiquant le procès essentiel et un ou plusieurs verbes postposés qui apportent des nuances d’aspect ». D’où l’emploi de « verbes-doubles » dont le premier indique l’action proprement dite et le deuxième, placé plus loin, donne l’aspect déterminé, ou effectif, ou accompli, etc. Le nombre de ces verbes ne se limite d’ailleurs pas toujours à deux ; on en trouve parfois de véritables cascades, dont l’emploi a été jugé indispensable pour préciser progressivement la pensée[11].

      Puisque ces problèmes sont très diversifiés et généraux, il nous est très difficile de proposer des remèdes. Néanmoins, nous suggérons quelques méthodes qui devraient permettre de réduire ces difficultés.

            D’une part, la lecture. Il est conseillé aux apprenants de lire beaucoup. Cela devrait leur permettre de se familiariser avec la syntaxe, les particules de temps et l’emploi des verbes. Tout cela favorise des automatismes. En effet, en classe, quand un étudiant fait une erreur d’emploi d’une particule de temps par exemple, l’enseignant corrige. Si l’apprenant a déjà rencontré à plusieurs reprises cette particule en contexte, il a plus de chance de ne pas répéter la même erreur.

      D’autre part, les exercices structuraux (produire et transformer selon le modèle, substituer un des éléments de la phrase, etc.). Nous pensons qu’ils sont l’un des meilleurs moyens pour résoudre ce genre de difficultés.

      Enfin, les mini-activités d’expression écrite et/ou orale comme rédiger des petits textes de cinq à dix lignes sur divers sujets, des petites lettres en réponse à une carte postale d’un(e) ami(e), à une invitation, à des demandes d’information. Et dans le prolongement de ces activités écrites, nous proposons des jeux d’expression orale conduisant à des micro-conversations (au téléphone, dans la rue, au marché, à la poste, etc.).

En résumé, travailler les quatre compétences de l’approche communicative est la solution par excellence à toutes difficultés.

1.3.3.               Solutions d’ordre culturel

Nous avons exposé plus haut que les problèmes d’ordre culturel relevés par les étudiants sont nombreux. Nous avons en outre analysé quelques éléments culturels afin de montrer que les difficultés culturelles lors de l’apprentissage d’une langue sont dues à des pratiques, des conceptions ou une idéologie différentes d’une société à l’autre.

Ces difficultés sont variables selon les étudiants. C’est pourquoi, plutôt que  d’apporter des solutions  définitives, il conviendra de montrer la différence entre la culture de la langue étudiée et celle des apprenants.

Ainsi, pour présenter la différence entre la société française et cambodgienne au travers de la notion de hiérarchie, nous pourrions proposer l’analyse d’un document d’une émission télévisée du 10 juillet 1999 intitulée « La table ronde » diffusée par  TVK, une chaîne publique subissant la censure du gouvernement.

Nous voudrions signaler également qu’il est extrêmement difficile de trouver un document audiovisuel présentant un débat  ou des discussions en khmer aussi bien en France qu’au Cambodge. Quand on parle de débat, chaque intervenant donne son point de vue, puis le défend ; or nous avons fait remarquer plus haut que le fait de se singulariser, de donner une opinion personnelle n’est pas un schéma khmer.

Le thème de « La table ronde » porte sur « les problèmes de frontières ». Les intervenants de cette émission sont des politiciens, des membres du gouvernement (voir la liste en annexe n°7, p. 110). Nous sommes conscient que ces intervenants ne sont pas représentatifs des Cambodgiens en général. De plus, le thème du débat  ne relève pas de la vie quotidienne. Il nous semble cependant intéressant dans la mesure où il reflète certains aspects de la culture khmère.

En ce qui concerne l’analyse proprement dite du document, nous nous limitons à la forme seulement.

Avant toute chose, il nous paraît intéressant de comprendre ce que veut dire l’intitulé de l’émission « La table ronde » dans la société khmère. D’après le document, « La table ronde » désigne tout simplement le fait que chaque intervenant présente un exposé. Il n’y a pas de débat, ni d’échange d’idées. Or, quand on parle de « La table ronde », on pense en général à un débat et à des discussions sur un thème particulier.

D’autre part, dans les sociétés occidentales, lors d’un débat télévisé, le journaliste a pour rôle de distribuer la parole. Cela n’est absolument pas le cas dans cette émission. En effet, comme les intervenants sont gouverneur, vice-gouverneur ou secrétaire d’Etat, ils appartiennent à une hiérarchie élevée. Le journaliste ne se situe pas au même rang qu’eux. Il n’est donc pas digne du même respect. Le journaliste ne sert que de faire valoir. Il a pour rôle unique d’ouvrir et de clore l’émission.

Le rôle de modérateur est assuré par un conseiller du gouvernement qui est bien placé hiérarchiquement. Ce qui fait que chaque intervenant lui adresse, avant de parler, ses remerciements pour avoir obtenu la parole.

Chacun a sa place et attend son tour. Les rôles ne sont pas interchangeables.

Par ailleurs, il est à noter que, malgré l’intitulé de l’émission, tout est préparé à l’avance. En effet, certains intervenants lors de leur exposé lisent un texte. Cela ne reflète absolument pas la conception du débat, un élément intéressant dans la mesure où l’on souhaite travailler sur la notion de débat.

Conclusion

Cette étude nous a permis de préciser les difficultés entrevues à notre arrivée à l'Inalco. Nous avions à ce moment-là voulu proposer de nouvelles démarches  pédagogiques qui n'avaient alors, pas été retenues. 

Il nous semble que, par ce travail, nous avons apporté des arguments plaidant en faveur de réels changements dans l'enseignement : une progression plus stricte, une approche des dimensions communicative et interculturelle, des supports plus variés incluant les nouvelles technologies.

Cette année étant notre dernière année de travail à l'Inalco, conformément à notre contrat de travail, nous ne serons pas en mesure d'appliquer nos propositions d'intervention. Nous ne manquerons cependant pas de les suggérer à notre successeur. Quant à la réelle possibilité d'appliquer le programme  nouveau sur le terrain, elle est tout à fait relative. Si cette approche peut rencontrer un avis favorable de la part de l'employeur, elle peut tout aussi bien être freinée par la pesanteur de l'institution. 

Il pourrait être intéressant de prolonger ce travail en l'élargissant à l'enseignement dans d'autres grands pays (Grande-Bretagne, Etats-Unis, Japon). Cela permettrait de comparer les méthodes actuelles d'enseignement et les difficultés éventuelles. Et dans le prolongement d'une telle étude, il serait intéressant de mettre au point des démarches  communes.

Bibliographie 

Ouvrages

BYRAM Michaël (1992), Culture et éducation en langue étrangère, Hatier/Didier, col. LAL, Paris. 220 pages

CAMBEFORT Gaston (1950), Introduction au cambodgien, Les langues d’orient, G. P. Maisonneuve et Cie, Paris, 80 pages

CORMON  Françoise (1992), L’enseignement des langues : théorie et exercices pratique, Chronique sociale, Col. Synthèse, Lyon.

DANIEL Alain (1992), Lire et écrire le cambodgien : précis pédagogique raisonné écrit et à oral à l’usage des étudiants non-khmérophones, Institut de l’Asie du Sud-Est, Paris, 78 pages

GUIBERT Joël et JUMEL Guy (1997), Méthodologie des pratiques de terrain en sciences humaines et sociales, Armond Colin, Paris, 206 pages

GUMPERZ John (1989), Engager la conversation : introduction à la sociolinguistique interactionelle, Les éditions de Minuit, Col. Le sens commun, Paris, 185 pages

HUFFMAN Frankiln E.
- (1977), Litterary Reader and Glossary,
Yale University Press, New Haven and London, 325 pages.
- (1972), Intermediate cambodian reader, Yale University Press, New Haven and London, 499 pages.
- (1970), Modern spoken cambodian, Yale University Press, New Haven and London, 451 pages.
- (1970), System of writing and beginning reader, Yale University Press, New Haven and London, 365 pages.

JACOB M. Judith (1968), Introduction to cambodian, Orford University Press, London, 341 pages

KERBRAT-ORECCHIONI Catherine (1994), Les interactions verbales, Tome III, Armond Colin, Paris, 347 pages

LEWITZ Savoros (1968), Lectures cambodgiennes : notions succinctes, Librairie d’Amérique et d’Orient Adrien Maisonneuve, Paris, 111 pages

LIM Hak Kheang et PURTLE Dale (1972), Contemporary cambodian, Foreign Service Institut, Department of State, Washington, 649 pages

MASPERO Georges (1915), Grammaire de la langue khmère, Imprimerie Nationale, Paris, 489 pages

MIDOUX Marcel (1974), La dérivation en langue cambodgienne moderne, Ecole pratique des Hautes Etudes, 6è section, Centre de recherches linguistiques sur l’Asie Orientale, Paris, 267 pages

NEPOTE Jacques (1992) Parenté et organisation sociale dans le Cambodge moderne et contemporain : quelques aspects et quelques applications du modèle les régissant, Ed. Olizane, Genève, 255 pages

PONCHAUD François,
- (1990 ), La cathédrale de la rizière : 450 ans d’histoire de l’Eglise au Cambodge, Arthène Fayard, Paris, 237 pages
- (1977), Cambodge, Année zéro, Julliard, Paris.

PORCHER, L. (dir.) (1986), La civilisation, Didactique des langues étrangères, CLE International, Paris.

PUREN Christian (1988), Histoire des méthodologies de l’enseignement des langues, Nathan/CLE International, col. DLE, Paris

ROBERT Galisson (1980), D’hier à aujourd’hui, la didactique générale des langues étrangères, CLE International, col. DLE, Paris

ZARATE Geneviève (1986), Enseigner une culture étrangère, Recherches/ applications, Hachette, Paris, 159 pages

 Mémoires de DEA 

MAO Bunneang, Les interférences phonétiques dans l’apprentissage du français par des apprenants cambodgiens, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1998

CABANEL Claire, Les mécanismes de réappropriation de la mémoire collective : l’exemple du Cambodge, DEA de didactologie des langues et des cultures, Paris III, 1997

PO Map, Problèmes de la traduction en français d’un roman cambodgien : la rose de Païlin, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1998

 Articles et dossiers

BERNARD Solange (1948), « Le Cambodgien à l’Ecole Nationale des langues orientales vivantes », in Cent-cinquentenaire de l’Ecole des Langues Orientales, Imprimerie nationale de France, Paris, pp. 365-379

BERTRAND Didier (Octobre 1991), « Analyse de situation de communication avec des Vietnamiens : intérêt d’une approche ethnocommunicative et pragmatique» in Intercultures, n° 15

BROCHE M. et al. (1998), Comment donner une représentation vivante d’une langue-culture étrangère en milieu exolingue ? Une approche par le biais de la chanson , Dossier de cercle de mai, ERADLEC, Univ. de Paris III, 12 pages

CHHIV Yiseang (1998), Le discours identitaire des étudiants d’origine cambod-gienne de l’Institut national des Langues et Civilisations Orientales, Dossier de maîtrise de FLE, Paris III. 32 pages.

DANIEL  Alain (1995), « Le cambodgien », in Deux siècles d’histoire de l’École des langues orientales, Textes réunis par Pierre Labrousse, Editions Hervas, Langues’O, pp. 259-262

LONG Seam (1978), « L’étude de la langue khmère  en URSS » in Cahier de l’Asie du Sud-Est, n°4, Publications Orientales de France, Paris, pp. 81-88

MARTINI François (1942), « Aperçu phonologique du cambodgien » in Bulletin de la société de Linguistique de Paris, Tome 48 n° 124, C. Klincksiect, Paris, pp. 112-131

PINNOW H.-J., « Personnal pronouns in the Austroasiatic languages : a historical study » in Lingua, XIV, 1965, pp. 3-42

PONCHAUD François (1993), « Élection et société khmère  » in Les Cambodgiens face  à eux-mêmes, Dossier pour un débat, Fondation pour le progrès de l’homme, n° 4, pp. 144-151

PORCHER Louis  (Juillet – Septembre 1982), « L’enseignement de la civilisation en questions » in Etudes de Linguistiques Appliquées n° 47, coordonné par François MARIET, pp. 38 – 49

ROBERT Galisson (Juillet-août 1994), « Un espace disciplinaire pour l’enseignement/apprentissage des langues en France. Etat des lieux et perspective », in Revue française de Pédagogie, n° 108, pp.25-37

SUN Hyo Sook (1992), « Le français, outils de communication pour les sujets coréens en situations exolingue », in LIDIL n °5 : l’apprenant asiatique face  aux langues étrangères, Univ. Stendhal, Grenoble, pp. 31-66

 Annexes

 

Annexe n° 1 : Le questionnaire et les réponses                                                    p. 76

Annexe n° 2 : Le texte de la chanson intitulée « Veuf sans avoir été marié »          p.102

Annexe n° 3 : La comparaison entre le programme du cours depuis 1986 et le programme nouveau                                                                                     p.104

Annexe n° 4 : Schéma n° 2                                                                                  p.105

Annexe n° 5 : Schéma n° 3                                                                                  p.106

Annexe n° 6 : Tableaux récapitulatifs des voyelles et des consonnes des deux langues khmer-français       p.107

Annexe n° 7 : La liste des intervenants de « La table ronde »                                    p.110

Annexe n°1 : Le questionnaire et les réponses

Questionnaire destiné aux étudiants de khmer d’origine non cambodgienne de l’Inalco 

Ce document a pour but de collecter des renseignements sur le profil  sociologique des étudiants en khmer de l’Inalco et sur les raisons qui motivent leur apprentissage de la langue.

Ces données, une fois dépouillées, permettront d’enrichir un mémoire de DEA sur « L’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères en milieu exolingue : le cas de l’Institut national des langues et civilisations orientales ».

 Profil sociologiqueÄ

Nom : ………….……......……………..… Prénom :  .......................

Age : …………….  Sexe : …………… Nationalité : ………………………………….

Exercez-vous une activité professionnelle parallèlement à vos études ? Oui  Non 

Si oui , laquelle ?  ………………………………………………………………

Le khmer est-il votre cursus principal ?                                    Oui               Non 

Si non, quel est votre cursus principal ? …………………………..……………

Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ?                         Oui              Non 

Si oui , quand et pendant combien de temps y êtes-vous resté(e) ? …………… 

Situation familiale

Etes-vous marié(e) ?    Oui               Non 

Si oui , votre conjoint(e) est-il(elle) d’origine :  - cambodgienne ? Oui  Non 

- asiatique ?           Oui  Non 

Langues

Quelle langue utilise-t-on au quotidien dans votre famille  ?

              française       Autre  (laquelle ?)  …………………………….

Quel niveau estimez-vous avoir en khmer ? (très bonne maîtrise ,     passable ?,  rudimentaire?)

                        Parlé                Lu                    Ecrit

? ?           ? ?           ? ?

En dehors du français et du cambodgien, quelle(s) langue(s) connaissez-vous ?

( très bonne maîtrise , bonne maîtrise?,  passable ? )

Citez les principales :                           Parlé                Lu                    Ecrit                

-         ………………………………………     ? ?           ? ?           ? ?

-         ……………………………………….    ? ?           ? ?           ? ?

-         ……………………………………….    ? ?           ? ?           ? ?

 

Enseignement de la langue et de la culture

Eprouvez-vous des difficultés particulières :

- en phonétique            Oui               Non 

Si oui , lesquelles ……………………………….…………………………..…… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Si non, pourquoi ?  ………..…………………………………………………………………………..…………… …………………………………………………………………………………………………

- en syntaxe                  Oui               Non 

Si oui , lesquelles …………………………………………………………....…… ………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………………

Si non, pourquoi ?  ….……………………..……………………………………..……  

A propos de la culture courante :

 Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ?             Oui   Non 

Si vous êtes déjà allé(e) au Cambodge, avez-vous été étonné(e) par les manières d’agir et les comportements des Cambodgiens ?                        Oui  Non 

Si non,       pourquoi ?  ..………………………………………………………..…………...

Si oui ,        qu’est-ce qui vous paraît particulièrement étonnant ? ………………

Qu’est-ce qui vous paraît particulièrement différent de votre culture ?............... 

Pensez-vous qu’il serait intéressant d’étudier des spécificités culturelles  :

- de type extra-verbal (la gestuelle, les comportements, etc. ) ? Oui  Non 

- de type verbal (salutations différentes en fonction de l’interlocuteur, différences dans les remerciements, etc.) ?             Oui  Non  

Pensez-vous que ces spécificités culturelles  sont suffisamment étudiées en cours ?

Oui               Non 

            Si oui , précisez lesquelles et sous quelles formes ? ……………………………. ...…………………………………………………………………………………………………

            Si non, sous quelle forme souhaiteriez-vous qu’elles soient abordées ?

Articles de journal                               

Documentaires de télévision                 

Informations télévisées                         

Films de  réalisateurs cambodgiens       

Autres                                                 

Précisez  .……………………………………………………………………..…

Les motivations  de l’apprentissage de la langue khmère

Avant vos études de khmer,  par quel biais aviez-vous abordé la culture et/ou la langue khmère  ?

-         la littérature                                               

-         le cinéma                                                   

-         des documentaires                         

-         les journaux                                               

-         des contacts avec des amis cambodgiens   

-         des voyages au Cambodge                        

-         autres                                                        

Précisez ………………………………………………………………………………. …………………………………………………………………………………………

Est-ce que vous vous considérez comme bilingue ?                  Oui               Non 

 

Pourquoi étudiez-vous le khmer aux Langues Orientales ?

-     pour parfaire votre connaissance en langue                                               

-     pour parfaire votre connaissance de la culture khmère                               

            -     pour avoir un diplôme                                                              

-     pour utiliser cette langue en France dans votre profession              

-         pour compléter votre cursus universitaire                                      

-         pour utiliser cette langue dans votre projet de recherche ou d’étude           

-         pour accéder à la culture cambodgienne                                                   

-         pour aller travailler au Cambodge                                                 

-         pour des raisons familiales : époux / épouse cambodgien(ne),                    

enfants adoptifs cambodgiens, parrainage        

-         Autres                                                                                                     

Précisez   ...…………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………

Etes-vous plus attiré par la langue khmère   que par la culture ? Oui   Non 

Pourquoi ?  …………………………………………………………………………….

Voudriez-vous apprendre uniquement la langue ?         Oui  Non 

Pour quelles raisons ? ………………………………………………………………………………………….... ………………………………………………………………………………………… 

Fin du questionnaire .

Je vous remercie de votre coopération. Ces informations resteront anonymes et seront traitées uniquement et strictement dans le cadre d’un travail universitaire.

Questionnaire

destiné aux étudiants de khmer d’origine cambodgienne de l’Inalco

 

Ce document a pour but de collecter des renseignements sur le profil  sociologique des étudiants en khmer de l’Inalco et sur les raisons qui motivent leur apprentissage de la langue.

Ces données, une fois dépouillées, permettront d’enrichir un mémoire de DEA sur « L’enseignement et l’apprentissage de la langue et de la culture khmères en milieu exolingue : le cas de l’Institut national des langues et civilisations orientales »

 

Profil sociologiqueÄ

Nom : ………….………………………..…   Prénom : ..................................................

Age : ……….…….  Sexe : …………… Nationalité : ………………………………….

Exercez-vous une activité professionnelle parallèlement à vos études ?             Oui  Non 

Si oui , laquelle ? ………………………………………………………………………

 

Le khmer est-il votre cursus principal ?                        Oui  Non 

Si non, quel est votre cursus principal ? ……………………………………………

Avez-vous encore de la famille  au Cambodge ?           Oui   Non 

Si oui , quels sont les liens familiaux et quels rapports entretenez-vous avec ces personnes ? (correspondance régulière, aides financières, etc.)  ……………………………… ..………………………………………………………………...………………………………..

 

Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ? Oui              Non 

Si oui , quand et pendant combien de temps y êtes-vous resté(e) ? …………………

Lors de votre séjour au Cambodge, séjourniez-vous dans votre famille  ? Oui  Non 

 

Situation familiale

Père :   Quel âge a votre père ?                       …..………… ans

Quel est son niveau d’étude ?  ………………..………………………………..

Quelle était sa profession au Cambodge ?  …………………………………….

 Et  sa profession actuelle ? …………………………………………….

Mère : Quel âge a votre mère ?            ……………… ans

Quel est son niveau d’étude ? …………………………………………………..

Quelle était sa profession au Cambodge ? …………………………………….

 Et  sa profession actuelle ? …………………………………………….

Habitez-vous chez vos parents ?                      Oui               Non 

Avez-vous des frères et des sœurs ?                Oui               Non 

Si oui , indiquez leur âge ………………………………………………….

Etes-vous marié(e) ?                                       Oui               Non 

Si oui , votre conjoint(e) est-il(elle) d’origine :  - cambodgienne ?Oui  Non 

- asiatique ?          Oui  Non  

Langues

Quelle langue utilise-t-on au quotidien dans votre famille  ?

                        française       khmère         française et khmère   

Si vous utilisez le khmer, de quelle façon  le maîtrisez-vous?     Lu     Parlé  Ecrit  

- Maîtrise orale :   Je parle couramment                                   

                                        Je me débrouille                                         

                                         Je comprends mais je ne peux pas m’exprimer       

- Maîtrise écrite :  Je peux le lire           Très facilement  Facilement   Difficilement 

                                         Je peux l’écrire Très facilement  Facilement  Difficilement  

En dehors du français et du cambodgien, quelle(s) langue(s) connaissez-vous ?

( très bonne maîtrise , bonne maîtrise?,  passable ? )

Citez les principales :                                                   Parlé                Lu                    Ecrit    

-         ………………………………………..…          ? ?           ? ?           ? ?

-         ………………………………………..…          ? ?           ? ?           ? ?

-         …………………………………………..          ? ?           ? ?           ? ? 

Si vous avez des frères et des sœurs, dans quelle langue, communiquez-vous le plus facilement avec eux ?      française              khmère         française et khmère  

S’il vous arrive d’utiliser le français et le khmer, dans quel contexte utilisez-vous (à la maison, avec les amis, etc.)

 le khmer ? …………….…………………………………………

le français ?  ...………………………………………………. 

Enseignement de la langue et de la culture

Eprouvez-vous des difficultés particulières :

- en phonétique            Oui               Non 

Si oui , lesquelles …………………………………………………………

Si non, pourquoi ?  ………………………………………………………………..……

 - en syntaxe                  Oui               Non 

Si oui , lesquelles ………………………………………………………………..….

Si non, pourquoi ?  ………………………………………………………………………………… 

A propos de la culture courante :

Si vous êtes déjà allé(e) au Cambodge, avez-vous été étonné(e) par les manières d’agir et les comportements des Cambodgiens ?            Oui              Non 

Si non,             pourquoi ?  ……..……………………………………………………...

Si oui , qu’est-ce qui vous paraît particulièrement étonnant ? ……………………..……

 qu’est-ce qui vous paraît particulièrement différent de ce qui se passe en France ?..................... 

Pensez-vous qu’il serait intéressant d’étudier des spécificités culturelles  :

- de type extra-verbal (la gestuelle, les comportements, etc.) ?             Oui  Non 

- de type verbal (salutations différentes en fonction de l’interlocuteur, différences dans les remerciements, etc.) ?                                                                    Oui  Non 

 Pensez-vous que ces spécificités culturelles  sont suffisamment étudiées en cours ?

Oui               Non 

            Si oui , précisez lesquelles et sous quelles formes ? ……….………………………. ...…………………………………………………………………………………………………

            Si non, sous quelle forme souhaiteriez-vous qu’elles soient abordées ?

Articles de journal                               

Documentaires de télévision                 

Informations télévisées                         

Films de  réalisateurs cambodgiens       

Autres                                                 

Précisez  ………………………………………………………………………... ………………..………………………………………………………………… 

Les motivations  de l’apprentissage de la langue khmère

Quand votre apprentissage de la langue khmère  a-t-il commencé ?

            - dès la toute petite enfance avec lecture et écriture      Oui  Non 

- plus tard, lorsque vous en avez exprimé le désir                     Oui  Non  

Est-ce que vous vous considérez comme bilingue ?                  Oui   Non  

Pourquoi étudiez-vous le khmer aux Langues Orientales ?

-     pour parfaire votre connaissance en langue                                   

-     pour parfaire votre connaissance de la culture khmère                   

            -     pour avoir un diplôme                                                                  

-     pour utiliser cette langue en France dans votre profession 

-         pour compléter votre cursus universitaire                          

-         pour perfectionner une langue que vos parents parlent à la maison, langue familiale                                                                                                    

-         pour accéder à la culture cambodgienne                                        

-         pour retourner vivre au Cambodge                                               

-         pour aller travailler au Cambodge                                      

-         Autres                                                                                          

Précisez . …………………………………………………………………………... ………………………………………………………………………………………… 

Etes-vous plus attiré(e) par la langue khmère   que par la culture ?                    Oui   Non 

            Pourquoi ? ..…………….……………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………

Voudriez-vous apprendre uniquement la langue ?                                            Oui  Non 

Pour quelles raisons ? ………………………………………………………………....  

Fin du questionnaire .

Je vous remercie de votre coopération. Ces informations resteront anonymes et seront traitées uniquement et strictement dans le cadre d’un travail universitaire.

Réponses au questionnaire  

destiné aux étudiants de khmer d’origine non cambodgienne de l’Inalco

1.     FF1, étudiante, 18 ans, 1ère année

2.     FF2, étudiant, 27 ans, 1ère année

3.     FF3, étudiante, 24 ans, 1ère année

4.     FF4, étudiante, 21 ans, 1ère année

5.     FF5, étudiante, 56 ans, 1ère année

6.     FF6, étudiante, 56 ans, 1ère année

7.     FF7, étudiant, 42 ans, 1ère année

8.     FF8, étudiant, 20 ans, 1ère année

9.     FF9, étudiant, 31 ans, 1ère année

10. FF10, étudiant, 40 ans, 1ère année

11. FF11, étudiante, 18 ans, 1ère année

12. FF12, étudiante, 26 ans, 1ère année

13. FF13, étudiant, 56 ans, 2ème année

14. FF14, étudiante, 22 ans, 2ème année

15. FF15, étudiant, 23 ans, 2ème année

16. FF16, étudiante, 23 ans, 2ème année

17. FF17, étudiant, 24 ans, 3ème année

18. FF18, étudiante, 44 ans, 4ème année

19. FF19, étudiant, 51 ans, 4ème année 

20. J1, stagiaire de l’ambassade du Japon, 26 ans, 2ème année

Profil sociologique 

Tranches d'âge :           moins de 20 ans :  2  (F)

                                   Entre 20 et 26 ans :  9  (6F et 3H)

                                   Plus de 26 ans : 9  (4F et 5H)

Nationalité :                 Française : 19   (12F et 7H)

                                   Japonaise : 1 (M) 

Exercez-vous une activité professionnelle parallèlement à vos études ?

·        Oui  (13/20)       Si oui, laquelle ? ………

[FF2 : journaliste pigiste, FF3 : Infirmière en soins palliatifs, FF5 : éducatrice spécialisée, FF7 : comédienne, FF7 : entrepreneur de spectacle, FF8 : bibliothécaire au Centre Georges Pompidou + entretien, FF9 : agent de propreté, FF10 : consultant, FF12 : secrétaire dans un institut de formation pour cadres au chômage (1 jour par semaine), FF13 : professeur de sciences physiques, FF16 : bibliothécaire, FF18 : médecin, FF19 : fonctionnaire, J1 : stagiaire de l’Ambassade du Japon]

·        Non  (7/20) 

Le khmer est-il votre cursus principal ?

·        Oui   (14/20)

·        Non (6/20)         Si non, quel est votre cursus principal ? …………

[FF2 : licence en ethnologie, FF4 : école du Louvre – histoire de l’Art, FF15 : Magistère de relations internationales, FF17 : IEP de Paris – DEA en économie internationale (96-97), FF18 : doctorat en médecine, FF19, études de droit] 

Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ?

·        Oui  (8/20)  Si oui , quand et pendant combien de temps y êtes-vous resté(e) ?

-         Courte durée (moins de 3 mois) : 3

-         Longue durée (plus de 3 mois) : 5

·        Non (12/20)

Situation familiale

Etes-vous marié(e) ?

·        Non (17/20)

·        Oui (3/20)          Si oui, votre conjoint(e) est-il(elle) d’origine : 

- cambodgienne ?        Oui   (1)                   Non (2)

- asiatique ?                 Oui   (0)                   Non (3) 

Langues 

Quel niveau estimez-vous avoir en khmer ?

-         Très bonne maîtrise : 0

-         Passable : 7

-         Rudimentaire : 13 

En dehors du français et du cambodgien, quelle(s) langue(s) connaissez-vous ?

( très bonne maîtrise , bonne maîtrise?,  passable ? )

 

 

Citez les principales :

Langues occidentales

Rudimentaire
(Parlé Lu Écrit)

Passable
(Parlé Lu Écrit)

Très bonne maîtrise
(Parlé Lu Écrit)

Anglais
 Allemand
Espagnol
Italien
Portugais
Grec
Russe

4
5
2
1
1
1
1

9

 

7

4

 

Langues orientales

Rudimentaire
(Parlé Lu Écrit)

Passable
(Parlé Lu Écrit)

Très bonne maîtrise
(Parlé Lu Écrit)

Chinois
Japonais
Laotien


1
1

1


1

 Enseignement de la langue et de la culture[12] 

Eprouvez-vous des difficultés particulières :

- en phonétique           

·        Oui           (16/20)  Si oui, lesquelles …………………

FF1 : Prononcer les phrases avec un bon rythme, c’est-à-dire faire « ressortir » les (‘) bnþk; par rapport aux autres mots qui doivent être prononcés à une vitesse normale. Il est aussi difficile (car cela ne va pas de soi en français) d’insister sur la 1ère partie d’une voyelle diphtonguée . Quand les Khmers parlent, il est parfois difficile de savoir quelle est la consonne finale , qui n’est presque pas prononcée.

FF2 : problème de prononciation de certaines lettres.

FF5 : Certaines aspirations à faire sentir et la présence de certaines souscrites.

FF6 : avec l'articulation des Rc et RC et . Par exemple : éf¶ .

FF7 : les aspirés (consonnes et voyelles) - la longueur des voyelles, les consonnes finales (leur prononciation le g, le changement de registre provoqué par l'aspect monosyllabique de la langue et la "musique" qui en découle en particulier, valeur de la consonne initiale.

FF8 : w ou FP (ces différenciations). D'une façon globale la prononciation est difficile. La différenciation entre voyelles courtes et longues est souvent légère et en particulier à l'oreille. Les différents accents mettent parfois en déroute.

FF9 : RAS

FF10 : La prononciation des voyelles en fonction des différentes ouvertures. La prise en compte des souscrites dans les dissyllabes.

FF11 : J'ai des problèmes avec les sons [o], je n'arrive pas bien à faire la différence. Cela est sûrement dû à la région du sud d'où je viens. Dans l'ensemble, je n'ai pas trop de problème sauf quand il y a plusieurs consonnes qui se suivent comme qñaM.

FF12 : Les sons que nous ne sommes pas habitués à utiliser en français. Les aspirations la lettre g, j'ai l'impression d'avoir un accent français dont je ne me débarrasserai jamais, peut-être aussi que je n'ose pas mette l'accent où il faut.

FF13 : RAS

FF14 : certaines sons n'existent pas en français et sont difficiles à restituer. Par exemple, eO et les consonnes aspirées. Le r m'ait aussi difficile à prononcer. Pour la compréhension orale, il est parfois dur de faire la différence entre voyelles et brèves.

FF15 : prononciation très difficile.

FF16 : Avec certains sons, certaines consonnes le RC. Il y a des sons que j'ai du mal à prononcer les r (qui sont roulés). Des difficultés éprouvées également avec la prononciation des mots emprunts pâli et sanscrit. C'est une véritable difficulté.

FF19 : Les difficultés sont multiples : elles résultent de l'alternance des sons brefs et longs des voyelles, parfois difficiles à cerner lors de l'écoute, valeur pour l'alternance aspirées, non aspirées; à ce niveau, une légère progression , si possible soit-elle dans la perception de ces voyelles et aspirées permet de progresser un peu dans l'orthographe des mots, etc. Le dictionnaire de mots de prononciation voisine peut devenir problématique, … Avoir l'oreille "juste" semble devoir être une qualité déterminante pour progresser dans la langue khmère .

J1 : Pour distinguer des consonnes aspirés et des consonnes non aspirés (l'écoute et la prononciation). 

·        Non (4/20)            Si non, pourquoi ?  ……………………

FF3 : bonne oreille, bonne mémoire.

FF4 : des amis khmers et une habitude d’entendre la langue.

FF17 : Parce que j'ai pris l'habitude d'entendre et de prononcer le khmer bien avant de l'étudier. Même si je ne comprenais pas, mon oreille s'y est accoutumée.

FF18 : Bon apprentissage de départ. Assez bonne oreille musicale. 

- en syntaxe               

·        Oui      (19/20)   Si oui, lesquelles ………………………

FF1 : Il y a une grande différence entre la langue parlée et écrite. Même si l’on maîtrise bien la syntaxe à l’écrit, un Français peut ne pas comprendre un Khmer qui lui parle quand il parle de façon familière (ce problème est toutefois commun à toutes les langues).

FF2 : Problème de mémorisation des mots, de leurs orthographes et de leurs positions dans la phrase.

FF3 : difficultés à construire une phrase, savoir placer les mots dans le bon ordre.

FF4 : emploi consécutif de synonymes, particules de sens mal défini.

FF5 : La place des pronoms, la place et l'utilisation des classificateurs ou des mots génériques (je ne sais d'ailleurs pas la différence entre ces 2 termes …).

FF6 : la place des mots dans la phrase et l'importance primordiale du contexte pour une bonne compréhension du sens.

FF8 : Et négatif/euphonique/interrogatif. Place de l'adjectif. utilisation du sujet pour quelqu'un du même niveau social et d'âge. Surtout, problèmes avec ehIy )an  nwg mij etc. ce genre de particules.

FF9 : RAS

FF10 : Il en a y beaucoup. En état actuel d'avancement, une des principes difficultés est la mémorisation des différentes particules, d'indication de temps notamment.

FF11 : Pour l'instant, je ne connais pas bien la syntaxe  mais j'ai quelques difficultés pour le temps (ehIy  nwg). Ces mots ont plusieurs sens, donc renforce la difficulté.

FF12 : La syntaxe  n'est pas la même qu'en français. J'ai du mal avec l'usage des particules en fonction qu'elles sont utilisées seules ou avec d'autres groupes de mots (ex: Et).

FF13 : RAS

FF14 : L'ordre des mots dans la phrase diffère du français. Le plus difficile est de savoir placer certain petits mots comme Edr  k_ ehIy et l’expression en 2 parties. Savoir quand les utiliser et où les placer dans la phrase.

FF16 :  la syntaxe  étant très rigoureuse en khmer, il est parfois difficile de savoir exactement l'ordre des mots dans la phrase. Au début de mon apprentissage, j'avais des difficultés avec le ehIy. L'emploi de classificateurs n'est pas évident non plus et au niveau lexical par exemple mes principales difficultés sont dans l'emploi de mot qui correspondent au contexte. C'est-à-dire qu'il est difficile par le dictionnaire de savoir employer un mot plutôt qu'un autre.

FF17 : Pour composer des phrases complexes. J'hésite sur les mots de liaisons sur la façon dont je dois relier les différentes proposition et sur leur ordre dans la phrase.

FF18 : La place des mots dans la phrase la non-utilisation de pronom personnel la redondance verbale.

FF19 : Le raisonnement chronologique dans la construction des phrases. Au contraire, certaines expressions très "concentrée" difficiles à interpréter. La maîtrise des auxiliaire )an, Et ehIy eTIb La décomposition de certains verbes : eTA mk … La grande variété des mots savants : le cours de Professeur Loch Pleng permet peu à peu de découvrir quelques points de repère en ce domaine. NB. Le cours de thème en 2ème année me semble déterminant pour progresser : il pourrait être étoffé largement.

J1 : l'ordre des mots est complètement différent que celui de la langue japonaise. 

·        Non (2/20)            Si non, pourquoi ?  ……………………

FF6 : en première année pour le moment, pas de difficultés particulières.

FF15 : je suis déjà habitué avec le chinois à une syntaxe très différente des langues européennes; de plus, il y a beaucoup de similarités entre la syntaxe chinoise et khmère. 

A propos de la culture courante :

Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ?             Oui      (8/20)

Non (12/20)

 

Si vous êtes déjà allé(e) au Cambodge, avez-vous été étonné(e) par les manières d’agir et les comportements des Cambodgiens ?

Oui      (8/20)  Si oui ,  

· qu’est-ce qui vous paraît particulièrement étonnant ? …………

FF2 : la pudeur, la violence rentrée, le manque d'intériosation de sentiment.

FF5 : La réserve et la modestie dont ils font preuve.

FF7 : le "oui " justement même quand on pense "non".

FF10 : la façon d'établir le rapport de communication entre individus.

FF13 : RAS

FF16 : le sourire

 

·             Qu’est-ce qui vous paraît particulièrement différent de votre culture ?

FF1 : Je n'étais jamais au Cambodge, mais me permet de faire une remarque : je trouve (d'après ce que j'observe chez mes amis cambodgiens) que les Khmers utilisent plus le langage extra-verbal que les Français.

FF5 : La sagesse dans une gestion du temps et de l'espace "petit grain deviendra grand". Une façon de penser les rapports.

FF7 : L'absence d'une pensée conceptuelle, la place donnée à l'intuition, la très grande place des sentiments interpersonnels, la notion de respect lié à l'âge, la place immense de la famille , l'amour de la fête, la pudeur.

FF10 : la conception du temps, la conception du travail, les rapports entre individus.

FF13 : RAS

FF14 : Tout, la façon de penser et de se comporter (car la religion est différente) les rapports entre les gens, la prépondérance du groupe pour l'individu, le fait qu'ils disent "oui " tout le temps même s'ils ne comprennent pas.

FF16 : La façon de vivre, l'habitat, le rythme de la vie, (qui commence très tôt), le deuil par exemple, l'architecture, l'alimentation.

FF17 : La prépondérance des coutumes rends le comportements choquants et traditionnels, les niveaux de langage, le comportement en présence d'autrui.

FF18 : Les conventions sociales, familiales et bien sûr la vie religieuse, culturelle.

FF19 : Les influences religieuses si différentes, la notion de péché, du châtiment dans les religions chrétiennes qu'on ne retrouve pas, l'idée de synthèses, moins perceptible semble-t-il dans le raisonnement cambodgien.

 

·        Non (5/20) Si non,         pourquoi ?  …………………

FF5 : Parce qu'elles sont proches de la nature.

FF6 : En étant ouvert aux autres cultures, l'étonnement devient richesse. De toute façon, mon séjour a été trop court pour l'étonnement en profondeur.

FF14 : Car j'avais déjà lu des livres sur la culture khmère et que je m'attendais à voir des comportements différents des miens.

FF18 : Non, a priori puisque tout culture différencie induit des étonnements (même si en voyage en Europe), donc il ne peut s'arrêter, mais les observer.

FF19 : N'étant jamais retourné au Cambodge depuis 1979, ma femme semble éprouver de l'appréhension à l'idée de s'y retrouver.

 

Pensez-vous qu’il serait intéressant d’étudier des spécificités culturelles  :

- de type extra-verbal (la gestuelle, les comportements, etc. ) ?            Oui (19/20)

Non (1/20)

- de type verbal (salutations différentes en fonction de l’interlocuteur, différences dans les remerciements, etc.) ?            Oui   (20/20)

Non  (0/20)

 

Pensez-vous que ces spécificités culturelles  sont suffisamment étudiées en cours ?

· Oui (10/20)  Si oui , précisez lesquelles et sous quelles formes ? …………

FF1 : On prend un peu de temps pour évoquer l'utilisation de certains mots (famille , …) qui sont en rapport avec la culture. En 2ème et 3ème année, il serait intéressant de regarder souvent des cassettes vidéo khmères (comme nous avons fait pour le nouvel an), car on apprend des choses sur la culture, et nous entraîne à la compréhension orale.

FF2 : les fonctions de politesse, les habitudes sociologiques, cultures, etc.

FF5 : Les redondances  pour exprimer les choses et la logique dans la composition des mots et la construction des phrases avec l'emploi de certains pronoms ou noms plutôt que d'autres.

FF7 : Les exemples sont bien choisis dans la vie quotidienne. Pour les jeux de rôle, c'est une  très bonne idées mais encore font-ils que les étudiants aient envie de jouer.

FF9 : Par exemple, la différence entre le "oui" pour les hommes et le "oui" pour les femmes. Egalement, les différents termes en fonction du sexe et de l'âge de signer une personne khmère.

FF12 : Nous avons étudié en cours les "appelatifs". Théoriquement, nous savons comment nous adresser à notre interlocuteur. Mais pour ce qui est de la gestuelle ou de la façon de se comporter avec quelqu'un qu'on ne connaît pas, nous n'en savons pas bien, ce serait peut-être bien d'aborder les "codes de politesse" comme en France.

FF17 : Par le niveau du langage.

FF19 : Les spécificités  verbales sont étudiées en cours, celles de types extra-verbal sans doute mieux.

 

· Non  (7/20) Si non, sous quelle forme souhaiteriez-vous qu’elles soient abordées ?

Articles de journal                               (8/20)

Documentaires de télévision                 (12/20)

Informations télévisées                         (7/20)

Films de  réalisateurs cambodgiens       (12/20)

Autres.             Précisez  …………     (6/20)

FF3 : jeux de rôle, mise en situation, discussion.

FF6 : rencontre dans le milieu purement khmer.

FF8 : Expériences personnelles : professeur de français et de cambodgien établissent parallèles/différences cultures + surprises au 1er abord du pays liées à ces mêmes différences.

FF10 : Je ne suis qu'en 1ère année, cela me paraît normal. Ceci dit, j'apprécie beaucoup que ces textes que nous étudions comportent beaucoup d'éléments culturels. Les explications de textes (vocabulaire + syntaxes) y font aussi beaucoup référence, ce qui est une bonne chose.

FF12 : Les légendes ou les contes que l'on raconte aux enfants, ce qui fait partie de la culture de l'Asie du sud-est ou plus précisément du Cambodge sur quels principes repose l'éducation des enfants cambodgiens ?

FF16 : sur l'analyse des manuels scolaires cambodgiens, je pense que les manuels scolaires peuvent apprendre beaucoup sur la gestuelle, les comportements, les mentalités puisque les enfants apprennent par ces livres à lire, à écrire. Les présences de la culture passent par les manuels scolaires donc je pense que l'on peut voir à travers cela l'évolution, les changements de mentalités, l'éducation, l'évolution du vocabulaire.

FF18 : le maximum de visuel.

 

Les motivations  de l’apprentissage de la langue khmère

Avant vos études de khmer,  par quel biais aviez-vous abordé la culture et/ou la langue khmère  ?

-         la littérature                                               (7/20)

-         le cinéma                                                   (4/20)

-         des documentaires                         (7/20)

-         les journaux                                               (7/20)

-         des contacts avec des amis cambodgiens   (12/20)

-         des voyages au Cambodge                        (7/20)

-         autres.  Précisez ………                           (8/20)

FF1 : J'ai commencé à apprendre le khmer avec une Cambodgienne.

FF4 : les productions artistiques.

FF5 : Le vécu de mes parents, frères et sœurs plus âgés.

FF6 : photos de famille , livres d'art, souvenirs familiaux.

FF7 : la musique traditionnelle et les divers orchestres qui la composent.

FF8 : Secrétariat / archivage dans une association de parrainage d'enfants au Cambodge et karaoke.

FF12 : L'envie de travailler et vivre dans un pays au passé et à l'actualité à la fois riches et parfois difficiles.

FF17 : livres sur l'histoire récente du Cambodge.

FF19 : RAS

 

Est-ce que vous vous considérez comme bilingue ?                 

·        Oui  (2/20)

FF5 : mais pas à partir du cambodgien.

FF18 : non en khmer.

·        Non  (18/20)

 

Pourquoi étudiez-vous le khmer aux Langues Orientales ?

-     pour parfaire votre connaissance en langue                                               (11/20)

-     pour parfaire votre connaissance de la culture khmère                               (11/20)

            -     pour avoir un diplôme                                                                              (5/20)

-     pour utiliser cette langue en France dans votre profession              (1/20)

-         pour compléter votre cursus universitaire                                      (5/20)

-         pour utiliser cette langue dans votre projet de recherche ou d’étude           (8/20)

-         pour accéder à la culture cambodgienne                                                   (11/20)

-         pour aller travailler au Cambodge                                                 (10/20)

-         pour des raisons familiales : époux / épouse cambodgien(ne),                    (1/20)

enfants adoptifs cambodgiens, parrainage        (2/20)

-         Autres. Précisez  ………………                                                             (6/20)

FF3 : Parce que le sud-est asiatique m'intéresse en général et le Cambodge en particulier, sous arguments plus précis.

FF4 : Vie en concubinage avec un cambodgien.

FF7 : Apprendre toute sa vie durant. C'est une bonne gymnastique pour l'esprit.

FF4 : Pour des raisons religieuses.

FF15 : Passer le concours de secrétaire cadre d'Orient des affaires étrangères.

J1 : Pour travailler en tant que spécialiste du Cambodge au Ministère des affaires étrangères au Japon.

 

Êtes-vous plus attiré par la langue khmère   que par la culture ?

·        Oui           (2/20) Pourquoi ?  …………………

FF5 : Parce qu'elle pourra être un moyen indispensable de communication et ainsi de connaissance plus profonde des gens.

FF18 : Oui, pour pouvoir "me débrouiller" seule là-bas et avoir des contacts directs.

 

·        Non          (18/20)

FF1 : Je suis attirée par la langue et la culture. Toutefois, bien que les cours de civilisation expliquent l'histoire, la géographie … je pense que la culture est aussi dans les gestes, les réflexes, comportements, … et cela ne se découvre pas en cours, mais au contact des Cambodgiens.

FF4 : Parce que la langue et la culture forment un tout cohérent et à mes jeux indissociable.

FF6 : Pour moi, c'est un tout : la langue est belle, la culture aussi.

FF8 : les deux sont aussi intéressants et nécessaires pour communiquer réellement.

FF9 : Je suis attiré par les deux.

FF10 : Je suis également attiré par l'une et par l'autre qui sont intimement liées.

FF11 : La langue est certes importante, surtout avec le khmer qui est une langue de "référence" pour cette région, mais je m'intéresse principalement à la sociologie, aux civilisations, à l'histoire, …

FF12 : C'est un ensemble. La langue seule ne permet pas de connaître le Cambodge et son peuple.

FF14 : Les deux m'intéressent autant. L'étude de la langue permettant également une étude de la culture khmère.

FF15 : Culture très intéressante et attirante (Angkor, …)

FF16 : Je ne peut pas apprendre une langue sans connaître la culture et inversement. Si j'apprends une langue, je souhaite apprendre la culture de la langue pratiquée.

FF17 : C'est un tout.

FF18 : Car culture et langue pour 1 pour moi.

FF19 : L'une ne va pas sans l'autre : cela semble être particulièrement vrai pour le khmer : textes classiques, religieux, contes (sans doute les plus intéressants)

J1 : Je suis attiré par les deux. On doit avoir des connaissances étendues sur les deux pour analyser le Cambodge précisément et aussi profondément.

 

Voudriez-vous apprendre uniquement la langue ?        

·        Oui          (1/20)             Pour quelles raisons ? …………………

FF17 : Je pourrai faire plus de langue et étudier par moi-même  pour le reste (au niveau du DULCO).

 

·        Non        (19/20)

FF1 : Car la civilisation du Cambodge m'intéresse aussi, et le fait que les cours de civilisation concernent souvent quelques autres pays du Sud-Est asiatique, cela me fait un peu connaître d'autres pays, ce qui est intéressant aussi.

FF2 : On n'étudie jamais la langue pour la langue mais comme un instrument de découverte et de connaissance de la culture.

FF3 : Si je vais plus tard au Cambodge sans connaître la culture khmère, la civilisation, l'histoire du pays, il me sera plus difficile de rentrer en contact avec les gens. De toutes façons ce qui est histoire, civilisation, etc. m'intéresse.

FF4 : Parce que la langue n'est qu'un aspect de la culture et que la connaissance de la langue seule ne met pas en lumière certaines particularités culturelles.

FF5 : Parce qu'il me semblerait trop "osé" et irrespectueux d'avoir le désir de rencontrer, d'approcher les gens sans un minimum de connaissance du cadre et de leur mode de vie.

FF6 : Pour la même raison culturelle et gratuite que la question précédente (pour moi, c'est un tout : la langue est belle, la culture aussi).

FF7 : Il n'y a pas de culture qui ne s'exprime aussi pas les mots.

FF9 : Je m'intéresse à la langue et à la culture cambodgienne car cela me permettra de mieux comprendre le mode de vie des personnes khmères.

FF10 : Mais je reconnais ne pas avoir le temps de suivre les cours de civilisation. Dans le cadre de l'Inalco, je donne la priorité à la langue. D'une forme générale, j'éprouve beaucoup de plaisir à suivre les cours de langues (CAM), tant en ce qui concerne la substance que la forme. L'ambiance est très bonne, à la fois décontractée et instructive. C'est très stimulant.

FF11 : Cela ne sert à rien, si l'on ne sait pas quand, comment utiliser cette langue. Un apprentissage exclusif de la langue pourrait me paraître ennuyeux.

FF12 : Ca paraît presque impossible. Que ce soit dans les cours de M. Daniel et de M. Yiseang, chaque fois que l'on parle, on se situe par rapport à la culture khmère, à l'imaginaire cambodgien et aux habitudes de vie du pays.

FF14 : Cela me semblerait insuffisant car la connaissance de la culture khmère est essentielle pour mon futur travail.  Et la langue ne donne qu'un aperçu de la culture.

FF15 : la langue est inutile dans la culture autour.

FF16 : Parce que pour moi, la langue et la culture ne peuvent être séparées. Rien que dans l'emploi de certains mots, dans la formation de mots, cela dépend de la culture également. Si la culture est différente, les propositions, les réactions seront différentes.

FF19 : Cette approche me semblait hasardeuse. A ce titre, l'étude alternée de textes modernes et classiques est une bonne solutions : références culturelles nombreuses dans les textes littéraires classiques, contes …

J1 : Pour être spécialiste du Cambodge, je dois avoir connaissance pas seulement sur la langue mais aussi sur la culture, la politique, l'économie etc. 

Réponses au Questionnaire 

destiné aux étudiants de khmer d’origine cambodgienne de l’Inalco

1.     FC1, étudiante, 19 ans, 1ère année

2.     FC2, étudiant, 25 ans, 2ème année

3.     FC3, étudiante, 19 ans, 2ème année

4.     FC4, étudiant, 22 ans, 2ème année

5.     FC5, étudiante, 29 ans, 2ème année

6.     FC6, étudiant, 23 ans, 2ème année

7.     FC7, étudiante, 19 ans, 2ème année

8.     FC8, étudiante, 28 ans, 3ème année

9.     FC9, étudiante, 35 ans, 2ème année

10. FC10, étudiante, 27 ans, 4ème année

11. FC11, étudiante, 24 ans, 4ème année

12. FC12, étudiante, 19 ans, 1ère année

Profil sociologique 

Tranches d'âge :           moins de 20 ans :  4/12  (F)

                                   Entre 20 et 26 ans :  4/12  (1F et 3H)

                                   Plus de 26 ans : 4/12  (F)

Nationalité :                 Française : 7/12   (6F et 1H)

                                   Cambodgienne : 4/12 (2F et 2H)

                                   Canadienne : 1/12 (F) 

Exercez-vous une activité professionnelle parallèlement à vos études ?

·        Oui         (3/12)              Si oui, laquelle ? ………………

FC4 : Je travaille pour la mairie de Paris.

FC5 : Surveillante

FC12 : Surveillante école maternelle.

·        Non        (9/12) 

Le khmer est-il votre cursus principal ?

·        Oui         (6/12)

·        Non        (6/12) Si non, quel est votre cursus principal ? ………………

FC3 : DEUG LEA

FC6 : études de thaïlandais

FC7 : DULCO de chinois en 2ème année

FC 10 : études de japonais

FC11 : Sociologie

FC12 : LLCE Anglais Paris III Sorbonne-Nouvelle 

Avez-vous encore de la famille  au Cambodge ?                

·        Oui         (11/12)            Si oui, quels sont les liens familiaux et quels rapports entretenez-vous avec ces personnes ? (correspondance régulière, aides financières, etc.)  …………

FC1 : Il me reste une tante et beaucoup de cousins. J’ai déjà rencontré une fois ma tante et un de mes cousins.

FC2 : Tante, oncle, cousins et cousines. Aides financières.

FC3 : Tante et cousins, correspondance, appels téléphoniques.

FC4 : Correspondance régulière.

FC5 : Lettres, aides financières.

FC6 : Aucun rapport si ce n’est que des voyages au Cambodge.

FC7 : Cousins et cousines des parents, avec qui ils communiquent par lettres.

FC8 : Oncles, tantes, cousins, cousines, téléphoner occasionnellement.

FC9 : Cousins

FC11 : Cousins, correspondances et visites.

FC12 : Oncles, tantes, neveux, nièces, cousins, cousines et familles éloignées.

 

·        Non (1/12) 

Etes-vous déjà allé(e) au Cambodge ?

·        Oui         (7/12) Si oui , quand et pendant combien de temps y êtes-vous resté(e) ? ……………

FC1 : 3 semaines (décembre 1996)

FC4 : Eté 1998

FC5 : Une semaine en 1991

FC6 : Un mois en 1995

FC8 : 2 ans à Phnom Penh (divers séjours dont un de 4 mois)

FC9 : 15 jours (4/10/1998)

FC11 : Un mois en 1995 et un mois en 1998

·        Non (5/12) 

Lors de votre séjour au Cambodge, séjourniez-vous dans votre famille  ?

·        Oui         (2/12)

·        Non        (7/12) 

Situation familiale

Père :   Quel âge a votre père ?  ……… ans (10 réponses/12)

·        47 ans (FC1), 48 ans (FC7, FC12), 49 ans (FC2), La cinquantaine (FC6), 58 ans (FC9), 52 ans (FC3), 55 ans(FC4), 60 ans(FC8, FC11)

Quel est son niveau d’étude ? ………

·        Bac (FC9, FC12), Bac + 4 (FC4), 2ème cycle (FC8), Master Degree (FC11)

Quelle était sa profession au Cambodge ? …………

·        Etudiant (FC1), Agriculteur (FC2), Lieutenant colonel ( FC4), Travailler au magasin d’état (FC8), Militaire(FC9), Ingénieur mécanicien(FC11).

Et  sa profession actuelle ? …..………………

·        Expert comptable (FC1), Artisan, chauffeur de taxi (FC2), Retraité (FC4, FC6), Vendeur (FC7), Ambassadeur (FC8), Sans profession (FC9), Traducteur (FC11).


Mère : Quel âge a votre mère ? …… ans (11 réponses
/12)

·        39 ans (FC3), 41 ans (FC7), 43 ans (FC1, FC12), 47 ans (FC2), 49 ans (FC8), 50 ans (FC4), La cinquantaine (FC6), 55 ans (FC10), 57 ans (FC9), 58 ans (FC11).

Quel est son niveau d’étude ? …………………

·        Primaire (FC9), 3 ans de scolarité (FC10), 5ème au Collège, Bac (FC1, FC8)

Quelle était sa profession au Cambodge ? ……………………

·        Vendeuse (FC4), Sans profession (FC8), Femme au foyer (FC9), Patronne (FC10), Professeur de français (FC11)

Et  sa profession actuelle ? ……… (9 réponses/12)

·        Mère au foyer (FC1), Sans profession (FC2), Retraité (FC6), Couturière (FC7, FC12), Assistante dentaire (FC8), Employée de maison (FC9, FC10), sacristine (FC11),


Habitez-vous chez vos parents ?                      Oui               (6/12)

                                                                    Non              (6/12)

Avez-vous des frères et des sœurs ?

·        Oui         (12/12)  Si oui, indiquez leur âge ………………

(FC1 : 22, 19, 9), (FC2 : 21, 20, 13), (FC3 : 2 sœurs : 17, 12), (FC4 : 32, 30, 25, 20), (FC5 : Une sœur 32), (FC6 : la trentaine et la vingtaine), (FC7 : 13, 11, 6), (FC8 : Une sœur de 24), (FC9 : 32, 17), (FC10 : 32, 37), (FC11 : 36, 29, 19, 12), (FC2 : 25, 16, 8, 5)

·        Non (0/12) 

Etes-vous marié(e) ?

·        Oui         (2/12)

Si oui , votre conjoint(e) est-il(elle) d’origine :  - cambodgienne ?          Oui   (0)Non(2)

     - asiatique ?            Oui   (0)Non (2)

·        Non                    (10/12)

Langues


Quelle langue utilise-t-on au quotidien dans votre famille  ? française              (4/12)

 khmère        (1/12) 

 française et khmère (7/12)

Si vous utilisez le khmer, de quelle façon  le maîtrisez-vous?     Lu        (4/12)

Parlé     (6/12)

Ecrit    (4/12)

- Maîtrise orale :          Je parle couramment                            (5/12)

                                               Je me débrouille                                  (5/12)

                                               Je comprends mais je ne peux pas m’exprimer (1/12)

- Maîtrise écrite :          Je peux le lire   Très facilement             (2/12)

            Facilement                    (5/12)

Difficilement                 (4/12)

                                               Je peux l’écrire Très facilement  (2/12)

Facilement                    (5/12)

Difficilement                 (4/12) 

En dehors du français et du cambodgien, quelle(s) langue(s) connaissez-vous ?

( très bonne maîtrise , bonne maîtrise?,  passable ? )

Citez les principales :                                                  

Langues occidentales

Rudimentaire
(Parlé Lu Ecrit)

Passable
(Parlé Lu Ecrit)

Très bonne maîtrise
(Parlé Lu Ecrit)

Anglais
 Allemand
Espagnol

1
3
2

8

3

1

4

 

Langues occidentales

Rudimentaire
(Parlé Lu Ecrit)

Passable
(Parlé Lu Ecrit)

Très bonne maîtrise
(Parlé Lu Ecrit)

Chinois
Japonais
Thaï

Cham


2
1

2

 

1



 

 

1

 Si vous avez des frères et des sœurs, dans quelle langue, communiquez-vous le plus facilement avec eux ?

            française                      (6/12)

khmère                        (0/12)

française et khmère      (6/12)

S’il vous arrive d’utiliser le français et le khmer, dans quel contexte utilisez-vous (à la maison, avec les amis, etc.)               

·        le khmer ? ….…… (11/12)

FC2 : avec mon grand-père et la famille  extérieure (tante, oncle,…)

FC3 : à la maison, chez la famille .

FC4 : à la maison, devant les amis quand c’est privé.

FC5 : à la maison, dehors.

FC6 : avec les potes ou des vieilles personnes.

FC7 : à la maison, avec la famille

FC8 : avec mon fils et surtout quand je ne veux pas que l’entourage français comprenne.

FC9 : à la maison avec les parents.

FC10 : Avec les amis.

FC11 : à la maison, avec certaines copines.

FC12 : De temps en temps à la maison.

 

·        le français ? ………… (11/12)

FC2 : Mes frères et sœurs, les amis, mes parents de temps en temps.

FC3 : avec les amis, en dehors de la maison.

FC4 : à la maison, avec les amis.

FC5 : à la maison, dehors

FC6 : Avec les potes.

FC7 : avec les amis.

FC8 : en général, je parle français.

FC9 : avec les amis.

FC10 : à la maison, dans les loisirs (danse, école …)

FC11 : avec tout le monde

FC12 : tout le temps. 

Enseignement de la langue et de la culture 

Eprouvez-vous des difficultés particulières :

- en phonétique

·        Oui         (2/12)              Si oui , lesquelles ………………..

FC10 : Je prononce les consonnes finales. Le r est difficile à dire. Je n’arrive pas à construire les phrases des redoublements de la même consonne. Je ne fais pas bien la différence entre la 1ère et la 2ème série. Certaines sonorités sont maîtrisées parce que c’est ma langue maternelle  : reconnaissance passives des voyelles.

FC11 : Car certaines mots sont prononcés d’une certaine façon par les gens de mon entourage et qu’à l’écriture, ce n’est pas la même façon de prononcer.

 

·        Non        (9/12)              Si non, pourquoi ?  …………………………

FC1 : Parce que je pense que mon oreille a été habituée depuis que je suis née à entendre du cambodgien tous les jours. Pour moi, lorsque j’ai commencé cette langue, il n’y avait rien de bien nouveau au niveau de la phonétique.

FC2 : avec l’habitude d’entendre parler mes parents. Mais, j’ai encore « un accent français ».

FC3 : J’ai déjà la maîtrise des sons car je parle la langue à la maison.

FC4 : je parle cambodgien depuis toujours.

FC6 : bonne mémoire visuel et auditive.

FC7 : Car les sons me sont familiers.

FC8 : Pas de difficultés particulières pour les mots d’origine khmère mais en ce qui concerne les termes d’origine sanscrite, je trouve qu’il est plus difficile de les prononcer à cause de la longueur des mots et de leur lecture (ou déchiffrage).

FC9 : J’ai appris la langue depuis ma petite enfance et j’ai vécu au Cambodge jusqu’à l’âge de 17 ans.

 

- en syntaxe

·        Oui           (6/12)              Si oui , lesquelles ……………………………

FC1 : Au niveau de la place des adjectifs (surtout quand il y en a plusieurs pour un seul nom  : exemple, la jolie petite maison).

FC2 : Je confonds encore de temps en temps la syntaxe  française avec la syntaxe cambodgienne, c’est-à-dire que j’ai encore tendance à prononcer des phrases en cambodgien qui sont typiquement française. Mais ces phrases restent compréhensibles.

FC7 : Certains mots sont nouveaux pour mois ; beaucoup de différences entre la langue parlée et écrite.

FC8 : Etant donnée que la syntaxe est différente de la syntaxe française, il me semble difficile de former des phrases correctes, c’est-à-dire avec les bons mots de liaison.

FC10 : Impossible de construire une phrase longue sans traduire du français. Certaines locutions de temps ou de lieux ne sont pas claires. Problème pour trouver le sujet de la phrase.

FC11 : Certaine structure ne se situe pas dans les mêmes ordres en français et en français ou en anglais.

 

·        Non          (4/12)              Si non, pourquoi ?  …………………………

FC3 : Pour la même raison qu’en phonétique [J’ai déjà la maîtrise des sons car je parle la langue à la maison.]

FC6 : Bonne mémoire visuelle et auditive.

FC9 : Pour la même raison qu’en phonétique [J’ai appris la langue depuis ma petite enfance et j’ai vécu au Cambodge jusqu’à l’âge de 17 ans.]

 

 

A propos de la culture courante :


Si vous êtes déjà allé(e) au Cambodge, avez-vous été étonné(e) par les manières d’agir et les comportements des Cambodgiens ?

Oui     (7/12) Si oui ,

·        qu’est-ce qui vous paraît particulièrement étonnant ? ……………

FC4 : Lorsqu’on va là-bas, les Khmers nous regardent avec rancœur car pour eux, nous sommes des privilégiés.

FC8 : Le nouveau vocabulaire utilisé comparé à celui que j’ai l’habitude d’entendre et le manque de « bonnes manières ». La crainte, la peur, toujours présentes, réactions aux rumeurs de coup d’état, danger. L’importance de la famille , le respect des personnes âgées.

FC11 : En 1995, très aimable, ils étaient étonnés du fait que je parlais encore cambodgien. En 1998, beaucoup plus hostile vers les Cambodgiens de l’étranger.

 

·        qu’est-ce qui vous paraît particulièrement différent de ce qui se passe en France ? …..

FC1 : Les Cambodgiens sont beaucoup plus aimables et attachants que les Français. La vie est beaucoup plus simple.

FC4 : Les mœurs ne sont pas les mêmes, le niveau de vie est différent. Les gens sont plus rattachés aux traditions qu’au modernisme.

FC5 : Quasiment tout, rien n’est comparable (langue, tradition, façon de vivre …) ou semblable entre les deux pays et cela me convient parfaitement.

FC6 : Les gens qui vous regardent différemment et ne comprennent pas les nouvelles mentalités, des nouvelles générations asiatiques.

FC9 : Les Cambodgiens sont plus accueillants et plus souriants.

FC11 : La façon de cuisiner, je n’arrive pas à cuisiner au feu de bois, question d’habitude avec l’électricité.

 

Non    (4/12)              Si non,             pourquoi ?  …………………

FC1 : Car je connaissais déjà la culture et les mœurs cambodgiens par mon père.

FC5 : Parce que quand j’ai quitté ce pays, j’avais 13 ans, de ce fait, j’étais imprégnée, baignée par la culture cambodgienne. Je la connaissais suffisamment pour ne pas être étonnée.

FC6 : J’ai vécu en Asie.

FC9 : J’ai connu ces manières et ces comportements.

 

Pensez-vous qu’il serait intéressant d’étudier des spécificités culturelles  :

- de type extra-verbal (la gestuelle, les comportements, etc.) ?

Oui   (12/12)

Non  (0/12)

- de type verbal (salutations différentes en fonction de l’interlocuteur, différences dans les remerciements, etc.) ?        

Oui   (12/12)

Non  (0/12)

 

Pensez-vous que ces spécificités culturelles  sont suffisamment étudiées en cours ?

Oui  (1/12) Si oui, précisez lesquelles et sous quelles formes ? ………………

FC4 : Il est toujours intéressant d’étudier la caractéristique d’un peuple, c’est ce qu’il fait son authenticité.

 

Non  (11/12) Si non, sous quelle forme souhaiteriez-vous qu’elles soient abordées ?

Articles de journal                               (4/12)

Documentaires de télévision                 (9/12)

Informations télévisées                         (6/12)

Films de  réalisateurs cambodgiens       (9/12)

Autres.             Précisez …..                (5/12)

FC1 : Ce serait bien que le professeur nous en parle avec son expérience personnelle.

FC4 : Le Cambodge est toujours synonyme de guerre et misère. Il faut montrer la richesse culturelle de ce pays.

FC5 : faire venir des intervenants cambodgiens pendant une journée ou un cours.

FC6 : introduire ces notions dans les cours de cambodgien sous forme de textes.

FC11 : Publicité en cambodgien. Les images véhiculées par les différentes sociétés.

 

Les motivations  de l’apprentissage de la langue khmère


Quand votre apprentissage de la langue khmère  a-t-il commencé ?

- dès la toute petite enfance avec lecture et écriture  Oui       (2/12)

Non  (10/12)

- plus tard, lorsque vous en avez exprimé le désir         Oui   (10/12)

Non  (2/12)

 

Est-ce que vous vous considérez comme bilingue ?           Oui   (6/12)

Non  (6/12)

 

Pourquoi étudiez-vous le khmer aux Langues Orientales ?

-     pour parfaire votre connaissance en langue                                   (9/12)

-     pour parfaire votre connaissance de la culture khmère                   (10/12)

            -     pour avoir un diplôme                                                                   (4/12)

-     pour utiliser cette langue en France dans votre profession (2/12)

-         pour compléter votre cursus universitaire                            (2/12)

-         pour perfectionner une langue que vos parents parlent à la maison, langue familiale             (9/12)

-         pour accéder à la culture cambodgienne                                         (4/12)

-         pour retourner vivre au Cambodge                                               (3/12)

-         pour aller travailler au Cambodge                                       (1/12)

-         Autres. Précisez …………                                                          (6/12)

FC1 : pour faire du tourisme au Cambodge.

FC3 : pour pouvoir travailler en Asie.

FC4 : A long terme, devenir directeur dans compagnie internationale pour les échanges import-export franco-asiatiques.

FC10 : par curiosité : connaître une deuxième langue asiatique et en déduire la façon de penser les phrases, de penser la vie en Asie.

FC11 : pour pouvoir mieux m’exprimer avec ma famille .

FC12 : devenir interprête/traducteur.

 

Etes-vous plus attiré(e) par la langue khmère   que par la culture ?        

·        Oui         (0/12)

·        Non        (12/12)            Pourquoi ? ………….

FC1 : Parce que ça ne sert à rien, d’après moi, de parler une langue et de l’apprendre si on ne connaît pas la culture du pays. La culture a des influences directes sur la langue.

FC2 : Je suis autant attiré par la langue que par la culture.

FC3 : La langue est indissociable à la culture : la culture se reflète dans le langage donc il faut la comprendre pour bien parler.

FC4 : Je suis autant attiré par l’une et l’autre.

FC6 : un minimum permet ensuite de se perfectionner dans cette langue.

FC7 : Car langue et culture se complètent dans l’apprentissage d’une langue vivante.

FC9 : La langue et la culture sont liées pour bien comprendre la langue et il faut connaître la culture aussi.

FC11 : Je ne suis pas attiré par la linguistique.

FC12 : J’adore la culture khmère en elle-même et il serait bête de vouloir juste connaître la culture et pas avec la langue.

 

Voudriez-vous apprendre uniquement la langue ?            

·        Oui         (1/12) Pour quelles raisons ? ………...

FC12 : Parce que ma famille  au sens large parle autant khmer que cham et parce que je veux savoir le parler.

 

·        Non        (11/12) Pour quelles raisons ? …………...

FC1 : Si j’apprends le cambodgien, c’est en partie pour l’appliquer lorsque je me rendrai là-bas. De toute façon si on apprend le khmer, on est obligé d’en savoir un minimum sur la façon de vivre et de voir les choses des Cambodgiens afin de pouvoir appliquer correctement les appellatifs selon la hiérarchie et tout plein d’autres choses qui n’existent pas en France.

FC2 : L’histoire, l’économie, la géographie, les coutumes, etc. sont aussi très importants quand on veut connaître son pays d’origine.

FC5 : C’est parfaire la langue khmère  par ce biais, je peux facilement accéder à la culture, laquelle reste encore floue pour moi.

FC6 : Culture est importante pour permettre d’établir relation entre les peuples d’Asie et européens.

FC7 : Car langue et culture se complètent dans l’apprentissage d’une langue vivante.

FC8 : la langue et la culture forment un tout indissociable.

FC9 : Je ne voudrais pas apprendre uniquement la langue mais aussi la civilisation.

FC10 : Langue et culture, ainsi que la civilisation sont liés et complémentaires dans l’apprentissage de la langue en elle-même. Parler, c’est aussi dire. Pour comprendre et se faire comprendre, les mots sont insuffisants.

FC11 : Une langue se comprend avec sa culture aux certaines expressions et unique à la cette culture.

Annexe n°2 : Le texte de la chanson  intitulée « Veuf sans avoir été marié »

eBaHm:ay xan;søa

[pu«h maùj      kHan slaù]

[veuf sans les fleurs d’arec]

« Veuf sans avoir été marié »

 

 

q¶aj;       Nas;   eTAb¤     TwkR)ak;    bI   lan     ePøc     l¥   Rtdr       cg;       man

[cHNAø|        nAh          t«® r®ù        t«k|prA/       bei   li«n|       pHlic       l/Aù   tradAù          cAN         mi«n|]

/savoureux  très          ou non ?    somme          trois million  oublier    bon   faire semblant  vouloir  riche/

« Est-il souhaitable de recevoir 3 millions pour oublier ce qui (nous) est cher  et de faire alors semblant d’être riche ? »

eXIj  R)ak;   eRsk  Xøan   h‘an  lk;   kUnRsI     ekatNas; RkLas;  ERb   pøas;        sMdI

[kHÎùø    pra/     sreùk|    kHli«n|  hi«n|    luo/     koùnsrei   kaot|nah       kraùlah      praE     pHah        sAmdei]

/voir      argent    soif       faim      oser     vendre   fille         incroyable      tourner     changer  remplacer  parole/

« Après avoir vu l’argent, (la famille  de la fille) a soif de richesse et ose vendre sa fille. C’est incroyable de retourner sa veste, 

Gs©arü    eragkar   sg;    fµI        [      ePJóv     Rbus  RsI        cMGk LkLWy

[/Ahcaù       roùN|kaù      sAN       tHmei      aoj         pHøi«B|    proh    srei        cAm/A/ lA/lÎùj]

/fantastique  tenture      construire  nouvelle  PART.  invités   masculin  féminin   se moquer/

A quoi sert la tente qui venait d’être montée ?  Laisser les invités se moquer (de nous) » 

xM      Eck   sMbuRt   GaBah_BiBah_   ehA  Gs;   jatimitþ    mIg  ma     GYt    R)ab;   eK   fa

[kHAm   cAEc    sAmbot|   pi«    pipi«       ha®     /Ah       øi«tm®t         miN  mi«       /u«t|    prab     keù    tHaù]

/efforcer distribuer  lettre mariage               appeler  tous     amis            tante oncle     vanter    dire      on  PART./

« (Je me suis) efforcé de distribuer les invitations de mariage  et d’inviter les amis et la famille , (j’ai) vanté à tout le monde que

kar       ´         FM       Nas;     éf¶     elIk      CMnUn         eK   CUn         edrdas

[kaù          kHøom    tHom     nah             tHNaj     lÎùk|          cumnun        keù     cun            deùdah]

/mariage    mon       grand        très            jour     apporter    dots               on     accompagner  grand nombre/

mon mariage  serait très grand.                  Le jour où le cortège apporta la dot, beaucoup m’ont accompagné. »

´       edIr        bJk           dUc     GgÁm©as;   sb,aycitþ Nas; eK       )aMgq½Rt             [

[kHøom  da«           r®k|              doùc        /aNmcah     sabaùj| c«t|    nah      keù         baNcHat                     /aoj|]

/je      marcher   comportement     comme   prince         content          très        on           ombrer de parapluie  pour/

« Je marchais comme un prince, (j’étais) très content d’être protégé du soleil par un parapluie. » 

k,ÜnEhr   dl;  pÞH   xagRsI   rwtEt   rMePIb     hbJT½y   nwkeXIj  BrC½y  éf¶  )ac   páa søa

[kbu«n haE  dal  pHteah kHaùN srei   r®t|taE   rumpHÎùb   ha/ratei   n®k|kHÎùø    pùcei    tHNaj  baùc  pHkaù slaù]

/cortège    arriver   maison  fille  de plus en plus  ému        cœur        rêver            vœux      jour   lancer fleur arec/

« Quand le cortège arriva chez la mariée, (je fus) de plus en plus ému, (j’avais) déjà rêvé de la cérémonie du lancer des fleurs d’aréquier »

BueT§a ¡     Rsab;Et    pÞúH      ehtu   Gs©arü         eK     sg        éfø

[put|tHoù        srab|taE       pHtuh      haEt|       /Ahcaù                keù      sAN             tHlaj]

/mon dieu       soudain        exploser   fait          extraordinaire      on       rembourse   prix /

« Oh, mon dieu ! un fait extraordinaire survint soudainement : on (la famille  de la mariée) me  

bNþakar     eK    fa     Elg   kar    kUn       [     ´          ehIy     GWeGIy ///

[bAndaùkaù     keù       tHaù      lEø        kaù        koùn       /aoj      kHøom      ha«j          /Îù/Îùj

/dot             on        dit       ne plus   marier   enfant    avec     moi           plus            interjection /

rembourse le prix de la dot en me disant qu’on ne donne plus la fille en mariage  … » 

mÄÚs   dl;   bcäa     eK   fa    min    dut      ekrþ×    ´   Rbus   Na    min    søút

[mcHuh   dAl    pac|cHaù  keù    tHaù     m«n     dot|      keù kHøom  proh      naù       m®n     slot|]

/cercueil  arriver crématorium on dit ne pas  brûler     réputation ma  homme quel ne pas paralysé/

« Le cercueil arrivé au crématorium, on dit de ne pas le brûler.  Quel homme ne verrait pas ainsi sa réputation compromise ? »

exµac    Ehr eTA   dut   Ehr     exµac     mk  vij   twg RTUg  esÞIr  Føay niyay   min   ecj

[kHmaoc  haE    t«®     dot       haE        kHmaoc    mk Biø    t«N  truN    stÎù    tHli«j ni ji«j         m«n    ceø]

/cadavre emmené  aller  brûler emmené cadavre de retour      serré poitrine presque explosé parler  ne pas sortir/

« Le cadavre a été emmené pour être brûlé et a été ramené intact. (J’ai) le cœur gros et reste muet de stupéfaction »

xµaseK    eBj Rkug   PñMeBj          eTamñijnwg   eQµaH      eBaHm:ay   xan;søa

[kHmah keù piø      knroN  pHnum peø       toù mniø n«N   cHmu«h      pu«h maùj      kHan slaù

/honte       toute    ville   Phnom Penh        malheureux de    nom          veuf                sans fleurs d’aréquier/

« (J’ai) honte d’être à Phnom Penh  et (je suis) malheureux d’être désormais veuf sans avoir été marié. »

Annexe n °3 : La comparaison entre le programme du cours depuis 1986 et le programme nouveau.

 

Le programme  de cours depuis 1986

Code Module

Code U.E.

Intitulé

CAM 1A

(9 semaines)

 

CAM 100

CAM 101

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien (18h)

Apprentissage de la lecture du cambodgien (27 h)

CAM 1B

(14 semaines)

 

CAM 102

CAM 103

Cambodgien élémentaire

Etude de textes élémentaires cambodgien (36h)

Pratique orale élémentaire du cambodgien de base (54h)

CAM 2A

 

CAM 200

CAM 201

Théorie du cambodgien I

Grammaire du cambodgien (27h)

Compréhension écrite du cambodgien (27h)

CAM 2B

 

CAM 202

CAM 203

Pratique du cambodgien I

Pratique orale du cambodgien I (41h)

Expression écrite cambodgienne I (41h)

CAM 3A

 

CAM 300

CAM 301

Théorie du cambodgien II

La traduction cambodgien-français (27h)

Textes de civilisation cambodgiens (27h)

CAM 3B

 

CAM 302

CAM 303

Pratique du cambodgien II

Pratique orale du cambodgien II  (41h)

Expression écrite cambodgienne II  (41h)

CAM 4AS1

 

CAM 400

CAM 401

Méthodologie du cambodgien avancé (1er semestre)

Méthodologie de la traduction en cambodgien (21h)

Méthodologie de l’oralité en cambodgien (20h)

CAM 4B

 

CAM 402

CAM 403

Pratique du cambodgien avancée (2ème semestre)

Pratique de la traduction avancée cambodgien-français (21h)

Pratique avancée de l’oral cambodgien (20h)

CAM 4C

 

CAM 404

CAM 405

Expression cambodgienne moderne (1er semestre)

Sélection d’articles de presse en cambodgien (41h)

Littérature romanesque moderne cambodgienne (41h)

CAM 4D

 

CAM406

CAM407

Expression cambodgienne contemporaine (2ème semestre)

Champ lexical des termes techniques cambodgiens (20h)

Littérature romanesque cambodgienne contemporaine (20h)

 

Le programme  nouveau

Module

Intitulé

1ère année (1er semestre)

 

Initiation au cambodgien

Phonologie et théorie de l’écriture du cambodgien

Apprentissage de la lecture du cambodgien

1ère année (2ème semestre)

Cambodgien élémentaire

Initiation au cambodgien de base à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien de base

2ème année (1er semestre)

Cambodgien intermédiaire I

Initiation au cambodgien intermédiaire à l’oral et à l’écrit

Initiation à la pratique du cambodgien intermédiaire

2ème année (2ème semestre)

Cambodgien intermédiaire II

Pratique de l’écrit en cambodgien II

Pratique de l’oral en cambodgien II

3ème année (1er semestre)

Cambodgien avancé I

Cambodgien avancé à l’oral et à l’écrit

Analyse de textes de civilisation en cambodgien

3ème année (2ème semestre)

Cambodgien avancé II

Pratique de l’exposé oral en cambodgien

Expression écrite cambodgienne

4ème année (1er semestre)

Cambodgien de perfectionnement

Expression écrite et orale

Etudes de documents audiovisuels authentiques

Expression cambodgienne moderne

Lecture de la presse écrite cambodgienne

Littérature romanesque moderne cambodgienne

4ème année (2ème semestre)

 

Pratique du cambodgien de perfectionnement

Problématique et pratique de la traduction

Perfectionnement de la pratique de l’oral en cambodgien

Expression cambodgienne contemporaine

Langue et vie quotidienne au Cambodge

Littérature romanesque cambodgienne contemporaine


 

 Annexe n° 4

Text Box:

 

 

 



 

Annexe n° 5

Text Box:

 


 

 


 

Annexe n° 6 : Tableaux récapitulatifs des voyelles et des consonnes des deux langues khmer-français

 

Tableau comparatif des voyelles des deux langues

 

Orales

 

Nasales

khmer

Français

 

khmer

Français

Série [α]

Série [1]

 

 

Série[α]

Série[1]

 

 

[i]

[i]

 

 

 

[ã]

 

 

[y]

 

 

 

[õ]

 

[u]

[u]

 

 

 

[Ì]

 

 

[a]

 

 

 

[¤]

[a]

 

[a]

 

[om]

[um]

 

 

[e]

[e]

 

[αm]

[um]

 

 

[e]

[e]

 

[am]

[oam]

 

 

[ø]

[ø]

 

 

 

 

 

 

[æ]

 

 

 

 

[o]

 

[o]

 

 

 

 

 

[1]

[1]

 

 

 

 

[2]

 

[2]

 

 

 

 

[w]

[w2]

 

 

 

 

 

 

Diphtongues (longues)

 

Aspirées (brèves)

khmer

Français

 

khmer

Français

Série [α]

Série [1]

 

 

Série[α]

Série[1]

 

[ei]

 

 

 

[ah]

[eah]

 

[ñ2]

[ñ2]

 

 

[Áh]

[ih]

 

[ª2]

 

 

 

 ['h]

 [uh]   

 

 [w2

 [w2

 

 

[Âh]

[ih]

 

[Ì2]

[Ì2]

 

 

[αh]

[ñ2h]

 

[ªe]

 

 

 

 

 

 

[ªj]

[ej]

 

 

 

 

 

[ªo]

[1o]

 

 

 

 

 

[ªw]

[1w]

 

 

 

 

 

 

Source : MAO Bunneang, Les interférences phonétiques dans l’apprentissage du français par des apprenants cambodgiens, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1998, p. 26

Tableau comparatif des consonnes des deux langues

 

Sourdes

Sonores

Nasales

 

khmer

français

khmer

français

khmer

français

Vélaires

[k]

[k]

 

[g]

[ì]

[ì]*

Palatales

 

 

 

 

[?]

[?]

Prépalatales

 

[=]

 

[ò]

 

 

Alvéolaires

[s]

[s]

 

[z]

 

 

Apicales

[t]

[t]

[d]

[d]

[n]

[n]

Labiodentales

 

[f]

 

[v]

 

 

Bilabiale

 

 

[v°]**

 

 

 

Labiales

[p]

[p]

[b]

[b]

[m]

[m]

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

hors systèmes

 

 

 

 

khmer

français

 

 

 

 

aspirées

normales

 

 

 

 

 

[kh]

[l]

[l]

 

 

 

 

[ch]/[c]

[r]

[R]

 

 

 

 

[th]

 

 

 

 

 

 

[bh]

[h]

 

 

 

 

 

 

[Y]***

[j]

 

 

 

 

 

 

[4]

 

 

 

 

 

 

[w]

 

 

* : [ì] français n’est pas identique à [ì] khmer car c’est un phonème que l’on ne trouve que dans les mots d’emprunt à l’anglais et ne se place qu’en finale de mots. Par exemple, parking [paRkiì], camping [kãpiì]. Alors que [ì] cambodgien se trouve dans toutes les positions : initiale, médiane et finale de mots.

** : A noter la différence entre [v] français et [v°] khmer [v°] n’est pas du tout fricative alors que [v] l’est.

*** : [Y] khmer est une véritable consonne, elle peut se placer à n’importe quelle position de syllabe dans un mot.

Comme dans le système vocalique, voici les phonèmes consonantiques qui n’existent pas en khmer : [g], [f], [z], [R], [ò], [=], et les semi-consonnes [4] / [w].

Source : MAO Bunneang, Les interférences phonétiques dans l’apprentissage du français par des apprenants cambodgiens, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1998, pp. 27-28

L’articulation des consonnes 

Les consonnes du cambodgien

 

 

Sourdes

Sonores

Nasales

Vélaires

k K [k]

 

g [ì]

Palatales

c C [c]

 

j [?]

Alvéolaires

s [s]

 

 

Apicales

t T [t]

d D [d]

 

Bilabiales

 

v [v°]

n N [n]

Labiales

B [p]

b [b]

m [m]

Les hors systèmes

 

Apico-avéolaire (voisé)

Dentale-vibrante

Palatale (sonore /non- aspirée)

Laryngale (soude)

l L [l]

r [r]

y [Y]

h [h]

 

Les aspirées

 

x X [kh]

q Q [ch]

z Z f F [th]

p P [bh]

Source : MAO Bunneang, Les interférences phonétiques dans l’apprentissage du français par des apprenants cambodgiens, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1998, p. 17


Annexe n° 7 : La liste des intervenants de « La table ronde »

Emission de « la table ronde » diffusée par TVK, le 10 juillet 1999

sur « les problèmes de frontières »

Les intervenants sont :

-         Son Excellence PEN Thol, conseiller du gouverment

-         Son Excellence KEP Chutéma, Gouverneur de la province de Takéo (cette province a une frontière commune avec le Viêt-nam)

-         Son Excellence SAY Hak, 1er Vice-Gouverneur de la province de Koh Kong (cette province a une frontière maritime avec la Thaïlande)

-         Son Excellence HUON Savang, Directeur de la Géographie du ministère de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme et de la Construction

-         Son Excellence PRAK Doeun, 3ème Vice-Gouverneur de la province de Battambang (cette province a une frontière avec la Thaïlande)

-         Son Excellence VA Kim Hong, Conseiller du gouvernement, Président de la commission mixte pour les affaires de frontières nationales

-         Son Excellence LONG Visalo, Sous-Secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères

 

 

 

 

 

 

 

 

Le khmer est une langue parlée par dix millions de Cambodgiens et par une diaspora disséminée dans les grands pays d'Amérique, dans quelques pays d'Europe et en particulier en France. Il s'agit de voir, à travers cette étude, à quels problèmes spécifiques se heurte son enseignement dans une institution comme l'Inalco. Des problèmes liés à la langue, aux méthodes d'enseignement, aux apprenants eux-mêmes et aussi à l'institution.

 

Ce travail de recherche propose des pistes didactiques qui pourront servir de bases de réflexion aux enseignants actuels et futurs.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

[1] DANIEL A., 1992, op. cit.

[2] MAO B., Les interférences phonétiques dans l’apprentissages du français par des apprenants cambodgiens, Mémoire de DEA, Université de Rouen, 1997-1998,

[3] MAO B., op. cit., p. 68

[4]guimbretiere e., Phonétique et enseignement de l’oral, Didier/Hatier, Paris, 1994 : « L’interférence phonétique est un transfert en langue étrangère (L2) les caractéristiques de L1. Il s’agira du transfert négatif ou interférence phonétique quand l’apprenant va servir en L2 d’un élément de L1 qu’il croit identique alors que celui-ci est différent », cité dans MAO B. id., p. 66

[5] guimbretiere e., id.

[6] MAO B., op. cit., p. 72

[7] Le crible auditif de chaque individu se stabilise à l’âge de dix ans. Pour ceux qui apprennent une langue étrangère au-delà de cet âge, il devient alors très difficile pour eux d’entendre et de produire un son qui leur est inconnu. De ce fait, l’apprenant tombe en général dans l’interférence phonétique.

[8] Voir p.103, ligne 2 /tourner, changer, remplacer parole/ se traduit en français par : « retourner sa veste ».

[9] Par exemple, RtLb;eTApÞHvij [trù l/b t«® pHteah Biø] /retourner aller maison de retour/ « retourner à la maison »

[10] Par exemple :     dara        Føab;Et       ebIk       Lan

[dara      tHlb|tE                 bOk        laùn]

/Dara  avoir l’habitude de conduire  voiture/

« Dara a l’habitude de conduire une voiture ».

Un même verbe peut être utilisé seul ou comme auxiliaire. Dans certains cas, cette différence d’utilisation implique deux significations bien distinctes.

[11]CAMBEFORT G., 1950, op. cit. p.6

Ä Si certaines questions paraissent toucher trop à votre vie privée, vous pouvez ne pas y répondre.

Ä Si certaines questions paraissent toucher trop à votre vie privée, vous pouvez ne pas y répondre.

[12] Nous avons transcrit textuellement les réponses des enquêtés.


 

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